Par Andrea BAMBINO (AFP)
Sans infliger à Romano Prodi la claque électorale qu'il espérait, le centre-droit de Silvio Berlusconi a regagné du terrain aux élections locales partielles du week-end dernier, surtout dans le riche nord de l'Italie où le centre-gauche s'inquiète de la désaffection des électeurs. La campagne électorale, qui concernait plus de dix millions d'inscrits dans 856 communes, dont 26 chefs-lieux de province et sept administrations provinciales, avait vu le chef de l'opposition de centre-droit s'impliquer fortement pour appeler les Italiens à sanctionner Romano Prodi. D'après les résultats définitifs, la « grande claque » n'a pas eu lieu, mais le centre-droit a marqué plusieurs points dans le nord, en récupérant dès le 1er tour cinq chefs-lieux de provinces tenus par le centre-gauche. A Vérone (260.000 habitants), l'un des scrutins-clés, un jeune membre de la Ligue du Nord (droite populiste), Flavio Tosi, 37 ans, l'emporte avec 60,7% des voix. Les candidats de centre-droit s'imposent également dans des villes d'environ 100.000 habitants comme Alessandria, Asti ou Monza, ou plus petites comme Gorizia (36.000 habitants). Ces victoires ont eu pour effet de remettre « les pendules à l'heure » dans des communes passées au centre-gauche un peu par surprise en 2002. Le centre-droit n'a pas réussi l'exploit qu'il espérait à Gênes (620.000 habitants), la plus grande ville en jeu dans ces élections, fief du centre-gauche dont la candidate Marta Vincenzi l'a emporté au 1er tour. Dans le reste du pays, le centre-gauche rétablit l'équilibre avec des percées dans des villes de centre-droit, notamment à Parme, où un second tour devra avoir lieu les 10 et 11 juin et à Tarente, dans les Pouilles, où un candidat communiste est en ballottage favorable. Le centre-gauche reprend également dès le premier tour la capitale de la région des Abruzzes, L'Aquila, et remporte une victoire inespérée à Agrigente, en Sicile... grâce à un candidat débauché dans les rangs des démocrates-chrétiens de l'UDC. Mardi, l'ensemble des commentateurs insistaient sur la victoire du centre-droit dans le nord, voyant là un nouvel indice du fossé qui se creuserait entre de nombreux électeurs et le centre-gauche dans cette partie de la Péninsule. La « question du nord » s'était déjà posée il y a un an pour la coalition de Romano Prodi, victorieuse d'extrême justesse des législatives d'avril 2006, mais dont les scores avaient été jugés décevants au nord du Pô.
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