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jeudi 10 avril 2008
Actualités du Centre. Le Parti démocrate italien se veut proche des démocrates américains et du centre-gauche
Selon les derniers sondages autorisés (ils sont interdits deux semaines avant le scrutin), le Parti Démocrate avait cinq à sept points de retard sur le Peuple de la liberté (PDL, centre-droit), la nouvelle formation de Silvio Berlusconi. En raison du mode de scrutin, l'avance de la droite au Sénat est beaucoup plus faible. "Cela ressemblera à un tirage du Loto", résume M. D'Alema, un des dirigeants du Parti Démocrate au journal Le Monde, qui ne conteste pas le cap choisi par le leader du centre-gauche. M. Veltroni a amorcé une simplification du paysage politique en allant aux élections sans les communistes et les Verts, alliés encombrants du gouvernement sortant de Romano Prodi, que M. D'Alema appelle "la gauche idéologique". Le positionnement du nouveau parti, né à l'automne 2007 de la fusion des Démocrates de gauche (ex-PCI) et de la Marguerite (d'inspiration démocrate-chrétienne), n'est pas simple à expliquer. En titrant "Je ne suis pas de gauche" un entretien avec M. Veltroni, le quotidien espagnol El Pais a suscité un certain embarras au Parti démocrate. Le réformisme, tel que le revendique le PD, serait à chercher du côté des démocrates américains. "De Roosevelt à Clinton", aime à préciser M. Veltroni. Dès 1999, M. D'Alema avait accueilli à Florence le président Bill Clinton pour un sommet sur le "progressisme au XXIe siècle", dont il avait eu l'initiative avec Tony Blair et le chancelier allemand Gerhard Schröder, et auquel Lionel Jospin, alors premier ministre, s'était aussi rendu. "L'objectif d'un centre-gauche libéré du conditionnement idéologique est d'introduire de forts éléments de libéralisation dans la société sans déchirer la cohésion sociale", souligne M. D'Alema. Pour autant, cet ancien dirigeant du PCI réfute l'idée d'une rupture avec ses anciens amis : "C'est une différentiation des rôles, pas une fracture, entre une gauche qui a vocation à gouverner et l'autre pas." Il précise : "Nous maintenons d'ailleurs nos rapports au niveau local." Le Parti démocrate a noué avec l'Italie des valeurs d'Antonio Di Pietro, l'ex-magistrat vedette de l'opération "Mains propres", et avec les laïcs du Parti radical des accords limités qui lui ont permis d'imposer un programme simple, en douze points. En mettant fin à la saison des coalitions hétérogènes, le Parti démocrate a obligé M. Berlusconi à réduire aussi ses alliances. M. D'Alema estime que "cette grande opération écologique" visant à éliminer les petites formations apportera la stabilité politique dont manque l'Italie. Afin que le pays retrouve "l'équilibre perdu dans une série d'alternances névrotiques", Marco Follini, un transfuge centriste, ex-ministre de M. Berlusconi devenu vice-secrétaire du PD, estime que "seul le Parti démocrate peut remplir le rôle de nouvelle Démocratie chrétienne". La solidité de l'édifice dépendra du résultat obtenu le 14 avril. Un score inférieur à 35 % serait considéré comme un échec de la stratégie de M. Veltroni, estiment les observateurs. Son leadership ne serait peut-être pas remis en question, mais à bien interpréter les critiques discrètement apparues dans ses rangs au cours de la campagne, le PD pourrait voir naître des courants.
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