Les socialistes réagissent plutôt négativement à la main tendue de François Bayrou
Sans surprise, les socialistes n'ont pas saisi au bond la balle envoyée dans leur camp par François Bayrou le week-end dernier. Le président du MoDem, qui aspire à être le pivot de l'opposition à Nicolas Sarlozy, a appelé les socialistes, sans les nommer, à se rassembler avec lui pour réussir l'"alternance" en 2012.
Au nom du PS, le secrétaire national Bruno Le Roux a déclaré lundi que François Bayrou devait d'abord faire preuve de "clarté" sur son projet politique pour que les socialistes puissent envisager de travailler avec quelqu'un qui aujourd'hui, a-t-il dit, n'est pas "de gauche" et veut par exemple "abroger totalement les 35 heures". Bertrand Delanoë, candidat à la direction du PS, s'est prononcé fin août contre "des rassemblements avec des gens qui se diraient à la fois de droite et de gauche". Mais il y a des ambiguïtés chez ceux qui soutiennent sa candidature à la direction du parti, comme le maire de Grenoble Michel Destod qui s'est allié au MoDem dès le 1er tour des municipales. Chez Martine Aubry, qui, au second tour à Lille, s'est alliée aux Verts et enfin au MoDem après avoir rassemblé la gauche au premier tour, c'est non aussi. "Je ne sais pas quelle société veut construire François Bayrou. Pour moi tant qu'il en sera ainsi, le MoDem ne pourra être nationalement un partenaire de la gauche". Selon Benoît Hamon (gauche du parti), "François Bayrou a besoin du PS pour exister, les socialistes se suicideraient à chercher à le faire vivre". Jean-Christophe Cambadélis estime, lui, que l'ouverture vers la gauche du président du MoDem - qui avait soutenu l'UMP Alain Juppé à Bordeaux - découle de l'échec de sa stratégie "ni droite, ni gauche" qui lui a valu une débâcle aux municipales. "Il en tire les conclusions pour faire un pas tactique vers le PS en pariant sur son incapacité à surmonter sa crise et en s'adressant directement aux électeurs socialistes", explique le député de Paris.
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