Que ce soit du côté du Mouvement démocrate ou du Nouveau
Centre, les vacances sont propices à la préparation de la rentrée politique de
septembre qui va être essentielle pour l’avenir politique des deux partis en
formation mais, plus essentiellement, du Centre à court et moyen terme.
Ainsi, les deux congrès constitutifs des deux formations
sonneront peut-être le glas de l’UDF et d’un Centre uni. Peut-être parce que
les forces centrifuges, d’une envie de réunion, sont tout autant puissantes que
les forces centripètes, celles qui président actuellement à une séparation. Des
deux côtés des voix se font entendre pour que les Centristes ne se séparent pas
et construisent un avenir ensemble tout n’en ignorant pas leurs différences.
Est-ce possible ? On sait bien qu’en politique
nécessité fait souvent loi mais tout autant que les ambitions personnelles et
les inimitiés. Ainsi, un Centre désuni ne comptera plus beaucoup dans la vie
politique, déjà qu’il ne pèse pas énormément depuis la fin des années 1990.
Néanmoins, à l’inverse, François Bayrou, pour exister, doit se démarquer de la
majorité actuelle dans sa stratégie de recours pour l’élection présidentielle
de 2012. Ce qui n’est pas le cas des Hervé Morin, Nicolas Perruchot ou autres
François Sauvadet qui ne se voient pas dans une opposition stérile pour les
cinq prochaines années, ce qui ferait dix ans en tout en comptant le deuxième
septennat de Jacques Chirac. De plus, se surajoutent des problèmes relationnels
qui ne datent pas d’hier entre André Santini et François Bayrou, par exemple,
et qui ne rendent guère optimiste quant à une réunion des deux courants.
D’autant que les deux stratégies politiques sont très
éloignées. Le Mouvement démocrate se veut un pont entre le centre et le centre
gauche et veut renouveler la vie politique dans une approche que François
Bayrou a caractérisée de « social-démocrate » alors que le Nouveau
Centre, dans la tradition de l’UDF historique se veut un pôle de centre droit.
Tous les nouveaux adhérents du Mouvement démocrate sont plus proches de la
gauche que de la droite (ce qui pose évidemment un problème aux adhérents de
l’UDF plutôt au centre/centre-droit) alors que les fondateurs du Nouveau Centre
sont plus proches des idées défendues par Nicolas Sarkozy.
Bien sûr, le Centre, par définition, c’est une diversité
comme l’est la gauche et la droite qui fédèrent des groupes plus ou moins
extrémistes, plus ou moins centristes. C’est dans cette optique que des
personnalités, comme Jean Arthuis, estiment qu’il est encore possible de réunir
les deux groupes du Centre. En tout cas, ce challenge sera très intéressant à
suivre car, ne l’oublions pas, les Centristes au cours de l’histoire n’ont pas
arrêté de se scinder tout en aspirant à réunir l’ensemble du peuple français.
Un paradoxe qu’il serait bon de dépasser une bonne fois pour toute.