François Bayrou veut bâtir un Mouvement démocrate « indépendant et constructif », a déclaré le leader centriste, devant plus d'un millier d'adhérents réunis à Seignosse (Landes). En introduction du « Forum des démocrates », destiné à « bâtir la charpente » du futur mouvement, M. Bayrou a expliqué: face à « l'immense rouleau compresseur du modèle américain, notre responsabilité est de bâtir un projet de société pour l'avenir de la France », un « projet démocrate ». « Nous ne bâtissons pas seulement un centre, car le mot ‘centre’ signifie qu'on se définit par rapport à la droite et la gauche », a-t-il déclaré. « Je vous invite à vous définir par rapport à notre projet et à notre idéal ». « Forcément, dans le mot centre, il y a du ni-ni », a ensuite expliqué M. Bayrou devant la presse. « Il faut sortir des définitions négatives, pour entrer dans une définition positive. Comme il y a en France des conservateurs et des socialistes, il y aura des démocrates ». « Depuis fin mai, nous avons reçu plus de 45.000 adhésions nouvelles », a indiqué M. Bayrou, qui vise « 100.000 adhérents dans 18 mois ». Au cours de ces trois journées, doivent être écrites une "charte des valeurs" et une « charte éthique » pour le futur parti, mis sur orbite par M. Bayrou et dont le Congrès fondateur doit avoir lieu « le week-end du 25 novembre ». Dans la première ébauche de la charte des valeurs, lue par M. Bayrou à la tribune, figurent notamment le pluralisme, le développement d'une « social-économie à haute exigence sociale et écologique », la laïcité ou encore l'Europe. Dans le projet de « charte éthique », il est stipulé que le MoDem « respecte en son sein les principes démocratiques qu'il promeut à l'extérieur, notamment liberté du débat, séparation des pouvoirs, transparence des décisions ». « La liberté de vote » est la règle, les adhérents « acceptent de s'inscrire dans la discipline et la cohérence » du mouvement, ils « assument le débat interne et considèrent le dénigrement externe comme incompatible avec leur engagement ».
Par ailleurs, François Bayrou a expliqué son silence de l'été: en déclarant n’avoir « aucune raison d'être en guerilla permanente » avec le gouvernement, sachant que les Français « ont donné leur confiance » au nouveau président, et même « ont une certaine admiration sportive pour la façon dont Nicolas Sarkozy occupe l'espace médiatique et décide de tout ». Le leader centriste, qui prône de longue date le rassemblement au-delà du clivage droite-gauche et récuse la politique de « débauchage » de M. Sarkozy, a indiqué qu'il parlerait avec les responsables politiques des deux bords, car « il faut faire sauter les frontières des camps retranchés qui n'échangent que des coups de fusil ». « Dans le même esprit d'indépendance, je parlerai avec les dirigeants de la majorité et avec les dirigeants socialistes, s'ils le souhaitent », a-t-il ajouté, précisant qu'il allait inviter le Premier secrétaire du PS, François Hollande, à « discuter des institutions, dès la rentrée parlementaire ».
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