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lundi 21 janvier 2008
Actualités du Centre. Etats-Unis Présidentielle 2008 Arnold Schwarzenegger ne soutiendra aucun candidat républicain
Le gouverneur républicain de Californie, Arnold Schwarzenegger, qui déclare se positionner au centre, fait savoir qu'il n'apportera son soutien à aucun candidat à la candidature républicaine à la Maison blanche, alors que la rumeur voulait qu'il se range derrière John McCain. "Je respecte tous les candidats républicains, et naturellement j'ai mes préférences, mais je ne m'impliquerai pas", a-t-il dit lors d'une conférence de presse avec le maire de New York Michael Bloomberg, ex-républicain devenu "indépendant" en juin dernier. "J'ai dit que je ne soutiendrais personne", a dit le gouverneur de l'Etat le plus peuplé des Etats-Unis. "Je pense que cela ne m'aiderait pas et n'aiderait pas l'Etat de Californie. Je n'ai pas besoin d'aller soutenir l'un ou l'autre".
Le Centrisme en 2008. Entre espoirs et craintes
Que réserve donc cette année 2008 au Centre et au
Centrisme ? De bonnes choses, si l’on se réfère à la présidentielle
américaine qui se jouera au centre après les années « extrémistes »
de George W. Bush et dont les favoris sont deux centristes, Hillary Clinton et
Barack Obama. Des moins bonnes, si l’on regarde la scène politique française
avec un Centrisme de plus en plus divisé avec le Nouveau Centre, le Mouvement
démocrate, le nouveau « forum d’action » de Jean-Marie Cavada, Avenir
démocrate, l’UDF des centristes du Sénat sans oublier les nouvelles formations
des socio-démocrates du gouvernement, Eric Besson et Jean-Marie Bockel, mais
aussi les deux partis radicaux de Jean-Louis Borloo et Hean-Michel Baylet, qui
se sont repositionnés tactiquement au centre après le bon score de François
Bayrou aux présidentielles de 2007.
Les espoirs sont ceux qui viennent avant tout des Etats-Unis
qui va tourner la page des années Bush où le pouvoir appartint tant aux évangélistes
et aux « neocons » qu’aux cyniques style Cheney plus préoccupés par
les profits des multinationales dont évidemment les compagnies pétrolières que
par le bien-être de leurs concitoyens. Une coalition hétéroclite qui même si
ces membres n’avaient pas une vision identique de l’Amérique, avaient comme but
premier de détricoter toute la législation sociale et libérale au niveau des
mœurs des années Roosevelt, Truman, Kennedy et Johnson. Les américains veulent
maintenant recentrer leur pays d’autant qu’avec la guerre en Irak, les
problèmes se nomment économie avec l’emploi et l’inflation et social avec la
mise en place d’une assurance médicale nationale digne de ce nom. Un recentrage
qui devrait bénéficier au Parti démocrate puisque les deux vrais centristes en
course pour la présidentielle du 4 novembre prochain sont Hillary Clinton et
Barack Obama, ce dernier voulant une Amérique où l’on peut sublimer les
intérêts partisans. Le Centre pourrait même être représenté en tant que tel à
l’élection si le maire de New York, Michael Bloomberg (qui après avoir été
démocrate est devenu républicain avant de devenir indépendant !), se
lançait dans la course, ce qui est loin d’être encore exclu d’autant qu’il
bénéficierait sûrement du soutien du gouverneur de la Californie, Arnold
Schwarzenegger, autre centriste déclaré, qui a refusé d’apporter son soutien à
un candidat du Parti républicain dont il est pourtant membre même s’il gouverne
avec les Démocrates dans son Etat. Et de plus en plus d’hommes et de femmes politiques
réfléchissent à la création d’un troisième parti au centre de l’échiquier
politique.
D’autres espoirs viennent de l’Europe avec un recentrage
certain d’Angela Merkel, la chancelière allemande, qui a tenu récemment à
rappeler les racines centristes de son parti, la démocratie chrétienne. De
même, la Grande Bretagne compte deux centristes comme candidats au poste de
Premier ministre : Gordon Brown, l’actuel locataire du 10 Downing Street
et son concurrent du Parti conservateur, David Cameron. Bien sûr, les élections
ne sont pas prévues cette année mais pourraient néanmoins avoir lieu si les
problèmes rencontrés actuellement par le gouvernement du New Labour
persistaient.
Les craintes viennent avant tout de France. Un an après
l’élection présidentielle, les belles promesses du Centrisme semblent s’être
évaporées dans un méli-mélo de partis, d’ambitions et d’irresponsabilité. Les
prochaines élections municipales s’annoncent à haut risque pour les centristes
divisés en plusieurs familles dont, bien entendu, le Nouveau Centre et le
Mouvement démocrate. S’il sera difficile d’évaluer la force du premier qui fera
des listes communes avec l’UMP un peu partout (tout au moins là où on voudra de
lui), celle du second risque d’être une douche froide pour celui-ci. Les
défections n’ont pas manqué et risquent de continuer dans les mois qui viennent
faisant revenir les centristes aux pires heures de la fin des années 1960 et du
début des années 1970 lorsqu’ils étaient divisés et laminés avant de connaître
un come back avec l’élection de Valéry Giscard d’Estaing. François Bayrou qui
se verrait bien comme son successeur après l’avoir trahi – comme Sarkozy l’a
fait avec Chirac – va devoir montrer une capacité à encaisser les coups et à
rebondir s’il veut toujours pouvoir se raccrocher à son rêve obsessionnel,
devenir président de la république. Ce rêve pourrait d’ailleurs bien passer par
un abandon progressif de ses positions centristes pour « évoluer »
vers la social-démocratie (rappelons que pendant la campagne il a clairement
affirmé que le Mouvement démocrate devait être un parti social-démocrate) pour
récupérer les votes des socialistes. Une stratégie mis en œuvre voilà 35 ans
par… François Mitterrand dont François Bayrou est un fan à défaut d’en avoir le
charisme et, peut-être, espérons-le, l’amoralité politique.
L’année 2008 devrait également être difficile pour les
centristes italiens dont la coalition gouvernementale ne tient que par une voix
de majorité au Sénat et alors qu’une des petites formations centristes vient de
quitter cette coalition après la mise en cause judiciaire de son président et
ministre des affaires étrangères. En Belgique, les centristes seront au centre
( !) de toutes les tractations politiques pour former un gouvernement mais
cette position pourra également faire d’eux les fossoyeurs d’un pays qui,
rappelons-le ici, n’est né que de la volonté des grandes puissances européennes
de ne pas voir les Belges rejoindre la France lors de leur accession à
l’indépendance après leur révolution. S’il existe sûrement une
« conscience belge » après plus de cent cinquante ans d’existence du
pays, celle-ci ne peut néanmoins se prévaloir de puiser ses racines au fin fond
de l’Histoire. Reste que l’on comprend aisément pourquoi tous les pays
européens ont une peur terrible d’une possible partition du pays par rapport à
leurs propres problèmes intérieurs mais aussi en référence à ce qui se passe
dans les Balkans depuis vingt ans.
*Et de ce point de vue, le Centrisme européen devra
continuer à faire vivre l’idée d’Europe qui devient de moins en moins lisible.
Si les grands idéaux semblent morts pour l’instant, il ne faut pas que l’union
économique et la paix (seule raison de l’entrée en masse des douze derniers
pays pour éviter de « nouvelles yougouslavies ») soient remises en
cause. Et les partis centristes de tous les pays européens ont, au moins, cette
cause commune à défendre. Et ce n’est pas rien.
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