Barack Obama a obtenu mercredi le soutien très recherché du héros des droits civiques John Lewis, qui soutenait jusqu'alors sa rivale Hillary Clinton pour l'investiture démocrate à la présidentielle, le jour où il franchissait le seuil symbolique du million de donateurs. "Quelque chose est en train de se passer en Amérique. Il y a un mouvement, un esprit, un enthousiasme dans le coeur et l'esprit des Américains que je n'avais pas vus depuis longtemps, depuis la candidature de Robert Kennedy" en 1968, a déclaré M. Lewis, un parlementaire d'Atlanta (Georgie, sud-est). Ce leader de la lutte pour les droits civiques, disciple de Martin Luther King, avait reproché le mois dernier à l'équipe de Barack Obama de "délibérément attiser" une polémique provoquée par des propos de Mme Clinton sur la paternité de la grande loi sur les droits civiques de 1964, qui laissait entendre qu'elle minimisait le rôle joué par Martin Luther King. Le basculement de M. Lewis dans le camp Obama, sous la pression des électeurs de sa circonscription qui avaient massivement choisi le sénateur de l'Illinois (nord) lors de la primaire du 5 février, est particulièrement symbolique dans un contexte où Mme Clinton est sous le coup de onze défaites d'affilée. Elle renforce le sentiment qu'une vague Obama pourrait être en passe de conduire à l'investiture du premier Noir pour la présidentielle de novembre. L'équipe de Barack Obama a annoncé mercredi que plus d'un million de personnes avaient financièrement soutenu sa campagne, et à en croire le site internet du candidat, mis à jour automatiquement, plusieurs centaines de nouveaux partisans contribuaient toutes les heures à sa campagne. Ce rythme des contributions semble indiquer que M. Obama serait sorti vainqueur mardi de son 20e et ultime face à face télévisé avec Mme Clinton avant les primaires cruciales de mardi prochain, où l'ex-Première dame joue à quitte ou double.Soit Mme Clinton remporte les primaires à la fois du Texas (sud) et de l'Ohio (nord), et elle peut poursuivre sa campagne, soit elle perd tout espoir de combler l'écart avec M. Obama.
Le camp républicain, lui, semble n'avoir plus de doute, et son candidat présumé John McCain s'est livré de nouveau mercredi à une violente attaque contre les propositions de M. Obama sur l'Irak. "Hier soir nous avons entendu M. Obama dire qu'après avoir retiré les forces américaines d'Irak il se 'réserverait le droit' d'agir 'si (le réseau terroriste) Al-Qaïda formait une base en Irak'. M. Obama ignore-t-il qu'Al-Qaïda est toujours présent en Irak, que nos militaires le combattent avec succès tous les jours, et que sa politique de retrait d'Irak enhardirait Al-Qaïda et affaiblirait notre pays?", a lancé le sénateur de l'Arizona. Cette attaque a été lancée alors qu'un sondage publié mercredi dans le Los Angeles Times nuance l'assertion de M. Obama selon laquelle il serait le mieux placé pour battre en novembre M. McCain. Selon cette enquête, M. McCain, populaire chez les centristes indépendants, l'emporterait de six points contre Mme Clinton (46% contre 40%), et de deux points (44% contre 42%) contre M. Obama. Pour ce qui est de l'investiture démocrate, le site indépendant RealClearPolitics crédite M. Obama de 1.377 délégués, contre 1.279 pour Mme Clinton, alors qu'il en faut au moins 2.025. D'après des analystes, seules des victoires écrasantes de Mme Clinton au Texas et en Ohio lui permettraient de combler son retard - or selon la moyenne des sondages établie par RealClearPolitics, elle est désormais en très léger retrait au Texas (47,7% d'intentions de vote pour lui, 46,5% pour elle), et créditée d'une avance fragile en Ohio (42,5% contre 49,3%).
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