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Nouveau Centre-UMP : pour François Sauvadet, partenariat veut dire respect mutuel
Dans une interview au Parisien, François Sauvadet, président du groupe Nouveau Centre à l'Assemblée Nationale, député de Côte-d'Or, expose sa conception du rôle des parlementaires Nouveau Centre au sein de la majorité présidentielle.
Vous êtes chaque semaine un peu plus critique, dans les couloirs de l'Assemblée, sur l'UMP. Qu'est-ce qui ne va pas ?
Le point d'orgue a été atteint avec les pressions de l'UMP, tout à fait inacceptables, sur Raymond Durand, député NC nouvellement élu, afin qu'il rejoigne l'UMP. Il y a un an, nous avons fait le choix d'être aux côtés du président de la République, de participer à la majorité présidentielle, quand François Bayrou faisait lui le choix de l'opposition systématique. Pour autant nous n’avons jamais renoncé à nos convictions. Qui dit partenariat dit respect mutuel. Nous voulons que ce partenariat ne s'exprime pas simplement quand il faut voter les réformes. Ces derniers temps, il y a eu des coups de canif réguliers.
Depuis quand ?
Le climat a changé depuis le 16 mars. Le NC a bien tenu aux municipales et même remporté de belles victoires. Que cela puisse agacer certains m'étonne. On ne gagnera qu'ensemble.
Concrètement, que demandez-vous ?
Que notre partenariat trouve sa traduction dans l’important travail législatif de réforme. Par exemple en ne reprenant pas systématiquement les amendements que l’on dépose pour les redéposer sous le nom de l'UMP. Ce sont des méthodes d'un autre temps! Mais surtout que nos amis de l’UMP nous écoutent. L'idée du plafonnement des niches fiscales fait aujourd'hui l'unanimité. On nous aurait écoutés il y a un an, quand nous l'avons proposé, on aurait évité de perdre du temps. De même, si on nous avait écoutés sur les franchises médicales, ou sur la redevance télé, je pense qu'on aurait également évité bien des "bugs". Je demande que le travail que nous faisons soit respecté. Que l'UMP joue son rôle, mais ne cherche pas à jouer tous les rôles.
Sinon ?
On a devant nous des réformes difficiles. Il faut donc rassembler toutes les compétences. Une majorité le doigt sur la couture du pantalon ne sert à rien ! C’est pourquoi nous continuerons à exprimer notre sensibilité quitte à être le petit caillou dans la chaussure majoritaire. Aujourd'hui, la façon moderne de faire de la politique, ce n'est pas de contraindre, c'est de convaincre.
Diriez-vous comme, Christine Boutin, que l'UMP se replie sur elle-même ?
Oui, l'UMP se replie trop sur elle-même. Elle est dans une sorte de débat interne permanent, elle essaie de gérer ses difficultés. Or, on gagnera à avoir le débat, non pas entre nous, mais devant les citoyens.
Propos recueillis par Nathalie Segaunes
© 2008 Le Parisien
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