Jean-Luc Dehaene, qui a été désigné jeudi médiateur-négociateur par le Roi, s'est immédiatement mis au travail. Dès sa désignation, il a rencontré l'informateur Didier Reynders. Il a ensuite eu différents contacts téléphoniques et dès jeudi il a rencontré la présidente du cdH (Centre) Joëlle Milquet. Lorsqu'il a rencontré la presse jeudi après-midi afin de définir sa mission, M. Dehaene a souligné qu'il travaillerait dans la discrétion. « J'aurai de nombreux contacts mais sans les annoncer ni faire de déclarations à leur issue. Je ne recevrai d'ailleurs pas mes interlocuteurs en un lieu fixe. Je rencontrerai à plusieurs reprises certains interlocuteurs. Il se pourrait aussi que je voie plusieurs interlocuteurs en même temps », a-t-il précisé. Jean-Luc Dehaene a aussi indiqué que le but de sa mission est de lever les obstacles pour permettre la nomination d'un formateur qui aura toutes les chances de réussir. « Ma mission se conçoit au sens large, sans limite en termes de contenu ou de temps », a-t-il encore dit. Les partis se montraient discrets vendredi tout en admettant que des rencontres avaient eu lieu ou étaient programmées. Il ressort des informations qui ont filtré qu'une des premières tâches à laquelle Jean-Luc Dehaene s'est attelé est de voir quelles coalitions sont possibles et « qui est prêt à aller avec qui pour quoi faire ». Le médiateur aurait donc apparemment décidé de revoir les représentants de tous les partis démocratiques. Outre le cdH, il a déjà longuement rencontré le président d'Open Vld Bart Somers et des rencontres étaient prévues avec Ecolo et le PS. Au MR on indiquait que le président Didier Reynders qui a terminé mercredi sa mission d'information, compte se reposer ce week-end et que rien n'est prévu à son agenda. Chez les socialistes flamands, on se refusait à toutes déclarations, soulignant que Jean-Luc Dehaene avait demandé la discrétion. Quant à Spirit, il n'avait pas encore été invité jusqu'à présent. Il est vrait que ce petit parti né de l'implosion de la Volksunie et associé au sp.a n'a plus aucun élu à la Chambre.
Le médiateur-négociateur semble attacher une attention particulière au cdH dont la présidente reste réticente à l'idée d'intégrer une coalition orange bleue qui mettrait son parti dans une position délicate puisqu'il est au pouvoir avec le PS dans les entités fédérées. Il l'avait d'ailleurs déjà indiqué dès jeudi. « Le vote est individuel mais le résultat est collectif et celui-ci est souvent quelque chose que personne n'a voulu. Mais il faut jouer avec les cartes qu'on a reçues. La situation est d'autant plus difficile que certains avaient passé des accords sur la base des sondages et se retrouvent après les élections bloqués dans un scénario qu'ils n'avaient pas prévu », avait-il commenté. Les relations de Mme Milquet ont toujours été tendues avec Didier Reynders (socialiste) et elle se sent beaucoup plus à l'aise avec Jean-Luc Dehaene, fait-on remarquer dans les milieux politiques. Jean-Luc Dehaene est celui qui peut « dédouaner » certains interlocuteurs en faisant apparaître que certaines solutions ne sont pas possibles, ajoutait-on encore. « Le ton est différent, la manière est autre et Joëlle est plus en confiance », confiait un proche du cdH pour qui, si l'issue ne fait pas beaucoup de doute, Jean-Luc Dehaene réexamine toutes les possibilités d'alliance. Outre le fait de décrypter les possibilités d'alliances, Jean-Luc Dehaene devra aussi déterminer les possibilités d'accord sur un programme, pas seulement en ce qui concerne le volet communautaire.
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dimanche 8 juillet 2007
Actualités du Centre. François Bayrou : le Mouvement démocrate présentera des listes autonomes dans toutes les villes pour les municipales
François Bayrou, président du MoDem, a jugé dimanche lors du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro le président Nicolas Sarkozy « habile », tout en formulant sur le fond de sa politique « quatre inquiétudes ». « Il a été habile, il a su multiplier les images, je pense que la photo de son gouvernement est une bonne photo. Après, on verra ce qu'il en est de la réalité », a déclaré M. Bayrou. Se prévalant d'être « le seul à échapper à la fascination universelle du monde politique français pour Nicolas Sarkozy », le président du MoDem a contesté l'idée que la société française puisse être dirigée « par un seul homme ». Il a critiqué « le choix qui a été fait de laisser filer le déficit et la dette », s'est dit « assez inquiet sur la loi sur les universités », et a indiqué qu'il considérait le paquet fiscal « comme injuste ». Interrogé sur l'ouverture réalisée par le chef de l'Etat en direction de personnalités de gauche, M. Bayrou s'est interroge sur « la réalité » de cette ouverture. « Aujourd'hui, il y a quelque chose d'une mystification dans cette affaire », a-t-il estimé: « On dirait un bocal de poissons rouges dans lequel on aurait plongé un piranha ! » Il a opposé la stratégie de M. Sarkozy à celle qu'il avait lui même défendue pendant la campagne présidentielle et que rejetait le candidat UMP, préconisant « l'union nationale ». « Il y a au moins une nuance », a-t-il dit: « C'est ce que j'avais dit que je le ferai et Nicolas Sarkozy avait dit exactement le contraire. » Sur la question des institutions, M. Bayrou a insisté sur la nécessité de « changer la loi électorale », avec l'introduction d'une dose de proportionnelle, afin que le Parlement représente le « pluralisme des grandes familles politiques françaises ». Selon lui, « on peut obtenir un résultat juste, même avec une dose modérée de proportionnelle ». Alors qu'on lui suggérait 20%, il a répondu « peut-être même moins ». S'agissant des municipales de l'année prochaine, le président du MoDem a fait valoir que pour sa formation politique, « la ligne doit être d'avoir des listes autonomes dans toutes les grandes villes ». Quant à son éventuelle candidature à Pau, il a refusé de se prononcer: « Nous verrons le moment venu. Je réfléchis, je n'ai pas pris ma décision. »
Actualités du Centre. Municipales : le maire centriste de Rouen prépare une liste du centre gauche à l’UMP
Le maire de Rouen, principale ville centriste de France, Pierre Albertini indique que sa candidature pour un nouveau mandat en mars 2008 se fera avec « une équipe largement renouvelée, du centre gauche à l’UMP, en passant par la sensibilité écologiste ». M. Albertini a démissionné de l’UDF au lendemain de l’élection présidentielle et avant les élections législatives, en se plaçant dans la majorité présidentielle sans adhérer à aucune autre formation. Le texte rédigé avec « les représentants de l’UMP et de l’UDF », évoque sans le dire la lourde défaite de la droite dans la 1ère circonscription (ville de Rouen) où la socialiste Valérie Fourneyron a obtenu 55% des voix face à l’UMP Bruno Devaux, soutenu par Pierre Albertini. « Chaque scrutin a sa propre logique et les électeurs savent en distinguer les enjeux », estiment dans un communiqué Pierre Albertini et ses alliés qui se donnent comme objectif « d’expliquer aux Rouennais le bilan du mandat » en cours. Concernant l’avenir, ils appellent donc à la constitution d’une « équipe largement renouvelée (…). La gestion d’une ville doit être la plus ouverte possible. Rouen n’appartient à aucun parti politique, Rouen n’appartient qu’à ses habitants, Rouen ne saurait être mis en tutelle. Aussi, nous serons à l’écoute de nos concitoyens, dans une campagne de terrain, sans démagogie ni polémique. » »Cosignataire du texte, la sénatrice UDF Catherine Morin- Desailly est la représentante du courant centriste. Elle vient d’être désignée présidente par intérim de l’UDF de la Seine- Maritime, remplaçant Pierre Albertini, démissionnaire.
Actualités du Centre. Thierry Benoît justifie l’abstention des députés proches de François Bayrou lors du vote de confiance au gouvernement
Revenant sur ses propos tenus sur Itélé comme quoi il se considérait membre de la majorité présidentielle, Thierry Benoît, député d'Ille-et-Vilaine explique dans La Croix les raisons de son abstention lors du vote de confiance au gouvernement de François Fillon : « Nous nous sommes abstenus car nous émettons une importante réserve au discours de politique générale du Premier ministre : ce dernier n’a pas montré sa volonté de réduire le déficit de l’Etat et la dette publique. L’Europe nous attend d’ailleurs sur ce défi majeur, puisque tous les Etats membres se sont engagés à contenir le niveau des dépenses publiques. Or, lorsque le Premier ministre annonce un retour à l’équilibre à l’horizon 2012, cela signifie qu’il n’amorce pas dès aujourd’hui ce retour à l’équilibre. En ce qui me concerne, le contexte local particulier, dans ma circonscription de Fougères-Liffré, a également compté. Au second tour des législatives, les électeurs avaient en effet le choix entre un candidat de la majorité présidentielle et moi. Je n’oublie pas que j’ai été élu par des électeurs de droite et par des électeurs de gauche. En m’abstenant, je ne heurte pas ceux de droite et j’envoie un signe à ceux de gauche. Cela dit, je crois sincèrement en la bonne foi du Premier ministre. J’ai accueilli son discours ave respect. Et, par nature, je fais confiance aux hommes et aux femmes. Mon abstention n’est donc pas un vote de défiance. Elle me permettra de voter, pendant toute la législature, en mon âme et conscience. Je ne suis ni lié à la majorité présidentielle et au gouvernement ni, comme l’opposition, ligué contre eux. Dès que des propositions du gouvernement seront pertinentes, les députés du MoDem le diront et les voteront. Nous avons vocation à être une force de proposition et non pas d’opposition systématique. Nous allons porter, à quatre, cette nouvelle approche de la politique. A l’image du projet présidentiel de François Bayrou, la priorité des priorités est pour nous de replacer la dignité humaine au cœur de toutes les préoccupations. On ne peut pas construire une société uniquement sur l’argent et sur les puissances financières. »
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