Barack Obama et Hillary Clinton se sont durement affrontés lundi soir lors d'un débat télévisé entre les candidats démocrates en Caroline du Sud qui a tourné à l'affrontement personnel. Réunis à Myrtle Beach, dans cet Etat où auront lieu le 26 janvier la prochaine primaire démocrate, les deux favoris à l'investiture du parti de l'âne ont illustré la tension croissante qui règne entre eux, au point que le "troisième homme", John Edwards, les a sommés de mettre un terme à leurs "chamailleries". Après les critiques portées par l'équipe Clinton contre sa proposition de relance de l'économie américaine et ses prises de position sur la guerre en Irak, Obama a contre-attaqué. "Ce n'est tout simplement pas vrai", a dit le sénateur de l'Illinois en réponse aux propos de sa rivale sur l'impossibilité de financer son plan de relance économique.
Un accrochage a eu lieu à propose d’une controverse sur l'héritage de Ronald Reagan, dont Obama a dit la semaine dernière qu'il avait "modifié la trajectoire de l'Amérique". "Je pense qu'ils avaient des idées, mais qu'il s'agissait de mauvaises idées. Ils avaient de mauvaises idées pour l'Amérique", a dit Clinton. Obama a aussitôt répliqué en assurant qu'il n'avait jamais fait l'éloge du corpus idéologique républicain, mais qu'il avait simplement dit que Reagan avait su faire travailler ensemble des adversaires politiques.
Les deux candidats se sont en revanche accordés sur les inquiétudes d'une récession économique aux Etats-Unis et ont jugé inadéquat le plan de soutien esquissé vendredi par George Bush pour un montant de quelque 145 milliards de dollars. "Nous pourrions bien glisser dans une récession extraordinaire à moins que nous ne stimulions immédiatement l'économie", a dit Obama. Pour Clinton, la journée noire vécue lundi par les marchés financiers en Asie et en Europe - Wall Street était fermé pour cause de journée commémorative de Martin Luther King - est une "énorme sonnerie de réveil" qui explique, a-t-elle dit au passage, pourquoi elle avait réévalué sa première proposition qui était de l'ordre de 70 milliards de dollars. "Le plan de soutien proposé par le président n'est pas adéquat", a-t-elle dit. "C'est trop peu, trop tard et cela ne donne pas suffisamment d'argent aux gens les plus touchés par la hausse des prix de l'énergie et l'inflation du reste."
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