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Présidentielle 2008
Al Gore soutient Barack Obama officiellement
Al Gore n'a pas raté son entrée sur la scène de la campagne présidentielle 2008. Le Nobel de la paix vient de promettre de "tout" faire pour la victoire de Barack Obama, seul capable selon lui de tirer un trait sur les années Bush. Dans un vibrant plaidoyer en forme d'attaque en règle, l'ancien vice-président démocrate a éreinté lundi soir celui qui l'avait privé de Maison blanche huit ans plus tôt. "Après huit ans d'incompétence, de négligence et d'échec, nous avons besoin de changement", a lancé Al Gore, apparu aux côtés de Barack Obama lors d'un meeting dans le stade Joe Louis de Detroit. "Après huit ans qui ont vu notre Constitution déshonorée et bafouée, nous avons besoin de changements". Le soutien enthousiaste de celui qui fut le vice-président de Bill Clinton était attendu mais s'annonce comme un "plus" pour Barack Obama selon certains analystes au moment où le futur candidat démocrate cherche à s'assurer le ralliement des partisans de son ancienne rivale, l'ex-Première dame Hillary Clinton. D'autant qu'Al Gore, l'une des personnalités les plus respectées du parti de l'âne, s'était tenu en retrait pendant la longue campagne des primaires.
Al Gore reste celui qui avait remporté le vote populaire lors de la présidentielle 2000, mais finalement perdu l'élection après la victoire de George W. Bush en Floride, au terme d'un éprouvant recomptage des bulletins, finalement suspendu par la cour suprême. Un épisode resté en travers de la gorge des démocrates, que Barack Obama n'a pas manqué de rappeler. En chauffeur de salle averti, il a présenté son invité comme "le vainqueur du vote populaire de l'élection présidentielle", suscitant immédiatement une tempête de hurlements et applaudissements. "Vous vous en rappelez", a-t-il constaté.
Depuis 2000, Al Gore s'est trouvé, avec plus de succès, un nouveau cheval de bataille, la lutte contre le changement climatique. Alors que George W. Bush refusait catégoriquement de ratifier le protocole de Kyoto, les efforts de son adversaire malheureux pour alerter l'opinion sur les conséquences du réchauffement de la planète ont été salués dans le monde entier. Et couronnés par un Oscar pour son documentaire "Une vérité qui dérange" et un prix Nobel de la Paix partagé avec le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat de l'Onu).
A Detroit, Al Gore a reproché à George W. Bush une accumulation de graves faux pas, de l'indigence de réponse des pouvoirs publics à l'ouragan Katrina à la crise économique, en passant par les erreurs de la politique étrangères. Et l'a même rendu responsable d'avoir laissé entrer dans le pays des importations chinoises de jouets toxiques et de nourritures pour chiens et chats empoisonnée. "Même nos chiens et nos chats ont compris que les élections ça compte", a-t-il lancé. "Cette élection compte plus que jamais car l'Amérique a besoin plus que jamais de changement". Al Gore a expliqué que John McCain méritait le respect pour ce qu'il avait fait pour le pays et pour sa volonté de débattre du changement climatique et autres problèmes cruciaux. Mais "l'âge et l'expérience" du futur candidat républicain, âgé de 71 ans, ne font pas le poids face à la fiabilité du jugement de Barack Obama, a-t-il avancé, soulignant que le sénateur de l'Illinois s'était opposé dès le début à la guerre en Irak. Barack Obama a d'ailleurs annoncé qu'il comptait se rendre en Irak et en Afghanistan avant le scrutin de novembre.
De son côté le parti républicain s'est fait fort de rappeler que le co-listier d'Al Gore en 2000, le sénateur Joe Lieberman, qui briguait la vice-présidence, avait depuis quitté le parti démocrate pour devenir indépendant et soutenir McCain. "L'enjeu de cette élection, ce n'est pas de changer le passé, c'est de changer l'avenir", a répliqué le porte-parole du parti après le discours d'Al Gore. "C'est très révélateur qu'une moitié du 'ticket' démocrate pour 2000 ait soutenu John McCain au début de la campagne, alors que l'autre moitié a attendu que Barack Obama soit déjà le futur candidat depuis plusieurs semaines". Barack Obama s'est assuré le 3 juin de l'investiture démocrate lors de la convention du mois d'août.
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