Dans une interview au Figaro, Jean Arthuis, sénateur UDF et ancien ministre de l’économie, explique ses désaccords profonds avec la stratégie de François Bayrou. Extraits :
« Je ne me rendrai pas à Seignosse (NDLR : au « Forum des démocrates » organisé par François Bayrou pour mettre le Mouvement démocrate en ordre de bataille), parce que j’estime qu’il y a des préalables à régler concernant le devenir de notre famille politique. Au fil des années, elle s’est fragmentée, sous l’effet de forces centrifuges. En 2002, nous avons perdu la moitié de nos députés et de nos sénateurs. En 2007, la quasi-totalité de nos députés. Et le groupe sénatorial lui-même est traversé par la crise. Aujourd’hui, le centre est une mosaïque émiettée, difficile à identifier, totalement inaudible. Nous portons tous une part de responsabilité dans cette dérive et nous ne pourrons pas différer l’indispensable travail d’introspection. A quelques mois des municipales, des cantonales et des sénatoriales, il est urgent de clarifier nos positions, notre projet et notre stratégie. Faute de quoi, nous serions marginalisés et risquerions de disparaître. »
« La gouvernance mise en pratique par François Bayrou est aux antipodes de la démocratie. On a assisté à une centralisation du pouvoir, à une dilution des responsabilités. Le poste de secrétaire général n’a pas été pourvu depuis le départ d’Anne-Marie Idrac en 2002 et le siège du parti s’est transformé en QG de la fédération de Paris. On ne gère pas un parti comme on anime une secte. »
« Je salue l’élan militant qui caractérise le MoDem et je souhaite que l’on accueille avec confiance et compréhension cette régénérescence militante. Mais j’exclue d’avoir à choisir entre l’UDF et le MoDem. Nous devons, ensemble, construire une force politique. Le socle, c’est l’UDF. J’attends que le parti reste unitaire et ne soit pas une addition de courants et de chapelles. »
« J’appelle tous les centristes, toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans nos valeurs sociales, libérales et européennes, à se rassembler au sein de l’UDF. Qu’il s’agisse de ceux qui sont partis en 2002, de ceux qui ont rejoint le Nouveau centre, des membres de l’UDF ou des nouveaux adhérents du MoDem. Je les invite à taire les soupçons et les rancœurs, à tirer un trait sur les querelles du passé. Nous avons le devoir de contribuer à la réussite de la France. Ayons l’ambition d’en être les acteurs vigilants et exigeants. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.