La lutte pour l'investiture démocrate à la présidentielle américaine de novembre s'annonce longue et indécise après la remise en selle d'Hillary Clinton. Les victoires d'Hillary Clinton, 60 ans, dans l'Ohio et le Texas, deux Etats qu'elle devait absolument gagner pour rester dans la course, et celle enregistrée dans le petit Etat du Rhode Island ont mis fin à une série noire de 11 défaites consécutives pour l'ex-première Dame face à Barack Obama, 46 ans, qui ne l'a emporté mardi que dans le Vermont. Radieuse, elle a promis mardi dans l'Ohio (nord), où sa victoire a été sans appel (54% contre 44% à M. Obama), qu'elle irait "jusqu'au bout". "Une chose est claire: l'élan est à nouveau du côté d'Hillary", s'est réjoui dans un communiqué son directeur de campagne, Mark Penn. Mais un responsable de campagne de Barack Obama, Bill Burton, faisait une analyse inverse: les primaires de mardi "étaient la dernière chance pour la campagne de Mme Clinton de porter un coup significatif à notre avance en termes de délégués simples, et elle a échoué". Le sénateur de l'Illinois s'est lui-même estimé mercredi "en bonne position pour gagner l'investiture". Mais tous deux sont très loin des 2.025 délégués nécessaires et aucun ne pourra les obtenir grâce aux seules consultations électorales, sans l'apport des super délégués. Si la victoire de Hillary Clinton est indiscutable au Texas (51% contre 48%), la différence devrait être mince dans cet Etat en termes de délégués. Selon le site indépendant RealClearPolitics, Barack Obama peut désormais compter sur 1.542 délégués dont 1.340 délégués simples et 202 "super délégués". Hillary Clinton dispose de 1.447 délégués dont 1.206 délégués simples et 241 "super délégués". Même si la primaire de Pennsylvanie, le 22 avril, représente désormais le nouvel horizon de la campagne avec 158 délégués en jeu, elle ne sera pas décisive. Pas plus que les scrutins plus confidentiels qui auront lieu dans le Wyoming samedi (12 délégués en jeu) et dans le Mississippi mardi (33 délégués). Dans ce contexte, le rôle des "super-délégués", des responsables du parti démocrate libres de leur vote et dont beaucoup n'ont pas encore affiché leur choix, s'annonce déterminant.
A Columbus (Ohio), devant une foule déchaînée, l'ex-First Lady a dédié sa victoire dans cet Etat industriel à "tous les exclus qui refusent d'être laissés pour compte". Barack Obama, qui s'est imposé dans la seule primaire du Vermont, a tenté de minimiser la soirée victorieuse de sa rivale. Quels que soient les résultats de mardi, "nous continuons d'avoir pratiquement la même avance en nombre de délégués que celle que nous avions ce matin, et nous allons gagner cette investiture", a-t-il lancé à ses partisans à San Antonio (Texas). Dans ce grand Etat, la participation a atteint des sommets avec quelque 3,5 millions de Texans qui se sont déplacés, soit 28% des 12,7 millions d'électeurs inscrits. Le précédent record remontait à 1988: 2,7 millions d'électeurs s'étaient alors prononcés aux primaires démocrates. Certains bureaux sont restés ouverts jusqu'à 23h00 locales pour permettre le traitement de tous les électeurs présents.
Mme Clinton s'est positionnée mercredi comme celle qui serait le meilleur adversaire du candidat républicain, avec qui elle s'est dite en mesure de se battre "à armes égales" sur les questions de sécurité nationale, tandis que M. Obama a assuré de son côté à John McCain qu'il avait hâte de le retrouver pour la campagne présidentielle. Interrogée sur CBS au sujet d'un éventuel "ticket" (présidence et vice-présidence) avec Barack Obama pour sortir de l'impasse des primaires démocrates, Hillary Clinton n'a pas écarté cette possibilité. "C'est peut-être vers cela que nous nous dirigeons", a-t-elle dit, avant d'ajouter: "évidemment nous devons décider qui serait la tête d'affiche du ticket. Je crois que les gens dans l'Ohio ont très clairement dit que cela devrait être moi".
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jeudi 6 mars 2008
Actualités du Centre. Etats-Unis Présidentielle 2008 Le centriste conservateur John McCain sera le candidat du Parti républicain
Le sénateur de l'Arizona a finalement décroché à 71 ans l'investiture républicaine en remportant les quatre primaires de mardi. Le sénateur de l'Arizona, qui en est à son quatrième mandat, a dépassé le seuil des 1.191 délégués requis pour s'assurer l'investiture du parti de l'éléphant en raflant les délégués en jeu dans les primaires et caucuses de mardi. Cette victoire sonne comme une revanche après sa défaite face à George W. Bush en 2000. Donné perdant au début de sa deuxième tentative, il y a huit mois, John McCain signe un extraordinaire retour sur le devant de la scène républicaine. "La vraie course commence maintenant", a-t-il déclaré à l'Associated Press. "C'est quelque chose qui force l'humilité et je dis ça avec beaucoup de sincérité." Le vétéran du Vietnam était attendu mercredi à la Maison Blanche, où il devait déjeuner avec le président Bush et recevoir officiellement son soutien. Après avoir multiplié les victoires dans tout le pays, McCain a abordé les scrutins de mardi avec 1.014 délégués dans son escarcelle. Le sénateur septuagénaire en a empoché 210 alors qu'il ne lui en manquait que 177 pour décrocher l'investiture. Il a par ailleurs récolté une trentaine de soutiens de responsables du parti qui assisteront automatiquement à la convention. La victoire finale de John McCain et l'élimination de Mike Huckabee étaient une évidence depuis plusieurs semaines, mais l'ancien gouverneur de l'Arkansas a attendu que son rival soit mathématiquement qualifié pour l'investiture pour se retirer. "Nous nous sommes lancés dans l'aventure avec très peu de reconnaissance et pratiquement pas de moyens", a déclaré l'ancien pasteur baptiste aux journalistes. "Nous terminons avec un tout petit peu plus de reconnaissance et beaucoup moins de moyens", a-t-il dit, suscitant les rires de ses partisans. "Mais quel voyage! Le voyage de toute une vie!" Pendant la campagne, Huckabee n'a exprimé que de très rares critiques à l'encontre de McCain, un homme qu'il apprécie franchement et qu'il a appelé mardi pour le féliciter. Il a du reste annoncé qu'il s'engageait au côté du sénateur de l'Arizona et qu'il ferait tout pour unir le Parti républicain et, plus important encore à ses yeux, "pour unir le pays".
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