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Présidentielle 2008
Primaires démocrates : les votes de Floride et du Michigan pris en compte… à moitié
Le Parti démocrate a opté pour un compromis consistant à accorder une demi-voix aux délégués de Floride et du Michigan, provoquant la colère de l'entourage d'Hillary Clinton qui menace de porter l'affaire devant la convention nationale du parti fin août, à Denver. Les résultats des primaires dans ces deux Etats n'ont pas été pris en compte par la direction nationale du parti qui entendait ainsi les sanctionner pour avoir fixé la date de leurs consultations plus tôt qu'ils n'y étaient autorisés. Lors d'une réunion animée du comité chargé d'établir les règles de fonctionnement du parti, fréquemment interrompue par les acclamations et les sifflets des partisans de la sénatrice de New York, il a été décidé que la totalité des délégués des deux Etats pourraient siéger lors de la convention mais avec seulement une demi-voix chacun lors de leur vote. Cette décision est une victoire pour Barack Obama qui voit disparaître l'un des derniers obstacles à sa conquête de l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle. Conséquence de ce vote, le nombre de délégués requis pour décrocher l'investiture est passé à 2.118. Il ne manque donc plus que 70 délégués au sénateur de l'Illinois pour atteindre le chiffre magique alors qu'il ne reste plus que trois consultations : Porto Rico ce dimanche, puis le Montana et le Dakota du Sud mardi. Le sénateur de l'Illinois a déclaré qu'il approuvait la façon dont le litige a été réglé. "Notre principal objectif est de régler la question afin que le parti tout entier puisse immédiatement se concentrer sur la conquête de la Floride et du Michigan", a-t-il déclaré aux journalistes dans le Dakota du Sud où il faisait campagne. "Je reconnais qu'il y a eu des compromis des deux côtés pour trouver une solution". Le camp Clinton a montré moins d'enthousiasme. Des responsables de son équipe de campagne ont déclaré qu'ils se réservaient le droit de faire appel de la décision et ont menacé de porter l'affaire devant la convention qui se déroulera à Denver du 25 au 28 août. "Denver, Denver", ont scandé les partisans de Clinton après l'annonce de la décision. Nombre d'entre eux se sont manifestés bruyamment pendant que le comité procédait au vote, qui a eu des difficultés à aller à son terme.
La proposition de la sénatrice d'autoriser la totalité des délégués à voter lors de la convention a été rejetée par le comité par 15 voix contre 12. Ses membres ont ensuite adopté une solution de compromis permettant à l'ensemble des délégués des deux Etats de siéger lors de la convention mais en leur accordant une demi-voix. L'ex-First Lady obtient un gain net de 24 délégués mais elle demeure loin derrière Obama. Les partisans de Clinton ont été particulièrement choqués par la décision du comité d'accorder des délégués à Obama dans le Michigan, où son nom n'apparaissait même pas sur les bulletins de vote. "Nous nous réservons le droit de contester cette décision devant la Commission de vérification des pouvoirs et appelons à une répartition juste des délégués du Michigan qui reflète véritablement les votes", ont déclaré Harold Ickes et Tina Flournoy, partisans de Clinton et membres du comité, dans un communiqué commun. Ickes a estimé que cette décision "n'était pas le meilleur chemin vers l'unité du parti". Après les sanctions prises par le Parti démocrate contre la Floride et le Michigan, Clinton avait signé l'engagement, tout comme les autres candidats, de ne pas aller y faire campagne ; Obama avait même retiré son nom de la liste des candidats dans le Michigan. C'est après avoir remporté ces deux primaires que Clinton, pressentant une course plus serrée qu'on ne l'avait prévu, a commencé à faire pression pour que les résultats de Floride et du Michigan soient pris en compte. Elle en a fait son cheval de bataille lorsqu'il est devenu évident qu'il s'agirait probablement de son dernier joker. Certains responsables ont fait valoir que cette décision pourrait se retourner contre les démocrates lors de l'élection présidentielle face au républicain John McCain. "Si vous tournez le dos aux électeurs du Michigan et de Floride, vous jouez avec une victoire de McCain", a déclaré l'ancien gouverneur du Michigan James Blanchard, qui représentait Clinton.
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