François Bayrou, président du MoDem, a jugé dimanche lors du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro le président Nicolas Sarkozy « habile », tout en formulant sur le fond de sa politique « quatre inquiétudes ». « Il a été habile, il a su multiplier les images, je pense que la photo de son gouvernement est une bonne photo. Après, on verra ce qu'il en est de la réalité », a déclaré M. Bayrou. Se prévalant d'être « le seul à échapper à la fascination universelle du monde politique français pour Nicolas Sarkozy », le président du MoDem a contesté l'idée que la société française puisse être dirigée « par un seul homme ». Il a critiqué « le choix qui a été fait de laisser filer le déficit et la dette », s'est dit « assez inquiet sur la loi sur les universités », et a indiqué qu'il considérait le paquet fiscal « comme injuste ». Interrogé sur l'ouverture réalisée par le chef de l'Etat en direction de personnalités de gauche, M. Bayrou s'est interroge sur « la réalité » de cette ouverture. « Aujourd'hui, il y a quelque chose d'une mystification dans cette affaire », a-t-il estimé: « On dirait un bocal de poissons rouges dans lequel on aurait plongé un piranha ! » Il a opposé la stratégie de M. Sarkozy à celle qu'il avait lui même défendue pendant la campagne présidentielle et que rejetait le candidat UMP, préconisant « l'union nationale ». « Il y a au moins une nuance », a-t-il dit: « C'est ce que j'avais dit que je le ferai et Nicolas Sarkozy avait dit exactement le contraire. » Sur la question des institutions, M. Bayrou a insisté sur la nécessité de « changer la loi électorale », avec l'introduction d'une dose de proportionnelle, afin que le Parlement représente le « pluralisme des grandes familles politiques françaises ». Selon lui, « on peut obtenir un résultat juste, même avec une dose modérée de proportionnelle ». Alors qu'on lui suggérait 20%, il a répondu « peut-être même moins ». S'agissant des municipales de l'année prochaine, le président du MoDem a fait valoir que pour sa formation politique, « la ligne doit être d'avoir des listes autonomes dans toutes les grandes villes ». Quant à son éventuelle candidature à Pau, il a refusé de se prononcer: « Nous verrons le moment venu. Je réfléchis, je n'ai pas pris ma décision. »
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