Après presque 30 ans d'existence l'UDF a officiellement décidé vendredi soir de se fondre dans le Mouvement démocrate, à la demande de François Bayrou, son président. A la veille du congrès fondateur du MoDem, samedi et dimanche, les quelque 1.500 participants, selon la direction de l’UDF, à un congrès extraordinaire de l'UDF, réunis à Villepinte, ont voté à main levée à la quasi-unanimité des personnes présentes. M. Bayrou a compté 36 votes contre et huit abstentions. « Je n'ai rien oublié de ce que nous avons vécu ensemble. Mais il faut changer pour vivre », a-t-il déclaré. « J'ai aimé l'UDF. Mais je suis obligé de vous dire ceci: c'est une forme politique du passé », a-t-il poursuivi en évoquant « l’image usée » de l'UDF, associée à « la copie, le décalque, en plus modéré mais aussi en plus fade, du RPR devenu l'UMP ». Pour lui, la naissance du MoDem, qui revendique environ 50.000 adhérents, « n'est pas qu'un changement de forme, c'est un changement de fond ». « Nous portons un autre projet politique et un autre projet de société que celui que défendent l'UMP et le PS ».
Déserté par de nombreux élus centristes ayant préféré se rallier à la majorité présidentielle depuis six mois, le député des Pyrénées-Atlantiques a reconnu que la construction de son nouveau parti était compliquée. « Comme toujours dans les naissances, ça se fait avec des contractions, des moments difficiles à vivre », a-t-il reconnu devant la presse. L'un des quatre députés UDF, Thierry Benoit (Ille-et-Vilaine) a d'ailleurs confirmé qu'il ne rejoindrait pas le MoDem. « Nos chemins se séparent, au moins temporairement », a-t-il dit. Ce week-end sera aussi la naissance officielle du Mouvement démocrate qui comprend le parti écologiste Cap 21 de Corinne Lepage et d'ex-Verts comme le député européen Jean-Luc Bennahmias. Ses statuts doivent être adoptés samedi et M. Bayrou, seul candidat, être élu à la présidence. Pendant une période transitoire de trois ans, l'UDF, « membre fondateur » du MoDem, conservera une existence juridique afin de préserver son nom et son patrimoine. Interrogé dans la matinée, en marge de la présentation à Paris des archives de sa présidence, Valéry Giscard d'Estaing, fondateur de l'UDF en 1978, avait pour sa part refusé de commenter la naissance du MoDem, se contentant de dire: « l'UDF a été un grand parti de l'Europe jusqu'en 1985-86. Ca manque ».
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