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Hervé Morin élu président du Nouveau Centre avec Jean-Christophe Lagarde en président exécutif
Le Nouveau Centre a pris forme officiellement à Nîmes samedi, sous la présidence du ministre de la Défense Hervé Morin, avec pour ambition de reprendre la place qui était celle de l'UDF en rassemblant "le centre et le centre droit". Près d'un an après avoir été lancé par les députés UDF qui ont fait le choix de soutenir Nicolas Sarkozy, refusant de suivre François Bayrou dans la création du Mouvement démocrate, le Nouveau Centre est désormais en mesure d'être "le pôle attractif" qui va attirer "toutes les particules centristes", s'est félicité M. Morin. Parmi les cadeaux de naissance apportés au nouveau parti, M. Morin a annoncé le soutien du gouvernement à un amendement Nouveau Centre inscrivant dans la Constitution la "règle d'or": l'obligation pour le gouvernement de présenter un budget de l'Etat en équilibre de fonctionnement, et un budget de la Sécurité sociale en équilibre. "Le Premier ministre nous a appelés hier pour nous dire qu'il était favorable à l'adoption" de cet amendement, a déclaré M. Morin, juste après la proclamation des résultats lui donnant la présidence du parti par 87% des voix. Interrogé par l'AFP sur un soutien de M. Sarkozy à un tel amendement, l'Elysée a répondu qu'"il faut laisser le débat parlementaire débuter mardi". Mais les ex-amis de François Bayrou ne doutent pas de leur succès, qui prouve, selon eux, l'efficacité de leur démarche d'alliance avec l'UMP.
Avec cette réforme, "on verra que cela sert à quelque chose d'avoir sauvé un groupe parlementaire" par l'alliance avec l'UMP aux législatives "plutôt que de revenir comme Bayrou avec trois ou quatre députés", a déclaré le député-maire de Drancy Jean-Christophe Lagarde, président exécutif du parti. Et tant pis si au passage le Nouveau Centre cède sur sa revendication d'instiller une dose de proportionnelle aux législatives, autre revendication phare de l'ancienne UDF qu'avait reprise le Nouveau Centre. "Avec 22 députés Nouveau Centre contre 316 députés à l'UMP, on a fromage ou dessert, mais pas fromage et dessert", a estimé Maurice Leroy, intronisé porte-parole du parti.
Plusieurs personnalités centristes ont fait le déplacement à Nîmes pour saluer le nouveau parti, sans pour autant le rejoindre dès maintenant, comme Jean-Marie Cavada, le député Thierry Benoit, élu sous l'étiquette UDF MoDem mais aujourd'hui en froid avec François Bayrou, ou le secrétaire d'Etat Eric Besson. Le Nouveau Centre, qui compte 22 députés, convoite surtout pour l'instant le ralliement de sénateurs centristes, dont la plupart n'ont pas voulu choisir leur camp entre le MoDem de François Bayrou et le Nouveau Centre. "Si nous arrivons à fédérer autour de nous les forces centristes, en laissant à ceux qui veulent le faire le temps de nous rejoindre, nous pourrons constituer le deuxième pôle de la majorité" au Sénat après les élections sénatoriales de septembre, a déclaré le sénateur Jean-Léonce Dupont. Hervé Morin a lui agité le bâton, menaçant de présenter des candidats face aux sénateurs centristes qui refuseraient le rassemblement autour de son parti. Le Nouveau Centre a du toutefois repousser à septembre une étape clef de sa stratégie de rassemblement des centristes: un changement de nom pour le parti. Un nouveau nom ("Solid", pour Social, libéral, démocrate) avait bien été trouvé. Mais le Nouveau Centre a décidé de se donner jusqu'à septembre pour réfléchir et tester cette idée, jugée "trop ébouriffante" par certains.
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