Le Nouveau Centre (NC), présidé par le ministre de la Défense Hervé Morin, veut devenir "le point de rencontre" de la "famille éclatée du Centre". Lancé par les députés UDF qui avaient rejoint Nicolas Sarkozy entre les deux tours de la présidentielle, officiellement fondé en mai 2008, le Nouveau Centre revendique "un peu moins de 8.000 adhérents". Mais il peine à attirer les déçus du Mouvement Démocrate (MoDem), orphelins de l'UDF. D'autres ex-bayrouistes comme Jean-Marie Cavada et Jean Arthuis appellent eux aussi, mais de leur côté, à un "rassemblement des centristes", tandis que le député européen Thierry Cornillet a préféré réintégrer les rangs du Parti radical (associé à l'UMP) et que le chef de file des sénateurs centristes, Michel Mercier, est toujours trésorier du MoDem. Pour favoriser le "dialogue" avec les ex-UDF, y compris ceux qui font partie de l'UMP depuis sa création en 2002, M. Morin co-organise, avec Hervé Novelli, chef de file du courant des "Réformateurs" (aile libérale de l'UMP), et l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, un séminaire sur l'Europe le 18 septembre dans sa municipalité d'Epaignes (Eure). Ce premier "Carrefour des centres" sera ouvert par l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing, fondateur de l'UDF en 1978, et M. Morin espère la présence de Simone Veil, ex-présidente du Parlement européen. Hervé Morin et Hervé Novelli, secrétaire d'Etat au commerce, viennent par ailleurs d'officialiser un rapprochement entre les parlementaires Réformateurs et NC, en vue d'amendements et propositions de loi en commun. Mais cette initiative a aussitôt été contestée par François Sauvadet, président du groupe NC à l'Assemblée, qui refuse d'"enfermer" les 24 députés NC dans un dialogue "exclusif" avec les libéraux. Au Sénat, où les élus MoDem et NC siègent au sein du même groupe (Union centriste-UDF), Hervé Morin compte sur les élections du 21 septembre pour clarifier les choses. "Nous sommes sur le point d'avoir 15 sénateurs", affirme-t-il en misant sur "4 sénateurs NC supplémentaires" au prochain scrutin. "La question se posera alors de constituer notre propre groupe sénatorial, ou de continuer à faire équipe", dit-il. Le NC, qui selon M. Morin "devra un jour ou l'autre subir l'épreuve du feu électoral", n'a pas encore décidé s'il se présenterait sous ses propres couleurs, ou en partenariat avec l'UMP, aux élections suivantes (européennes en 2009, régionales en 2010). "Nous avons un projet à construire, nous ne sommes pas dans une démarche de court terme, notre ligne de mire est 2012", dit M. Morin. "Nous refusons de nous fixer comme seul objectif l'incantation et la critique", ajoute-t-il en visant François Bayrou. Le NC, qui a chargé l'économiste Christian Saint-Etienne (ex-bayrouiste) de travailler sur son programme économique, annonce pour l'automne un conseil national où il présentera ses propositions fiscales. Lors de la session extraordinaire débutant le 22 septembre au Parlement, il entend faire "des propositions alternatives sur le financement" du revenu de solidarité active (RSA), mesure qu'il soutient sur le fond. M. Sauvadet a déjà exprimé son opposition à l'inclusion dans le calcul du bouclier fiscal de la taxe sur les revenus du capital destinée à financer le RSA.
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