La scission de l’UDF en deux (en attendant plus ?) a
fait naître un Nouveau Centre qui se positionne au centre-droit de l’échiquier
politique et a choisi, naturellement, l’alliance avec le parti de droite,
l’UMP. Jusqu’à présent, le centre-gauche pouvait être représenté par le MRG
mais les radicaux de gauche sont plus des supplétifs du Parti socialiste qu’un
mouvement totalement indépendant même s’il a présenté une candidate à
l’élection présidentielle de 2002.
Le nouveau parti de centre-gauche ne serait-il pas alors le
Mouvement démocrate ? Poser cette question n’a rien de polémique, bien au
contraire. Même si François Bayrou se dit du Centre et rien d’autre, les sons
de cloche des membres de son nouveau parti ne sont pas toujours à l’unisson. Sa
plus fidèle collaboratrice et celle qui lui a conseillé son positionnement
pendant la campagne présidentielle, Marielle de Sarnez, est connue pour
entretenir de très bonnes relations avec de nombreuses personnalités de gauche.
De nombreux candidats du Mouvement démocrate aux législatives ont sous-entendu
très fortement que leurs voix seraient bien intentionnées si elles se
reportaient vers les candidats de gauche au nom d’un étonnant concept de
« pluralité » (pourquoi pas alors se désister pour Marine Le
Pen ?!) même si aucune consigne de vote pour le deuxième tour n’a été
officiellement donnée. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que, même avant la
scission de l’UDF, le seul espace libéré pour François Bayrou dans l’optique de
conquérir la présidence de la république était le centre-gauche, voire la
gauche social-démocrate. Quant aux programmes du candidat aux présidentielles,
si il ressemblait fortement à celui de l’UMP en ce qui concerne l’économie, il
était très différent sur les questions de société et les questions sociales et
très proches de certaines thèses socialistes.
Dès lors, les œillades vers les socialistes qui sont suivies
de dénégations et de splendide isolement peuvent faire penser que la stratégie
de François Bayrou sera d’évoluer tout doucement vers la gauche tout en
continuant à se dire du Centre et à essayer de démontrer que ce sont les autres
qui le rejoignent. A cet égard, les élections municipales seront un test
évident puisque des alliances seront nécessaires aux socialistes dans de
nombreuses grandes villes dont Paris et Lyon pour espérer pouvoir en garder le
contrôle. Bien sûr, on peut imaginer que le Mouvement démocrate revienne vers
l’UMP mais ce serait oublier l’incompatibilité d’humeur et de personnalité
entre François Bayrou et le nouveau président de la république, Nicolas
Sarkozy. On pourrait, de même, imaginer le Mouvement démocrate demeurer dans sa
posture du « ni-ni ». Cependant, un parti comme celui-ci est fait
pour gouverner et ne peut se permettre de rester dans une opposition permanente
que ce soit la droite ou la gauche qui gouverne et étant donné que nous sommes
dans un bipartisme de fait au niveau électoral. Là encore, la logique voudrait
que François Bayrou penche de plus en plus vers une gauche qui, si elle fait
enfin son aggiornamento social-démocrate, sera tout à fait fréquentable par les
centristes du Mouvement démocrate.
Il y avait, avant les élections présidentielles – et même
entre les deux tours – la possibilité de faire vivre un vrai parti du Centre.
Cette opportunité semble avoir été manquée. Puis la scission semble avoir fait
une croix sur celle-ci. Encore qu’en politique, tout va très vite. D’un côté
comme de l’autre…
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