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samedi 29 mars 2008
Actualités du Centre. François Bayrou réaffirme la nécessité d’un Centre « fort et indépendant »
Malgré sa défaite aux municipales et les critiques sur sa stratégie, François Bayrou, convaincu du besoin d'un centre "fort et indépendant" en France, s'attelle à la construction du Mouvement démocrate. Le président du parti lancé dans la foulée de la présidentielle et fondé en décembre 2007, a tracé mercredi soir, lors d'une réunion du bureau exécutif, la feuille de route pour les mois à venir : "Priorité au projet et à l'organisation". La première réunion post-municipales du bureau (composé de 29 personnes), a été décrite comme "apaisée et constructive" par Corinne Lepage (Cap 21), membre fondateur, qui a souhaité "qu'on se mette à travailler sur le fond". La défaite à Pau de M. Bayrou et les résultats décevants enregistrés dans de nombreuses villes, dont Paris, ont certes confirmé que ce scrutin a été "le plus dur" dans la courte existence du MoDem. La cote de popularité de M. Bayrou (-9 points à 56% selon Ifop Paris-Match) s'en est d'ailleurs ressentie. Mais le "troisième homme" de la présidentielle ne se laisse pas décourager : "La plus grande gloire de l'Homme n'est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque fois", relève-t-il, citant - en anglais - le philosophe américain Ralph Waldo Emerson. Le leader centriste met l'accent sur le score moyen de 15,9% des 350 listes autonomes du MoDem, les 34 maires et "près de 1.100" conseillers municipaux élus dans les villes de plus de 10.000 habitants. Il reconnaît toutefois "une difficulté de communication" sur les alliances au cas par cas conclus avec l'UMP et le PS - jugées "illisibles" au sein même du parti - et "une crispation sur le droite-gauche au second tour", qui ont compliqué la donne pour le parti centriste. Aujourd'hui, "la question est : y a-t-il en France deux propositions politiques, celles de l'UMP et ses satellites, du PS et ses satellites, ou est-ce que le centre, capable d'alliances mais indépendant, constitue une alternative", a déclaré M. Bayrou à l'AFP mercredi soir à l'issue de la réunion. Or, les membres du bureau exécutif ont relevé "l'impasse" que constituent les deux autres projets. Les "insatisfactions" suscitées par l'UMP et Nicolas Sarkozy vont s'aggraver avec "le malaise social et la probable crise économique", le PS "va rencontrer son heure de vérité", notamment lors de son prochain congrès, estime-t-il. Dans ces conditions, pas question de baisser les bras, d'autant que le mode de scrutin sera plus favorable au MoDem aux européennes de 2009 (proportionnel), voire aux régionales de 2010 si la proposition de modification de François Fillon est acceptée. Les élus MoDem aux municipales seront donc réunis le 26 avril à Paris, un conseil national le 14 mai validera un règlement intérieur pour les fédérations départementales, et des "représentants de l'exécutif" entameront un tour de France pour discuter des attentes. Un exercice de mobilisation qui sera nécessaire, à en juger d'après les déceptions exprimées par nombre d'adhérents (environ 60.000 en décembre 2007) sur les blogs d'internautes. Certains des 11 sénateurs membres du bureau exécutif sont également critiques : "Nous devons faire des propositions de modification de la ligne politique, pour ne pas laisser penser aux Français que nous sommes devenus tout d'un coup de centre-gauche, et que nous avons abandonné le centre-droit", souligne Philippe Nogrix, qui ne veut pas d'un centre "hémiplégique". "Le centre c'est être social, européen et libéral modéré. Il faut garder cette trilogie", dit-il.
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