mercredi 30 juillet 2008

Actualités-Etats-Unis
Présidentielle 2008
Barack Obama en baise dans les sondages malgré sa tournée triomphale dans le monde


La tournée à l'étranger très médiatisée de Barack Obama la semaine dernière ne lui a pas été profitable en termes d'intention de vote, indique un sondage USA Today-Gallup. Selon cette étude, réalisée entre vendredi et dimanche auprès d'un échantillon de 1.007 adultes, avec une marge d'erreur de 4,0%, le candidat démocrate à la Maison blanche reste en tête des intentions de vote des électeurs inscrits avec 47% devant le sénateur républicain John McCain (44%). Mais la marge d'avance du sénateur métis de l'Illinois est passée de six à trois points en un mois. Et, parmi les électeurs qui se disent sûr de voter, John McCain passe même devant Barack Obama avec 49% contre 45%. Selon USA Today, Barack Obama est toutefois considéré par une majorité des personnes interrogées comme le meilleur président possible dans les relations avec les dirigeants et pays étrangers. Mais 41% des sondés, soit la même proportion que le mois dernier, pensent qu'il ne serait pas capable d'être un bon commandant en chef de l'armée, comme son adversaire républicain le martèle à chaque occasion.

samedi 12 juillet 2008

Actualités-France
François Bayrou n’exclut pas de s’allier avec les socialistes

Voici l’interview de François Bayrou dans Le Figaro
LE FIGARO. - Quel jugement portez-vous sur la première année de la présidence Sarkozy ?
François BAYROU. - Le déficit français qui était en mai 2007 de 40 milliards d'euros - c'était déjà trop - est en mai 2008, après exactement un an de pouvoir, de 50 milliards. C'est très mauvais signe. Deuxièmement, jour après jour, on attaque tout ce qui charpentait solidement la société française, les fondations du modèle français. En une semaine, on a eu une série d'attaques blessantes contre l'armée, non seulement des mots très durs et offensants, mais une enquête de contre-espionnage pour identifier des officiers généraux qui ont livré au Figaro une analyse critique du livre blanc ! À ce compte, qu'aurait-on fait au colonel de Gaulle en 1938 ? Le lendemain même, l'annonce d'un plan sans précédent de prise de contrôle de l'audiovisuel, l'arrêt des recettes publicitaires dirigées vers les chaînes privées et la décision de nommer le président de France Télévisions par le pouvoir. Enfin, le ricanement humiliant pour les syndicats et les grévistes… Or l'armée, les syndicats, le service public, tout cela c'est la France, et c'est cela qu'on humilie. Dangereusement.

Pourquoi avoir voté contre la loi de modernisation économique ?
Pour les cadres, augmenter de dix-sept jours supplémentaires la norme de temps de travail, alors que le stress, la pression sont de plus en plus lourds, je suis sûr qu'ils le ressentent comme un choc et une déloyauté. En même temps, le manquement à la parole de l'État envers les partenaires sociaux est grave pour l'avenir. Je dis non.

Nicolas Sarkozy préside l'UE. Approuvez-vous ses priorités ?
Nicolas Sarkozy a dit samedi «Je suis président de la République et président de l'Europe». C'est un abus de langage et un enfantillage. A-t-on jamais entendu, dans les six mois précédents, Janez Janša, premier ministre de Slovénie, se présenter comme président de l'Europe ? Ce n'est pas Nicolas Sarkozy qui préside l'Union pour six mois, c'est la France qui a la responsabilité d'animer les institutions européennes. Les quatre «priorités», environnement, immigration, PAC et armement, méritent d'être soutenues, bien sûr. Mais la question principale, à mes yeux, c'est l'éloignement, la fracture, entre les peuples européens et les institutions, les peuples et les dirigeants.

Que devrait donc faire Nicolas Sarkozy ?
Répondre en termes simples et compréhensibles aux questions qui éloignent les peuples d'Europe de la gestion de l'Union. J'ai été frappé du référendum irlandais. Il y avait deux phrases qui revenaient tout le temps : la première, c'était «on n'y comprend rien»… Et c'est vrai que le traité prétendument simplifié est cent fois plus compliqué que le texte Giscard ! Et la seconde phrase, c'était «un petit pays comme nous, on va se faire bouffer…». Tous les peuples, y compris le nôtre, ont cette crainte de perdre leur identité et la maîtrise de leur destin. Or l'Europe, c'est le contraire, c'est fait pour protéger nos identités et notre destin.

Les Vingt-Sept ont donné lundi à Cannes leur feu vert au plan français sur l'immigration. N'est-ce pas une première victoire de la présidence française ?
Je vous le dirai quand nous aurons les textes définitifs, s'ils arrivent, à l'automne. En attendant, en France, le rapport Mazeaud porte un jugement incroyablement dur sur les politiques de quotas, qui n'ont réussi dans aucun pays dans le monde. Je suis pour une politique de prise en compte des immigrés qui s'intègrent, notamment par le travail.

L'UMP entend maintenir un référendum avant l'adhésion de la Turquie. Y êtes-vous toujours opposé ?
Vous savez les réserves que je n'ai cessé d'exprimer sur l'adhésion de la Turquie. Mais on ne peut pas, on ne doit pas, demander à un peuple de rejeter un autre peuple. Imaginez l'offense et donc les risques…

Que pensez-vous du projet d'Union pour la Méditerranée ?
Je ne sais pas ce que c'est ! Quarante-quatre pays devraient y être associés. Quand on voit les difficultés de l'Europe à 27, imaginez à 44 ! Pour l'instant, cela m'apparaît largement comme de la communication…

Êtes-vous choqué par la présence de Bachar el-Assad le 14 Juillet ?
Il y a trois semaines à peine, à Beyrouth, on assurait aux Libanais : «Les coupables des assassinats seront punis»… Et le 14 Juillet, à Paris, on va apporter au dirigeant syrien la reconnaissance internationale et son plein retour dans le jeu des nations ! Et cela sans qu'il y ait eu l'expression du moindre regret ou du moindre changement de ligne.

Approuvez-vous le fait que le président parle devant l'UMP ?
On ne devrait pas accepter cela. Le président de la République cesse d'être le président de tous les Français dès l'instant qu'il s'affiche comme chef de parti. Au lieu d'être l'homme de la nation, il se fait le porte-parole d'un clan. Il n'est plus la figure du rassemblement et de la réconciliation. Il devient une figure d'affrontement et de fracture. C'est la fonction elle-même qui est ainsi mise en cause.

Tout cela pourrait-il vous conduire à faire alliance avec le PS ?
Pour proposer au pays un destin autre que celui vers lequel on l'amène, il faudra des alliances larges. Les socialistes sont aujourd'hui devant de grandes difficultés de ligne et aussi de leadership. Donc, pour l'instant, ils s'enferment. Mais un jour, ils seront bien obligés d'ouvrir les yeux. Je pense aussi aux gaullistes. Ils vont vivre le choc du retour de la France dans le commandement intégré de l'Otan et le renoncement de ce qui faisait, symboliquement, l'originalité de la France dans le monde. Un jour, tous ceux-là se ressaisiront. Ce n'est plus pour moi affaire de partis ou de courants. C'est la France qui est bouleversée dans sa vocation historique, et je connais notre pays : dans ses profondeurs, il ne l'acceptera pas. En tout cas, c'est mon engagement.

N'y a-t-il pas des réformes qui trouvent grâce à vos yeux ?
Bien sûr que si ! La décision sur le contrat de travail, l'intéressement, même les heures supplémentaires, tout ce que j'ai défendu hier, je l'approuve aujourd'hui.

Jean Arthuis a réuni vingt et un parlementaires centristes. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
Quand on vit des moments historiques, et je crois que c'est le cas, il y a toujours des gens pour grenouiller, manœuvrer avec l'espoir de se retrouver dans les petits papiers du pouvoir. Et aller chercher comme égérie Christine Boutin, il fallait le trouver ! Ils se disent «centristes». Pour moi, je ne crois au centre que s'il est indépendant, courageux, rebelle, visionnaire. Toute autre attitude conduit à l'inexistence et au dérisoire.

Que pensez-vous des déclarations de Ségolène Royal qui fait un lien entre le cambriolage de son appartement et sa dénonciation du «clan Sarkozy» ?
Franchement, je n'en pense rien…

© 2008 Le Figaro

vendredi 11 juillet 2008

Actualités-Etats-Unis
Présidentielle 2008
Barack Obama et Hillary Clinton vont participer à des meetings communs


Les anciens rivaux démocrates Barack Obama et Hillary Clinton participeront la semaine prochaine à New York à trois réunions destinées à collecter des fonds. Selon un porte-parole de l'état-major de campagne de M. Obama, deux réunions, mercredi soir, permettront de recueillir des fonds pour la campagne électorale de M. Obama et rembourser les dettes contractées par Mme Clinton lors des primaires. Jeudi matin, le sénateur de l'Illinois et la sénatrice de New York seront ensemble à un petit-déjeuner avec des donateurs de Mme Clinton. Les deux ex-rivaux ont scellé leur réconciliation le 27 juin lors d'un meeting commun à Unity, petite localité du New Hampshire dans l'est des Etats-Unis. Après le retrait de Hillary Clinton de la course début juin, chacun dans le camp démocrate s'efforce désormais de cicatriser les plaies causées par une campagne des primaires d'une rare violence. Les retrouvailles étaient pour Hillary Clinton et Barack Obama un impératif, chacun dépendant à présent de l'autre. Barack Obama doit tout particulièrement conquérir le vote des ouvriers et des femmes de plus de 50 ans, électorats acquis à la sénatrice de New York et que le républicain John McCain a déjà commencé à courtiser. M. Obama attend à présent que Mme Clinton les appelle clairement à se prononcer pour lui. De son côté, Hillary Clinton a besoin de l'aide du sénateur de l'Illinois pour éponger une partie des dettes contractées lors des primaires. A défaut d'être candidate à la Maison Blanche, elle entend également jouer un rôle de premier plan dans le dispositif de campagne de M. Obama.

jeudi 10 juillet 2008

Actualités-Etats-Unis
Présidentielle 2008
L’élection se jouera dans une dizaine d’Etats


L'issue de la présidentielle américaine devrait se jouer réellement dans seulement une dizaine d'Etats, où l'issue du duel entre Barack Obama et John McCain s'annonce incertain. La faute à un système électoral particulier: le président est en effet élu indirectement, par un collège de grands électeurs. Burdett Loomis, professeur de science politique à l'université du Kansas, compte voter pour Barack Obama en novembre même s'il sait que sa voix ne fera pas la différence. Bastion républicain, le Kansas n'a pas soutenu un candidat démocrate à la Maison Blanche depuis... 1964. "Même si nous avons une seule élection présidentielle où les Américains vont aux urnes le même jour, il y a en réalité 51 scrutins où le vainqueur rafle la mise", explique-t-il en référence aux votes organisés dans les 50 Etats du pays, plus le district de Washington. Il juge "anachronique" le Collège électoral, désigné à l'issue de ces votes avec la mission d'élire formellement le président, un mécanisme conçu à l'époque des fondateurs du pays il y a plus de deux siècles. Ce système électoral explique pourquoi MM. Obama et McCain vont concentrer leurs efforts sur seulement 15 Etats tout au plus: les plus susceptibles de basculer dans un camp ou dans l'autre. Le Collège électoral a été créé pour assurer un minimum de poids électoral aux petits Etats. Chaque Etat dispose d'au moins trois grands électeurs sur les 578 qui élisent officiellement le président à la mi-décembre. Les détracteurs du système demandent qu'il soit remplacé par une élection au suffrage universel direct. En 2000, Al Gore avait remporté le vote populaire, mais c'est George W. Bush qui avait obtenu une majorité des grands électeurs. Le scrutin paraît joué d'avance dans 35 à 40 Etats, qui semblent acquis à l'un des deux grands partis. Du coup, ils devraient rester en marge de la campagne. En revanche, dix à 15 Etats-clés ou "swing states", où la bataille s'annonce disputée, devraient retenir toute l'attention des candidats et constituer le véritable champ de bataille de la campagne. Barack Obama et John McCain devraient y effectuer des déplacements répétés et y consacrer beaucoup d'argent à la diffusion de spots de campagne télévisés. Deux des Etats parmi les plus stratégiques sont l'Ohio et la Floride, qui attribuent respectivement 20 et 27 grands électeurs. La victoire sur le fil de George W. Bush en Floride il y a huit ans lui a permis d'accéder à la Maison Blanche. Et il a pu y rester quatre ans plus tard en partie grâce à l'Ohio. Cette année, les regards se tournent également vers la Virginie, Etat traditionnellement républicain mais qui pourrait basculer, selon certains observateurs. Le candidat arrivé en tête dans un Etat, quel que soit son score, remporte l'ensemble des grands électeurs en jeu, une "délégation" dont la taille dépend du poids démographique de l'Etat en question. La Californie compte 55 grands électeurs, soit plus qu'aucun autre Etat. A l'inverse, sept Etats et le district de Washington en possèdent seulement trois. Les sondages montrent qu'une grande majorité des Américains préféreraient voir le président élu au suffrage universel direct. Cela impliquerait de modifier la Constitution, chose qui n'a eu lieu que 27 fois depuis que le texte fondamental a été adopté en 1787. Pour entrer en vigueur, un amendement constitutionnel doit être adopté à une majorité des deux tiers par les deux chambres du Congrès, puis ratifié dans les trois quarts des Etats. L'association Vote populaire national milite pour une solution alternative en vertu de laquelle les Etats accepteraient d'attribuer tous leurs grands électeurs au vainqueur du vote populaire national.

lundi 7 juillet 2008

Actualités-France
Baromètre TNS-Sofres-Le Figaro Magazine : popularité décevante pour les partis centristes

Voici les derniers résultats du baromètre TNS-Sofres pour le Figaro Magazine concernant les personnalités centristes et les partis politiques centristes.

Question : Pour chacune des personnalités politiques suivantes, voulez-vous me dire si vous souhaitez lui voir jouer un rôle important au cours des mois et des années à venir ?

Rappel Juin 2008

Juillet 2008

Évolution

- Bernard KOUCHNER

49

45

-4

- François BAYROU

39

40

+1

- Olivier BESANCENOT

43

40

-3

- Jean-Louis BORLOO

40

39

-1

- Corinne LEPAGE

19

17

-2

- Jean-Pierre RAFFARIN

18

17

-1

- Christine BOUTIN

15

12

-3

- Hervé MORIN

12

12

=

- Éric BESSON

13

11

-2

Question : Pour chacune des personnalités politiques suivantes, voulez-vous me dire si vous souhaitez lui voir jouer un rôle important au cours des mois et des années à venir ?

Ensemble

Gauche

Centre

Droite

- Bernard KOUCHNER

45

39

57

59

- François BAYROU

40

44

93

28

- Corinne LEPAGE

17

14

24

23

- Jean-Pierre RAFFARIN

17

9

19

29

- Christine BOUTIN

12

9

16

19

- Hervé MORIN

12

5

11

27

- Éric BESSON

11

8

6

20

Question : Avez-vous une opinion très bonne, plutôt bonne, plutôt mauvaise ou très mauvaise de chacune des formations suivantes ?

Très
bonne

Plutôt
bonne

ST
Bonne

Plutôt
mauvaise

Très
mauvaise

ST
Mauvaise

Sans
opinion

MoDem

1

31

32

38

12

50

18

Nouveau centre

0

16

16

37

12

49

35

Question : Avez-vous une opinion très bonne, plutôt bonne, plutôt mauvaise ou très mauvaise de chacune des formations suivantes ?

Ensemble

Gauche

Centre

Droite

PC

- Très bonne ou plutôt bonne

24

45

14

6

- Plutôt mauvaise ou très mauvaise

58

43

66

82

- Sans opinion

18

12

20

12

PS

- Très bonne ou plutôt bonne

40

64

44

18

- Plutôt mauvaise ou très mauvaise

48

30

48

75

- Sans opinion

12

6

8

7

Verts

- Très bonne ou plutôt bonne

44

58

45

27

- Plutôt mauvaise ou très mauvaise

42

33

44

64

- Sans opinion

14

9

11

9

MoDem (de François Bayrou)

- Très bonne ou plutôt bonne

32

33

80

25

- Plutôt mauvaise ou très mauvaise

50

54

9

66

- Sans opinion

18

13

11

9

Le Nouveau centre

- Très bonne ou plutôt bonne

16

12

38

23

- Plutôt mauvaise ou très mauvaise

49

61

27

46

- Sans opinion

35

27

35

31

UMP

- Très bonne ou plutôt bonne

34

15

30

81

- Plutôt mauvaise ou très mauvaise

53

78

63

14

- Sans opinion

13

7

7

5

FN

- Très bonne ou plutôt bonne

7

5

6

13

- Plutôt mauvaise ou très mauvaise

84

90

91

83

- Sans opinion

9

5

3

4

samedi 5 juillet 2008

Actualités-Etats-Unis
Présidentielle 2008
Barack Obama adopte un discours rassembleur et modéré

Ardent libéral et réformateur pendant les primaires, le candidat démocrate à la Maison Blanche Barack Obama a mis le cap au centre cette semaine, une règle du jeu immuable pour gagner les faveurs d'un plus large électorat à l'approche de la présidentielle en novembre. Si le changement demeure au cœur de son message, le sénateur de l'Illinois (nord) a ajusté son discours aux aspirations d'un grand nombre d'Américains et multiplié les références au patriotisme et à la foi. Ses conseillers semblent aussi manœuvrer pour lui donner un peu de marge sur l'Irak et atténuer le refrain antiguerre répété lors des primaires, en même temps que sa promesse d'un retrait immédiat des troupes américaines. "C'est typique dans les campagnes présidentielles, de mener la bataille des primaires avec des positions extrêmes et puis de dériver doucement vers le centre afin d'attirer le plus grand nombre d'électeurs à l'élection générale," explique le politologue Costas Panagopoulos. "Je pense que pour Obama c'est particulièrement crucial car, dans une large mesure, il ne peut pas trop s'éloigner de son passé (politique) qui est l'un des plus libéraux du Congrès," ajoute M. Panagopoulos, de la Fordham University (New York, nord-est). Le sénateur de l'Illinois a ainsi inquiété les libéraux en se gardant la semaine dernière de condamner la décision de la Cour suprême sur les armes à feux, au nom de la défense du droit à porter des armes, jugé inaliénable par beaucoup. Il a également délaissé ses convictions antérieures -- et suscité des critiques de l'aile gauche de son parti--, en renonçant au financement public de sa campagne électorale, préférant utiliser les millions de dollars recueillis auprès de ses partisans. Tout comme son rival républicain John McCain, Barack Obama a aussi exprimé son désaccord avec une décision de la Cour suprême interdisant d'infliger la peine de mort pour des viols d'enfants non-accompagnés de meurtre. "La plupart des candidats à la présidentielle adaptent leur message une fois obtenue l'investiture de leur parti, mais M. Obama n'est pas simplement en train d'orienter son discours vers le centre (...) il veut un troisième mandat Bush," ironisait un éditorial du quotidien conservateur Wall Street Journal cette semaine. Récemment, à propos de l'Irak, le candidat démocrate a certes répété être en faveur d'un retrait immédiat des troupes mais quelques heures plus tôt, il avait laissé entendre qu'il pourrait "affiner" sa stratégie après avoir effectué une visite sur le terrain. Le Comité national du parti républicain (RNC) a immédiatement réagi l'accusant d'être une girouette en laissant planer le doute sur un retrait immédiat des troupes. "Le problème d'Obama avec l'Irak déprécie le principe même de sa candidature et le montre comme un politicien typique", a affirmé le porte-parole du RNC Alex Conant. De féroces débats ont agité le site même du candidat après ces revirements. "Obama a opéré des changements qui sont vraiment décevants," y écrit une internaute appelée "Elisabeth." "Plus l'espoir est élevé, plus dure est la chute et beaucoup d'entre nous avaient placé leurs espoirs très haut, comme jamais auparavant dans nos vies", ajoute-t-elle. Sur son blog, la libérale Arianna Huffington avertit Obama du risque de reproduire l'erreur du démocrate John Kerry en 2004, dont le virage au centre avait contribué, selon elle, à lui faire perdre l'élection.

vendredi 4 juillet 2008

Actualités-Etats-Unis
Présidentielle 2008
Barack Obama bien positionné dans des Etats-clés


L'issue de la présidentielle américaine devrait se jouer réellement dans seulement une dizaine d'Etats, où l'issue du duel entre Barack Obama et John McCain s'annonce incertain. La faute à un système électoral particulier: le président est en effet élu indirectement, par un collège de grands électeurs. Burdett Loomis, professeur de science politique à l'université du Kansas, compte voter pour Barack Obama en novembre même s'il sait que sa voix ne fera pas la différence. Bastion républicain, le Kansas n'a pas soutenu un candidat démocrate à la Maison Blanche depuis... 1964. "Même si nous avons une seule élection présidentielle où les Américains vont aux urnes le même jour, il y a en réalité 51 scrutins où le vainqueur rafle la mise", explique-t-il en référence aux votes organisés dans les 50 Etats du pays, plus le district de Washington. Il juge "anachronique" le Collège électoral, désigné à l'issue de ces votes avec la mission d'élire formellement le président, un mécanisme conçu à l'époque des fondateurs du pays il y a plus de deux siècles. Ce système électoral explique pourquoi MM. Obama et McCain vont concentrer leurs efforts sur seulement 15 Etats tout au plus: les plus susceptibles de basculer dans un camp ou dans l'autre. Le Collège électoral a été créé pour assurer un minimum de poids électoral aux petits Etats. Chaque Etat dispose d'au moins trois grands électeurs sur les 578 qui élisent officiellement le président à la mi-décembre. Les détracteurs du système demandent qu'il soit remplacé par une élection au suffrage universel direct. En 2000, Al Gore avait remporté le vote populaire, mais c'est George W. Bush qui avait obtenu une majorité des grands électeurs. Le scrutin paraît joué d'avance dans 35 à 40 Etats, qui semblent acquis à l'un des deux grands partis. Du coup, ils devraient rester en marge de la campagne. En revanche, dix à 15 Etats-clés ou "swing states", où la bataille s'annonce disputée, devraient retenir toute l'attention des candidats et constituer le véritable champ de bataille de la campagne. Barack Obama et John McCain devraient y effectuer des déplacements répétés et y consacrer beaucoup d'argent à la diffusion de spots de campagne télévisés. Deux des Etats parmi les plus stratégiques sont l'Ohio et la Floride, qui attribuent respectivement 20 et 27 grands électeurs. La victoire sur le fil de George W. Bush en Floride il y a huit ans lui a permis d'accéder à la Maison Blanche. Et il a pu y rester quatre ans plus tard en partie grâce à l'Ohio. Cette année, les regards se tournent également vers la Virginie, Etat traditionnellement républicain mais qui pourrait basculer, selon certains observateurs. Le candidat arrivé en tête dans un Etat, quel que soit son score, remporte l'ensemble des grands électeurs en jeu, une "délégation" dont la taille dépend du poids démographique de l'Etat en question. La Californie compte 55 grands électeurs, soit plus qu'aucun autre Etat. A l'inverse, sept Etats et le district de Washington en possèdent seulement trois. Les sondages montrent qu'une grande majorité des Américains préféreraient voir le président élu au suffrage universel direct. Cela impliquerait de modifier la Constitution, chose qui n'a eu lieu que 27 fois depuis que le texte fondamental a été adopté en 1787. Pour entrer en vigueur, un amendement constitutionnel doit être adopté à une majorité des deux tiers par les deux chambres du Congrès, puis ratifié dans les trois quarts des Etats. L'association Vote populaire national milite pour une solution alternative en vertu de laquelle les Etats accepteraient d'attribuer tous leurs grands électeurs au vainqueur du vote populaire national.

mercredi 2 juillet 2008

Actualités-France

Réunion de Centristes autour de Jean Arthuis avec Christine Boutin


Le sénateur centriste Jean Arthuis a appelé dimanche les orphelins de l'UDF à participer à un "rassemblement des centristes", lors d'une réunion organisée au Sénat en présence notamment de la ministre du Logement Christine Boutin, présidente du Forum des Républicains Sociaux (FRS). "Notre objectif n'est pas de créer un parti centriste supplémentaire", a déclaré M. Arthuis devant plus de 200 personnes. Il s'agit de "créer les conditions favorables au rassemblement des centristes". Le sénateur de Mayenne, qui a quitté le Mouvement démocrate après les municipales en condamnant la stratégie d'autonomie et le mode de gouvernance de François Bayrou, a ainsi appelé à la création de "relais départementaux", sur le modèle de ceux qui viennent de se former dans son département, en Seine-maritime et en Loire-Atlantique. Ces associations seront ensuite fédérées au niveau national, sous la houlette de M. Arthuis et d'une vingtaine d'autres parlementaires ex-bayrouistes, comme le député européen Jean-Marie Cavada. Cette fédération "a vocation à dialoguer avec tous nos partenaires centristes", a précisé M. Arthuis. "Je me sens appelée par ce rassemblement des centristes", a déclaré Mme Boutin, ex-UDF qui a rejoint l'UMP en 2002. "Entre votre association et le FRS, je souhaite des passerelles, des rencontres et des partages". La présidente du FRS, qui a estimé que les centristes n'étaient "pas suffisamment entendus au sein de l'UMP", a souhaité devant la presse que son parti ne soit pas considéré par le parti majoritaire "comme un sous-fifre ou un faire-valoir". Parmi les participants figuraient le député européen Thierry Cornillet, toujours membre du MoDem mais très critique, qui a vu dans cette association un "comité national de salut centriste".

Des messages d'encouragement de Michel Mercier, président du groupe centriste au Sénat et trésorier du MoDem, et de Jean-Christophe Lagarde, président exécutif du Nouveau centre, ont été lus.

M. Arthuis, qui est accusé par ses détracteurs du MoDem et du NC de vouloir "pousser ses intérêts personnels" -pour conserver la présidence de la commission des Finances du Sénat après les élections de septembre et briguer la présidence du groupe centriste- a assuré devant la presse qu'il n'était "pas dans une démarche de jeu de pouvoir". "Nous devons faire vivre le débat d'idées, car nous ne pouvons pas attendre 2012 pour participer au redressement de la France", a-t-il affirmé. "La préparation des élections sénatoriales, européennes et régionales constitue un puissant motif pour rassembler les centristes".

Par ailleurs, Jean Arthuis a répondu à une interview dans Le Figaro

-Quel est l'objectif du rassemblement des 21 parlementaires dimanche ?

Notre objectif est de rassembler les centristes qui, depuis dix ans, n'ont cessé de se diviser, se fractionner, se vaporiser dans le paysage politique français. La famille centriste est devenue inaudible. Certains parmi nous ont tenté l'aventure du MoDem avec François Bayrou. On a vu les limites de la stratégie d'autonomie et le cafouillage de sa gouvernance aux dernières municipales, qui ont abouti à un échec cuisant et à une stratégie illisible.

-Mais pourquoi ne pas rejoindre le Nouveau Centre ?

Le Nouveau Centre s'est créé dans la précipitation, à un moment crucial pour les députés sortants. Notre réflexion nous conduit à penser que le MoDem et le NC ne peuvent à eux seuls rassembler les centristes. Nous sommes en apesanteur avec un dilemme : l'impasse ou le silence. Nous avons donc décidé de jeter les bases de la refondation de la famille centriste.

-Un parti centriste de plus, alors ?

Non. Nous ne créons pas un parti politique pour ajouter une division supplémentaire. Nous voulons faire vivre et organiser le débat des idées. Nous voulons un centre indépendant mais suffisamment fort et clair pour assumer ses alliances. Dans la Mayenne et la Seine-Maritime, nous avons créé des associations, Union centriste-UDF. Nous allons multiplier les relais centristes dans tous les départements que nous fédérerons au plan national. Cette structure prendra ensuite des contacts avec les autres familles centristes pour préparer le futur grand rassemblement.

Actualités-France
Gauche moderne de Jean-Marie Bockel totalement dans la majorité


Le mouvement de centre-gauche, La Gauche moderne (GM), allié de l'UMP au sein de la majorité présidentielle dirigé par l'ancien socialiste Jean-Marie Bockel, a tenu samedi sa première "journée nationale", avec pour but de se positionner en "force de proposition" sur "l'aile gauche de la majorité". La rencontre, à laquelle participaient environ 200 personnes, devait notamment préparer le premier congrès de la GM, en novembre. M. Bockel, secrétaire d'Etat "d'ouverture" dans les gouvernements de Nicolas Sarkozy, part du postulat "qu'il n'y a pas en France de vrai parti social-démocrate ou travailliste comme il y en a dans le reste de l'Europe". Il a souhaité faire de GM un parti "qui ne passera pas les 20 prochaines années à s'interroger ou à se déchirer sur la question de savoir jusqu'à quel point il accepte ou pas l'économie de marché, mais qui regardera en face les réalités", dans une allusion aux polémiques qui agitent le Parti socialiste. Se revendiquant de "la gauche héritière du combat contre les tyrans autour de l'idée du libéralisme politique", il a lancé aux dirigeants socialistes: "Toute la gauche européenne a choisi le social-libéralisme et la réforme, et vous êtes toujours engoncés dans les débats d'hier". M. Bockel a précisé à l'AFP qu'il n'entendait pas lancer "un appel au PS comme structure, le cas est désespéré". "Mais on s'adresse à tous les gens de gauche qui ne s'y retrouvent plus avec le PS, qui est tétanisé par la gauche de la gauche". Il a indiqué être à l'issue de cette journée "convaincu que nous avons un chemin pour constituer avec d'autres le noyau de l'aile gauche de la majorité" présidentielle. Il a estimé que GM était complémentaire des autres formations ou clubs se réclamant de ce positionnement, tout en soulignant qu'il s'agissait du seul mouvement se revendiquant parti à part entière. GM, qui compte actuellement "quelques centaines" d'adhérents et environ 160 conseillers municipaux élus aux dernières municipales, vise un objectif "d'autour d'un millier" d'adhérents à l'issue de son congrès. Elle entend se positionner comme "force de proposition" et être présente "à un certain nombre d'élections", a relevé M. Bockel, définissant son mouvement comme "un allié libre, mais loyal dans l'action".

Le président Sarkozy a adressé un message aux participants, saluant leur "sensibilité de gauche", et justifiant "l'ouverture" par son désir de "pouvoir (s')appuyer sur l'assise la plus large nécessaire pour réformer le pays". M. Bockel a souligné "n'avoir aucun regret" d'avoir rejoint la majorité présidentielle.