Présidentielle 2008
John McCain joue sur la peur alors que Barack Obama continue sa course en tête dans les sondages
"Dans une semaine, vous pourrez mettre fin à une politique qui cherche à diviser le pays dans le but de gagner une élection, qui essaie de dresser une région contre une autre, une ville contre une autre, les républicains contre les démocrates, qui joue sur la peur quand nous avons tant besoin d'espoir", a dit M. Obama dans la ville industrielle de Canton (Ohio, nord) dans un discours présenté par son équipe comme le plaidoyer final de sa campagne présidentielle. A quelques jours de l'élection présidentielle américaine, le candidat démocrate a choisi de reprendre les thèmes de l'espoir et du changement sur lesquels il avait lancé sa campagne en février 2007. M. Obama et le républicain John McCain faisaient campagne lundi dans l'Ohio, l'Etat qui fit la différence en 2004. Tout au long de la semaine, les deux candidats devaient se croiser dans une poignée d'Etats clefs où se jouera l'élection du 4 novembre. Outre l'Ohio, ils étaient attendus en Pennsylvanie (est), en Virginie (est), en Floride (sud-est), en Caroline du Nord (sud-est). Sur la défensive, M. McCain a prévu également de se rendre dans le Missouri (centre) et dans l'Indiana (nord), deux Etats qui étaient considérés comme "sûrs" pour les républicains mais semblent désormais à la portée du candidat démocrate. M. McCain veut convaincre les Américains que l'élection de M. Obama représenterait un risque pour le pays en raison de l'inexpérience supposée de son adversaire. Il dépeint aussi M. Obama comme un partisan de l'interventionnisme étatique et d'une hausse généralisée des impôts. Lundi, à Dayton, M. McCain a utilisé un discours prononcé par M. Obama en 2001 sur la radio publique NPR, où le jeune parlementaire du Sénat de l'Illinois qu'il était alors, aurait qualifié, selon lui, de "tragédie" le fait que la Cour suprême n'ait pas garanti la distribution de la richesse aux Etats-Unis. "Dans un entretien à une radio révélé aujourd'hui, (M. Obama) a dit que la tragédie du mouvement des droits civiques était de ne pas avoir réussi à assurer la redistribution des richesses dans notre société", a dit M. McCain citant des extraits de ce discours abondamment diffusés sur des sites internet de droite. "C'est Barack le Redistributeur. Il veut vous prendre votre argent pour le redistribuer à d'autres", a ajouté M. McCain devant environ 2.000 de ses partisans. "Il croit en la redistribution, pas dans la politique qui permet l'accroissement des richesses et crée des emplois. Il est plus intéressé dans le contrôle des richesses que dans leur création, il veut redistribuer l'argent plutôt que d'augmenter les occasions de s'enrichir", a dit M. McCain. En fait, selon la retranscription intégrale de l'entretien, M. Obama constatait simplement que la plus haute juridiction ne s'était pas exprimée sur la question de la redistribution de la richesse. Ce qu'il considérait comme une "tragédie" était le fait que le mouvement des droits civiques ait surestimé le pouvoir de la Cour suprême de combattre les inégalités économiques. L'équipe de M. Obama a qualifié de "fausse controverse" les attaques de M. McCain et souligné qu'elles se basaient sur des informations tronquées relayées par des médias de droite et d'extrême droite. "Apparemment, M. McCain a décidé de terminer sa campagne avec les mêmes attaques erronées et désespérées qui ont échoué ces derniers mois", a indiqué Bill Burton, un porte-parole de M. Obama. Le sondage quotidien publié lundi par le Washington Post et ABC News accordait 7 points d'avance à M. Obama (52% contre 45%). Les baromètres quotidiens de Rasmussen, Gallup et Zogby donnaient quant à eux une avance de 5 à 10 points au candidat démocrate.
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