Hillary Clinton a assuré vendredi qu'elle n'avait aucune intention de se retirer de la course à l'investiture démocrate, rejetant la proposition d'un collègue sénateur qui l'invitait à jeter l'éponge pour accroître les chances de sa formation en novembre. "Il y a des millions de raisons de continuer cette compétition", a déclaré la sénatrice de New York à la presse après les déclarations du sénateur démocrate du Vermont Patrick Leahy, soutien de Barack Obama, qui a estimé qu'il était temps pour elle de renoncer. De l'avis de nombreux experts politiques, l'ex-First Lady aura beaucoup de mal à battre le sénateur de l'Illinois pour remporter l'investiture de son parti et affronter le républicain John McCain lors de l'élection présidentielle, le 4 novembre. Débutant une tournée en bus de six jours en Pennsylvanie, l'Etat où se déroulera la prochaine consultation le 22 avril, Barack Obama a déclaré que la course à l'investiture démocrate était "un bon film qui durait environ une demi-heure de trop". Hillary Clinton a riposté en déclarant : "J'aime les films longs". D'après les sondages, l'épouse de l'ancien président Bill Clinton dispose d'une avance confortable en Pennsylvanie mais Obama a reçu le soutien du populaire sénateur démocrate de Pennsylvanie Robert Casey. Ce ralliement de choix pourrait permettre au sénateur métis de gagner les voix des catholiques et des ouvriers blancs plutôt attirés par le vote Clinton. Casey a déclaré que cette campagne portait la promesse de changements, d'une nouvelle façon de faire de la politique et d'un apaisement. "Je crois au fond de mon cœur qu'il n'y a qu'une seule personne qui est qualifiée pour nous mener dans cette direction et c'est Barack Obama", a-t-il déclaré à Pittsburgh avec Obama à ses côtés.De nombreux démocrates craignent que la bataille de plus en plus féroce entre les deux candidats avantage John McCain, assuré d'être investi par son parti.
Le sénateur de l'Arizona a diffusé vendredi à la télévision son premier spot de campagne pour l'élection de novembre. Intitulée "624787", son matricule dans la Navy, la vidéo le montre en train de répéter ce chiffre à une personne qui l'interroge alors qu'il est allongé sur un lit dans une prison vietnamienne. Dans un communiqué, le sénateur Leahy a souligné que McCain avait une autoroute devant lui dans les médias "parce que les candidats démocrates doivent se concentrer non pas sur lui mais sur eux deux". "La sénatrice Clinton a totalement le droit mais pas de très bonnes raisons de rester candidate aussi longtemps qu'elle le veut", a-t-il ajouté. L'ex-First Lady a remporté moins de primaires, de voix et de délégués que son principal rival mais elle estime avoir encore ses chances et fait valoir que tous les démocrates doivent pouvoir s'exprimer. "Une compétition animée est une bonne chose pour le Parti démocrate et renforcera notre candidat", a-t-elle argumenté. S'exprimant à la télévision, le président du parti de l'Ane, Howard Dean, a exprimé la crainte que la lutte fratricide entre Obama et Clinton ne démoralise les démocrates et appelé les deux candidats à ne plus se livrer à des attaques personnelles. Dean a indiqué qu'il espérait que la rivalité entre les deux candidats ne se prolongerait pas jusqu'à la convention nationale du parti fin août à Denver, une hypothèse que n'a pas écartée Clinton. "Je crois qu'il serait bien que tout cela soit réglé d'ici au 1er juillet", a déclaré Dean durant l'émission "Good Morning America", de la chaîne ABC. "Les candidats doivent comprendre qu'ils ont l'obligation pour notre pays de s'unir. Quelqu'un va perdre cette compétition avec 49,8% des voix et cette personne devra rassembler ses partisans derrière ce candidat", a-t-il dit dans une autre émission matinale, "Early Show", sur la chaîne CBS. Obama est en tête en termes de nombre de délégués mais il lui en manque quelques centaines pour parvenir au chiffre magique de 2.024 délégués, nécessaire pour être investi par le parti démocrate. Dean a exhorté les démocrates à se concentrer sur la joute électorale à venir contre le sénateur John McCain. "Nous devons garder à l'esprit que les attaques personnelles d'aujourd'hui sont porteuses d'une démoralisation future. Donc je veux que cette campagne se maintienne à un haut niveau", a-t-il dit.
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