Un nouveau débat télévisé entre les candidats démocrates à la Maison Blanche donnera mardi l'occasion à Barack Obama de monter au créneau et de démontrer un changement annoncé de stratégie envers sa grande rivale Hillary Clinton. Deux mois avant le test crucial des premières consultations électorales dans l'Iowa et le New Hampshire, le sénateur de l'Illinois semble en danger de voir son rêve de devenir le premier président noir des Etats-Unis partir en fumée. L'ex-Première dame, Hillary Clinton, elle, n'a cessé de creuser l'écart avec ses adversaires et de cultiver une image de gagnante inéluctable de la nomination du parti démocrate. Selon les derniers sondages, elle devance Barack Obama de 26 points au niveau national, laissant loin derrière l'ancien sénateur John Edwards en troisième position. Pressé de se montrer plus agressif, Barack Obama a annoncé dans un entretien publié ce week-end dans le New York Times qu'il était « temps maintenant » pour lui de se démarquer plus nettement de sa concurrente. Il ne s'agit pas simplement de « tirer sur celle qui mène la course, parce que ce n'est pas ce que le pays veut », a précisé le candidat noir, qui s'était engagé jusqu'à présent à un changement de ton et à une campagne du respect. « Obama n'a cessé de dire ‘nous valons mieux que tout cela’ et dans ce sens il s'est enfermé lui-même dans ce rôle », estime Dennis Goldford, universitaire de Drake University dans l'Iowa. « John Edwards essaie de situer à gauche, Hillary Clinton se place, dans sa campagne, résolument au centre et Barack Obama lui se met au dessus - au détriment de la politique telle qu'elle est », résume-t-il. Le sénateur de l'Illinois a également affûté ses arguments contre Mme Clinton dans une interview publiée lundi par le plus grand journal de l'Iowa, le Des Moines Register. Il a notamment attaqué ses positions sur l'Irak et l'Iran, estimant qu'elles étaient davantage motivées par le calcul politique que par les intérêts américains. « Je pense que la sénatrice a quelquefois adapté ses positions aux circonstances », a-t-il dit. Il a également rejeté la notion, répandue par le camp Clinton, qu'il avait abandonné sa « politique de l'espoir ». « L'idée que changer de ton doit signifier simplement que nous les laissons dire ce qu'ils veulent dire ou que nous n'avons pas de désaccord et que nous nous tenons tous par la main en chantant ‘Kumbaya’ n'est évidemment pas ce que j'ai en tête », a-t-il dit. Le dernier sondage dans l'Iowa, où républicains et démocrates se rendront aux urnes le 3 janvier, le montre au coude à coude avec Mme Clinton qui recueille 28,9% des intentions de vote, suivie de Obama avec 26,6% et John Edwards 20%. L'enquête montre également que Obama bénéficie du soutien des jeunes, tandis que Mme Clinton recueille les faveurs des femmes et d'électeurs plus âgés. « Le problème pour Obama c'est de savoir si ces jeunes iront voter », indique David Redlawsk de l'université de l'Iowa. « Si c'est le cas, Obama a le potentiel de battre Clinton », assure-t-il.
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