La majorité présidentielle a été lourdement sanctionnée dimanche au second tour des élections municipales et cantonales, avec notamment la défaite symbolique de Xavier Darcos à Périgueux, ville qui bascule à gauche comme Strasbourg, Toulouse, Caen, Amiens, Reims ou Quimper. A Pau (Pyrénées-Atlantiques), François Bayrou a été battu de quelques voix par la députée socialiste Martine Lignières-Cassou dans une triangulaire qui l'opposait aussi au maire sortant Yves Urieta, soutenu par l'UMP. Il a annoncé lui-même sa défaite. Le président du Mouvement Démocrate, parti qui a troublé le scrutin dans nombre de grandes villes en pratiquant des alliances à géométrie variable ou en se maintenant au second tour, jouait dans la cité d'Henri IV une part de son avenir politique et de ses ambitions élyséennes pour 2012. A Amiens, l'ancien ministre Gilles de Robien est défait par le socialiste Gilles Demailly. Un soupir de soulagement toutefois pour la majorité présidentielle à Mulhouse (Haut-Rhin) où l'ex-socialiste Jean-Marie Bockel, ministre d'ouverture, conserve de peu la mairie.
"Ce soir est un soir de défaite", a résumé Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, sur TF1. François Fillon, qui avait pris acte dans l'entre-deux-tours de la "déception" des Français, a jugé "malvenu" de tirer des "leçons nationales" d'un scrutin dont la gauche ambitionnait de faire un vote sanction à l'encontre de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement. Le Premier ministre, lors d'une courte allocution à Matignon, a réaffirmé que l'exécutif maintiendrait le cap des réformes malgré cet avertissement. "Nous allons poursuivre cette politique parce qu'il faut de la ténacité pour réformer notre pays et parce que le respect de la démocratie exige le respect des engagements pris", a-t-il dit.
Après une abstention record, supérieure à 33% au premier tour, la participation est restée faible au second tour, malgré les invites appuyées de la droite, qui espérait limiter les dégâts, et de la gauche, qui comptait accentuer son avantage. Le taux d'abstention s'établirait autour de 35%, selon les instituts de sondage. La participation avait atteint 69,2% au second tour aux municipales de 2001. La gauche est créditée à l'échelle nationale de 49,5% des suffrages contre 47,5% à la droite, soit un rééquilibrage par rapport à 2001, selon CSA-Dexia.
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