C'est un coup de semonce pour le Premier ministre japonais Shinzo Abe. Son Parti libéral démocrate (PLD, droite) a enregistré l'une de ses pires défaites lors des sénatoriales partielles de dimanche. Les électeurs « ont montré leur colère », a reconnu Shinzo Abe, tout en excluant de démissionner de son poste de chef du gouvernement et de dissoudre la Chambre des Représentants, où il conserve la majorité, pour convoquer des élections anticipées. Selon les résultats officiels rendus publics tôt lundi, le PLD et son partenaire de coalition, le Nouveau Komeito, perd 30 sièges avec seulement 103 sièges. De son côté, le principal parti d'opposition, le Parti démocrate du Japon PDJ, centre), a fait une progression spectaculaire, remportant 112 sièges sur les 121 en jeu, un gain de 31 sièges. « La situation est très grave mais je dois poursuivre les réformes et continuer à remplir mes fonctions de Premier ministre », a-t-il déclaré. « Il est de ma responsabilité de tenir mes promesses ». Arrivé au pouvoir en septembre 2006, Shinzo Abe a vu sa cote de popularité s'effondrer récemment. Son gouvernement a été rongé par des scandales qui ont poussé l'un de ses ministres à se suicider, deux autres à démissionner.
Shinzo Abe envisage de procéder à un remaniement ministériel et à un remaniement à la direction de son parti fin août, selon l'agence de presse Kyodo News, citant certains de ses collaborateurs. Les dirigeants de l'opposition, eux, se sentaient investis d'une mission. « Je crois que beaucoup d'espoirs ont été mis dans notre parti », confiait le centriste Takaaki Matsumoto, responsable du Parti démocrate du Japon. Sur les 242 sièges de la Chambre des conseillers (chambre haute), la moitié était à pourvoir. Avant le scrutin de dimanche, les Libéraux-Démocrates et leurs alliés du Komeito contrôlaient à eux deux 132 sièges, contre 81 pour le Parti démocrate.