François Bayrou s'est projeté dimanche au-delà des élections municipales, qui s'annoncent difficiles pour le Mouvement démocrate, pour esquisser les contours d'une "alliance des reconstructeurs" face à "l'immense dérapage" de la présidence Sarkozy. Devant plusieurs centaines de militants et candidats, réunis à la maison de la Chimie à Paris pour une "Convention municipale", le leader centriste a réaffirmé sa volonté de ne pas faire des échéances de mars un "référendum sur le pouvoir". "Pour nous, les élections municipales sont des élections municipales, les élections locales sont des élections locales", a-t-il martelé.
Le parti ayant été largement renouvelé, avec l'arrivée de nombreux militants dans la foulée de la présidentielle, M. Bayrou a salué la "naissance d'une génération nouvelle", qui veulent mettre fin à la notion du "camp contre camp". Alors que la stratégie d'"autonomie" du MoDem, qui n'interdit pas ça et là des alliances avec l'UMP et le PS dès le premier tour - comme avec Alain Juppé à Bordeaux ou François Rebsamen à Dijon - suscite des tensions internes, M. Bayrou a réaffirmé sa volonté de "faire apparaître au niveau local des majorités d'idées qui ne seront pas le décalque" de celles existant au niveau national. "Les républicains sont pour nous tous fréquentables", a-t-il dit. "Ceux que nos écartons, ce sont les sectaires". Mais le leader de centre-gauche s'est très vite projeté dans l'avenir, tendant tout d'abord la main à ses anciens compagnons de route ralliés à la majorité présidentielle. "J'ai beaucoup d'affection pour eux après des décennies de combat ensemble. Nous nous retrouverons quand cette jouvence que vous portez aura produit ses effets sur le territoire", a-t-il lancé aux participants.
Il n'a cependant pas exclu de nouvelles défections à court terme. "Le PS et nous allons être sollicités pour aller dans une nouvelle vague de recomposition gouvernementale, et une nouvelle fois la faiblesse humaine se trouvera récompensée", a-t-il prédit sans citer de nom. Le trésorier du parti, Michel Mercier, qui vient de démissionner de la tête du MoDem du Rhône pour marquer son désaccord avec une liste autonome à Lyon, est régulièrement cité comme possible futur ministre.
Il faudra une alliance des démocrates et des républicains, il faudra un jour, et plus vite qu'on ne le croit, que puissent parler et travailler ensemble des forces de gauche, des forces du centre démocratique et la partie la plus consciente de la droite républicaine", a ajouté le "troisième homme" de la présidentielle.
Site politique sur le Centre et le Centrisme
mardi 12 février 2008
Actualités du Centre. Etats-Unis Présidentielle 2008 Barack Obama gagne quatre primaires et caucus
Barack Obama, qui a battu sans appel sa rivale Hillary Clinton aux trois consultations organisées samedi, ainsi que dans le Maine dimanche, aborde en position de force les primaires mardi dans la région de Washington. Le directeur du parti démocrate du Maine Arden Manning a déclaré que le sénateur de l'Illinois avait remporté 58% des suffrages sur Hillary Clinton qui en recueille 41% sur les 78 circonscriptions. Barack Obama obtient 15 délégués et Hillary Clinton 9 délégués sur les 24 dans cet Etat du nord-est qui doivent être envoyés à la convention démocrate de Denver (25-28 août). Obama, au coude-à-coude avec Clinton, a remporté haut la main les trois consultations organisées samedi pour départager les rivaux démocrates dans l'Etat du Washington (nord-ouest), du Nebraska (centre) et de Louisiane (sud). Avec 68% des voix contre 32% à Mme Clinton dans les caucus de Washington et du Nebraska, selon des chiffres officieux, Barack Obama a dépassé les attentes augurant d'un bon score dans les primaires de mardi. Baptisées les "primaires du Potomac", du nom du fleuve bordant les Etats du Maryland, de la Virginie et du District de Columbia, la capitale fédérale américaine, ces consultations électorales mettent en jeu 83 délégués en Virginie, 70 dans le Maryland, et 15 à Washington. Selon le dernier sondage du site RealClearpolitic dimanche le sénateur de l'Illinois est crédité d'une avance de 17,3 points en moyenne dans les intentions de vote devant sa rivale dans l'Etat de Virginie, qui encore récemment semblait favorable à Hillary Clinton. Il semble également assuré de remporter le Maryland et le District de Columbia, où vit une importante communauté noire. Selon RealClearPolitics dimanche, l'avance de Mme Clinton sur M. Obama en nombre de délégués avait fondu, avant les résultats attendus dans le Maine: 1.123 contre 1.120. Il faut rassembler au moins 2.025 délégués pour obtenir la nomination démocrate en vue de l'élection présidentielle de novembre.
Actualités du Centre. Italie Législatives 2008 Walter Veltroni, la chef du Parti démocrate se voit en Barack Obama italien
Le maire de Rome et adversaire de Silvio Berlusconi dans le combat législatif d'avril, Walter Veltroni, ne craint pas d'être comparé à Barack Obama. "Yes we can!" (Oui, nous le pouvons!), a lancé en anglais le secrétaire général du tout nouveau Parti démocrate, reprenant le slogan préféré du sénateur démocrate de l'Illinois à la fin d'une conférence de presse inaugurant sa campagne électorale. Comme Obama face aux républicains et à sa rivale démocrate Hillary Clinton, Veltroni affirme être le seul à incarner le "changement" dans le duel l'opposant au Cavaliere, qui a été deux fois président du Conseil par le passé. Les sondages donnent actuellement une avance d'au moins dix points à l'homme le plus riche d'Italie mais Veltroni espère renverser la tendance d'ici le scrutin des 13 et 14 avril. "Je ne crois ni aux oiseaux de mauvais augure ni aux sondages. Regardez Obama - il y a trois mois personne n'aurait parié sur lui et voyez où il en est maintenant", souligne le dirigeant de centre gauche.
Obama n'est pas le premier homme politique américain auquel Veltroni aime se référer. C'est aussi un admirateur de Bill Clinton et il a écrit un livre sur Robert Kennedy, frère de John et assassiné lui-même en juin 1968. Et il espère convaincre un électorat largement désabusé qu'il "est" le changement. A 68 ans, Prodi, le chef de gouvernement sortant a décidé de ne pas briguer sa succession, passant le relais au maire de Rome en soulignant la nécessité pour le centre gauche d'avoir du "sang neuf". "Je suis convaincu de proposer au pays quelque chose qu'il n'a pas vu depuis quinze ans, une offre politique totalement nouvelle qui doit convaincre les Italiens d'aller voter", martèle Veltroni. Il n'est pourtant pas un nouveau venu dans la politique, bien au contraire. Ancien membre du Parti communiste italien (PCI), député à Montecitorio et au Parlement de Strasbourg, il a été vice-président du Conseil dans le premier gouvernement Prodi en 1996.
Il est cependant resté dix ans en marge de la vie politique nationale, contrairement à Berlusconi, et c'est la première fois, lui, qu'il brigue la direction du gouvernement. Son inspiration, il l'a en partie cherchée aux Etats-Unis, allant jusqu'à appeler "Parti démocrate" la formation de centre gauche qu'il a portée sur les fonts baptismaux à l'automne dernier en associant ex-communistes et centristes libéraux de la "Marguerite". Dans un paysage politique italien chaotique et parsemé de crevasses, il espère faire de la nouvelle formation un pôle de rassemblement de centre gauche, susceptible selon lui de recueillir les faveurs d'au moins un tiers de l'électorat. Toujours avide de comparaisons flatteuses, il avait l'an dernier expliqué à Reuters qu'il entretenait des relations "merveilleuses" avec le Britannique Tony Blair dont il saluait l'esprit d'ouverture et la modernité - sans rien renier de l'ancrage à gauche. S'il n'a pas le charme carnassier de Berlusconi, Veltroni, ancien rédacteur en chef du quotidien du Parti communiste, L'Unita, est très à l'aise avec la presse. Les Italiens apprécient son image d'intellectuel. Passionné de cinéma (il a fondé le Festival du film de Rome), romancier, il recueille entre 50 et 60% d'opinions favorables dans les sondages, contre 30 à 40% pour son rival. En politique étrangère, il ne devrait pas s'éloigner de la voie suivie par Prodi - opposition à la guerre en Irak mais non à celle d'Afghanistan, engagement aux côtés de la population palestinienne mais ami déclaré de l'Etat juif. Souvent perçu comme un "brave homme", bien trop gentil, il a cherché à durcir son image ces derniers mois, notamment en renforçant la lutte contre les immigrés clandestins roumains dans la capitale, à un moment où les préoccupations sécuritaires sont très fortes dans la population. Pour relancer l'économie, il prône la réduction des dépenses publiques plutôt que des baisses d'impôts. Et jusqu'ici il a résisté à la tentation qui caractérise la gauche italienne depuis quinze ans - faire dans "l'anti-Berlusconisme" à tout crin. "Quand Bob Kennedy était candidat, il ne disait pas 'je suis candidat contre quelqu'un'; il disait 'je suis candidat pour mon pays'. C'est aussi ce que dit le Parti démocrate", souligne-t-il.
Obama n'est pas le premier homme politique américain auquel Veltroni aime se référer. C'est aussi un admirateur de Bill Clinton et il a écrit un livre sur Robert Kennedy, frère de John et assassiné lui-même en juin 1968. Et il espère convaincre un électorat largement désabusé qu'il "est" le changement. A 68 ans, Prodi, le chef de gouvernement sortant a décidé de ne pas briguer sa succession, passant le relais au maire de Rome en soulignant la nécessité pour le centre gauche d'avoir du "sang neuf". "Je suis convaincu de proposer au pays quelque chose qu'il n'a pas vu depuis quinze ans, une offre politique totalement nouvelle qui doit convaincre les Italiens d'aller voter", martèle Veltroni. Il n'est pourtant pas un nouveau venu dans la politique, bien au contraire. Ancien membre du Parti communiste italien (PCI), député à Montecitorio et au Parlement de Strasbourg, il a été vice-président du Conseil dans le premier gouvernement Prodi en 1996.
Il est cependant resté dix ans en marge de la vie politique nationale, contrairement à Berlusconi, et c'est la première fois, lui, qu'il brigue la direction du gouvernement. Son inspiration, il l'a en partie cherchée aux Etats-Unis, allant jusqu'à appeler "Parti démocrate" la formation de centre gauche qu'il a portée sur les fonts baptismaux à l'automne dernier en associant ex-communistes et centristes libéraux de la "Marguerite". Dans un paysage politique italien chaotique et parsemé de crevasses, il espère faire de la nouvelle formation un pôle de rassemblement de centre gauche, susceptible selon lui de recueillir les faveurs d'au moins un tiers de l'électorat. Toujours avide de comparaisons flatteuses, il avait l'an dernier expliqué à Reuters qu'il entretenait des relations "merveilleuses" avec le Britannique Tony Blair dont il saluait l'esprit d'ouverture et la modernité - sans rien renier de l'ancrage à gauche. S'il n'a pas le charme carnassier de Berlusconi, Veltroni, ancien rédacteur en chef du quotidien du Parti communiste, L'Unita, est très à l'aise avec la presse. Les Italiens apprécient son image d'intellectuel. Passionné de cinéma (il a fondé le Festival du film de Rome), romancier, il recueille entre 50 et 60% d'opinions favorables dans les sondages, contre 30 à 40% pour son rival. En politique étrangère, il ne devrait pas s'éloigner de la voie suivie par Prodi - opposition à la guerre en Irak mais non à celle d'Afghanistan, engagement aux côtés de la population palestinienne mais ami déclaré de l'Etat juif. Souvent perçu comme un "brave homme", bien trop gentil, il a cherché à durcir son image ces derniers mois, notamment en renforçant la lutte contre les immigrés clandestins roumains dans la capitale, à un moment où les préoccupations sécuritaires sont très fortes dans la population. Pour relancer l'économie, il prône la réduction des dépenses publiques plutôt que des baisses d'impôts. Et jusqu'ici il a résisté à la tentation qui caractérise la gauche italienne depuis quinze ans - faire dans "l'anti-Berlusconisme" à tout crin. "Quand Bob Kennedy était candidat, il ne disait pas 'je suis candidat contre quelqu'un'; il disait 'je suis candidat pour mon pays'. C'est aussi ce que dit le Parti démocrate", souligne-t-il.
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