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mardi 12 février 2008

Actualités du Centre. Italie Législatives 2008 Walter Veltroni, la chef du Parti démocrate se voit en Barack Obama italien

Le maire de Rome et adversaire de Silvio Berlusconi dans le combat législatif d'avril, Walter Veltroni, ne craint pas d'être comparé à Barack Obama. "Yes we can!" (Oui, nous le pouvons!), a lancé en anglais le secrétaire général du tout nouveau Parti démocrate, reprenant le slogan préféré du sénateur démocrate de l'Illinois à la fin d'une conférence de presse inaugurant sa campagne électorale. Comme Obama face aux républicains et à sa rivale démocrate Hillary Clinton, Veltroni affirme être le seul à incarner le "changement" dans le duel l'opposant au Cavaliere, qui a été deux fois président du Conseil par le passé. Les sondages donnent actuellement une avance d'au moins dix points à l'homme le plus riche d'Italie mais Veltroni espère renverser la tendance d'ici le scrutin des 13 et 14 avril. "Je ne crois ni aux oiseaux de mauvais augure ni aux sondages. Regardez Obama - il y a trois mois personne n'aurait parié sur lui et voyez où il en est maintenant", souligne le dirigeant de centre gauche.
Obama n'est pas le premier homme politique américain auquel Veltroni aime se référer. C'est aussi un admirateur de Bill Clinton et il a écrit un livre sur Robert Kennedy, frère de John et assassiné lui-même en juin 1968. Et il espère convaincre un électorat largement désabusé qu'il "est" le changement. A 68 ans, Prodi, le chef de gouvernement sortant a décidé de ne pas briguer sa succession, passant le relais au maire de Rome en soulignant la nécessité pour le centre gauche d'avoir du "sang neuf". "Je suis convaincu de proposer au pays quelque chose qu'il n'a pas vu depuis quinze ans, une offre politique totalement nouvelle qui doit convaincre les Italiens d'aller voter", martèle Veltroni. Il n'est pourtant pas un nouveau venu dans la politique, bien au contraire. Ancien membre du Parti communiste italien (PCI), député à Montecitorio et au Parlement de Strasbourg, il a été vice-président du Conseil dans le premier gouvernement Prodi en 1996.
Il est cependant resté dix ans en marge de la vie politique nationale, contrairement à Berlusconi, et c'est la première fois, lui, qu'il brigue la direction du gouvernement. Son inspiration, il l'a en partie cherchée aux Etats-Unis, allant jusqu'à appeler "Parti démocrate" la formation de centre gauche qu'il a portée sur les fonts baptismaux à l'automne dernier en associant ex-communistes et centristes libéraux de la "Marguerite". Dans un paysage politique italien chaotique et parsemé de crevasses, il espère faire de la nouvelle formation un pôle de rassemblement de centre gauche, susceptible selon lui de recueillir les faveurs d'au moins un tiers de l'électorat. Toujours avide de comparaisons flatteuses, il avait l'an dernier expliqué à Reuters qu'il entretenait des relations "merveilleuses" avec le Britannique Tony Blair dont il saluait l'esprit d'ouverture et la modernité - sans rien renier de l'ancrage à gauche. S'il n'a pas le charme carnassier de Berlusconi, Veltroni, ancien rédacteur en chef du quotidien du Parti communiste, L'Unita, est très à l'aise avec la presse. Les Italiens apprécient son image d'intellectuel. Passionné de cinéma (il a fondé le Festival du film de Rome), romancier, il recueille entre 50 et 60% d'opinions favorables dans les sondages, contre 30 à 40% pour son rival. En politique étrangère, il ne devrait pas s'éloigner de la voie suivie par Prodi - opposition à la guerre en Irak mais non à celle d'Afghanistan, engagement aux côtés de la population palestinienne mais ami déclaré de l'Etat juif. Souvent perçu comme un "brave homme", bien trop gentil, il a cherché à durcir son image ces derniers mois, notamment en renforçant la lutte contre les immigrés clandestins roumains dans la capitale, à un moment où les préoccupations sécuritaires sont très fortes dans la population. Pour relancer l'économie, il prône la réduction des dépenses publiques plutôt que des baisses d'impôts. Et jusqu'ici il a résisté à la tentation qui caractérise la gauche italienne depuis quinze ans - faire dans "l'anti-Berlusconisme" à tout crin. "Quand Bob Kennedy était candidat, il ne disait pas 'je suis candidat contre quelqu'un'; il disait 'je suis candidat pour mon pays'. C'est aussi ce que dit le Parti démocrate", souligne-t-il.

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