Nous parlons beaucoup ici des deux candidats démocrates qui se sont positionnés au centre. Mais qu’en est-il de John McCain, le candidat républicain, que l’on présente comme un centriste et qui, selon la presse américaine, aurait pu être le candidat à la vice-présidence en 2004 sur un ticket avec le démocrate John Kerry?
John McCain se définit lui-même comme un conservateur et nous n’aurions aucune raison de ne pas le croire si le parcours de sa vie publique n’allait pas à l’encontre de cette étiquette. Le sénateur de l’Arizona a toujours eu des liens avec les Démocrates et pas seulement ceux qui penchent à droite comme le sénateur Lieberman qui lui apporte son soutien dans cette élection présidentielle. Il entretient de bonnes relations, par exemple, avec Hillary Clinton et John Kerry et sa vision de la politique intérieure est un laisser-faire mou, loin de l’idéologie ultra-libérale de l’Administration Bush. Son positionnement comme conservateur et sa constante affirmation qu’il est bien un conservateur sont à rechercher avant tout dans sa position à l’intérieur du Parti républicain. John McCain y est un franc-tireur qui a toujours manifesté les plus grandes réserves avec la droite dure du parti et les groupes évangéliques conservateurs du Sud qui ont mis la main sur la machine républicaine et dont les heures de gloire semblent passées mais qui restent néanmoins capables de gêner fortement la campagne du sénateur de l’Arizona. D’où sa volonté de les rassurer. Mais les sondages le démontrent, John McCain est apprécié de beaucoup d’indépendants mais aussi de démocrates modérés qui pourraient voter pour lui en novembre prochain. Et dans ce lot, il y aurait, toujours selon les sondages, beaucoup de partisans d’Hillary Clinton si Barack Obama est élu candidat démocrate à l’élection présidentielle et vice versa…
Si l’on raisonne dans une optique européenne, John McCain serait probablement au centre d’un parti démocrate-chrétien allemand ou de l’UMP. On ne peut le mettre dans la même catégorie que George W. Bush ni dans celle de Ronald Reagan – dont il était l’ami – mais plutôt dans celle d’un George Bush père ou d’un Gérald Ford, au centre-droit.
D’où l’idée que l’élection américaine se déroulera au centre semble une évidence si l’on se rappelle que les deux candidats démocrates sont eux aussi proche du Centre, que ce soit Barack Obama ou Hillary Clinton.
Jean Gripari
Chef du département Etats-Unis du CREC
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