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Le Nouveau Centre hausse le ton face à l’UMP
Leurs collègues UMP manqueraient de "considération" à leur égard, voire seraient "méprisants": les députés du Nouveau Centre haussent le ton, dénonçant des "pressions" du groupe majoritaire et réclamant des "règles du jeu beaucoup plus claires". Depuis le début de la législature il y a un an, les élus du Nouveau Centre -21 au départ, 23 depuis peu et peut-être 24 avec l'arrivée annoncée de l'ex-Mouvement démocrate Thierry Benoit- se sont montrés des alliés plutôt commodes, votant toujours les textes majeurs même s'ils ont parfois émis quelques réserves. Après l'invalidation de l'UMP Georges Fenech, l'arrivée à l'Assemblée de son ex-suppléant, Raymond Durand, patron du NC dans le Rhône et élu le 1er juin sous l'étiquette UMP-NC, a mis le feu aux poudres. Le groupe UMP (317 élus) tenait pour acquise la venue dans ses rangs de M. Durand, ce dernier ayant déclaré "sur l'honneur", dans une lettre datée du 21 mai dont l'AFP a obtenu copie, qu'il s'inscrirait comme "député apparenté UMP". Pas question, tranche le patron des députés NC, François Sauvadet, pour qui M. Durand a été "élu grâce à l'engagement de toute la majorité". "La conception du fonctionnement d'une majorité, c'est d'avoir le respect de chacun. Nous ne sommes pas à l'UMP et nous n'avons pas l'intention d'y rentrer demain", a-t-il tempêté mardi. "Il faut que l'UMP soit raisonnable. Nous n'avons jamais demandé à Frédéric Lefebvre (UMP) de siéger au groupe NC quand il a remplacé André Santini", député NC entré au gouvernement en juin 2007, renchérit Jean-Christophe Lagarde. L'affaire Durand "est un révélateur. Le gouvernement a une attitude ouverte mais les relations sont tendues avec l'UMP, c'est une réalité", ajoute-t-il. Selon M. Lagarde, le climat a changé depuis les municipales, où le NC a beaucoup mieux tenu que l'UMP: "de la condescendance à notre égard, on est passé à l'agacement, car on est en train de recomposer l'ancienne UDF. Cela dérange certains". Et de viser le patron du groupe UMP Jean-François Copé et le président de l'Assemblée Bernard Accoyer. Ce dernier est accusé d'hostilité résolue vis-à-vis de "tout ce qui est centriste". Chez les ex-bayrouistes ralliés à Nicolas Sarkozy, on tonne aussi contre des "mauvaises manières" de l'UMP: pas un poste de rapporteur confié en un an, des amendements à leurs yeux insuffisamment retenus ou alors votés après avoir été repris à leur compte par des députés UMP... "Il faut des règles du jeu beaucoup plus claires. J'entends beaucoup (M. Copé) parler de coproduction législative avec le gouvernement. Je voudrais l'inviter à une coproduction législative entre nos deux groupes", lance M. Sauvadet. Il a d'ailleurs prévenu que, sur la réforme des institutions, des votes négatifs de certains centristes n'étaient pas exclus sans avancées sur le texte. Sur la représentativité syndicale, le groupe NC a également fait entendre sa différence en affichant jeudi son "scepticisme" sur l'ajout du volet réforme du temps de travail et en appelant gouvernement et UMP à rester "ouverts" sur ce dossier. Cette irritation des élus NC ne semble toutefois guère inquiéter les députés UMP, certains ironisant même sur "une poussée de fièvre sans conséquence". M. Copé minimise: "j'ai de très bonnes relations avec François Sauvadet. Il n'y a aucun problème entre nous", a-t-il assuré à l'AFP.
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