Tous les Centristes opposés à François Bayrou et à sa stratégie n’ont pas quitté l’UDF. Voici un appel de militants parisiens du parti centriste envoyé par mail aux adhérents de l'UDF Paris :
« Adhérents UDF de Paris, nous voulons lancer un appel au sursaut. Là, où Jacques Chirac avait échoué en 2002, nous allons réussir. L’UDF se meurt. L’autopsie fera état d’un suicide. Par le présent texte s’exprime notre refus de voir notre parti tragiquement balayé en quelques semaines.
Fédération fantôme
A Paris, la réunion statutaire des instances fédérales n’a laissé aucune trace sur nos calepins en 2007. Ni bureau fédéral, ni conseil départemental. Une lecture assidue de la presse nous a informés d'investitures. La plupart des 21 candidats parisiens nous sont totalement inconnus. Une opacité des choix qui laisse une place légitime à toutes les suspicions et à toutes les contestations. Des investitures données dans les dernières heures du dépôt des candidatures n’ont certainement pas accru la crédibilité des candidats.
Ralliements souterrains
Trois Conseillers de Paris écologistes sont apparus. Le sujet aurait mérité au moins un examen en bureau politique (notre programme environnemental n’irradie pas par ses positions anti-nucléaires).Le nouveau Mouvement Démocrate ne s’encombre visiblement pas plus de programme que de démocratie. La présence dans nos rangs de membres de l’exécutif parisien inscrit l’UDF dans la majorité municipale. En s’abstenant sur le vote du plan local urbain (PLU) alors qu’ils avaient trouvé tous les arguments pour voter contre celui-ci, certains de nos élus avaient déjà privilégié la tactique ambiguë aux idées claires. Avec les investitures, une nouvelle étape a été franchie. Le projet d’une alliance avec la gauche pour les prochaines municipales à Paris se précise, malgré les dénégations. Le courage, l’honnêteté, et l’exigence de transparence vis-à-vis de nos électeurs serait d’abattre les masques. Dans un parti un peu démocrate un choix si stratégique aurait été débattu. A l’UDF Paris : nullement.
Nous souhaitons pourtant que l’UDF Paris clarifie rapidement ses positions. Comme la très grande majorité de ceux qui font l’UDF, nous rejetons la politique mise en œuvre par Bertrand Delanoë depuis 5 ans. Nous voulons rompre avec la politique de développement urbain coercitive imposée par nos nouveaux amis écologistes. Nous voulons extirper Paris de son arrogant isolement que le PLU n’a pas réglé. Le bobo parisien a été choyé ces dernières années au détriment des plus jeunes et des plus anciens, des plus faibles… Proposer un projet alternatif pour Paris est plus que jamais nécessaire.
Ententes contre valeurs
François Bayrou, que nous avons soutenu loyalement lors des échéances présidentielles, se doit de clarifier ses positions vis-à-vis du parti socialiste. Et les adhérents de l’UDF et les sept millions français qui nous ont apporté leur suffrage ont un droit au sens, le droit de savoir où l’UDF va, de ne pas être mis devant les faits accomplis. Les louvoiements ambigus et incessants de ces dernières semaines doivent cesser. La nef UDF s’est retrouvée bout-au-vent. Déjà les chaloupes sont à la mer. La position est dangereuse. Il nous faut rapidement retrouver une amure durable. Le scrutin majoritaire ne nous est certes pas favorable mais il a le mérite de primer ceux qui savent travailler ensemble, pour donner à la France une majorité. Un parti rongé par la tentation antilibérale et le repli n’est pas un partenaire souhaitable. La majorité des militants et des électeurs socialistes ont voté contre la constitution européenne. Projet suscité par notre programme de 2002, puis porté par Valérie Giscard d’Estain lui-même. Son rejet nuit encore à la France et à l’Europe. Soucieux des plus faibles, nous sommes pas moins attachés aux libertés économiques. L’UDF est plus utile au gouvernement. Nous avons la possibilité de relancer la construction européenne, de prolonger les efforts contre le chômage.
Apportons notre sensibilité sociale, libérale et démocrate. Aidons la majorité présidentielle à rééquilibrer nos institutions républicaines. Ne laissons pas l’UMP seule au pouvoir.Notre parti à tout à perdre à rejoindre durablement la ligue des partis d’opposition durable formée par la LCR et le FN. Nous nous ne reconnaissons pas dans l’extrême centre. Il condamne notre famille politique au désert perpétuel.
Refondation
Avant même le travail sur les idées, il nous faut réapprendre la démocratie. Sans ce long travail sur nous même, notre parti sera faible. Pendant la campagne de l’élection présidentielle, nous avons eu la prétention de faire travailler des hommes et des femmes d’horizons différents alors que nous étions bien incapables de gérer nos propres divergences internes. En l’absence d’institutions de régulation solides, à chaque divergence, notre parti fractal se scinde encore et encore.
Stoppons ce processus mortifère. Réapprenons le dialogue. Mettons fin aux conseils pléthoriques, qui sous le couvert de faire plaisir au plus grand nombre, permettent de verrouiller les élections et limiter les débats. Nous ne voulons plus de comités exécutifs ad hoc, qui permettent de balayer d’un revers de main les résultats de nos votes. Pour les prochaines élections, nous souhaitons notamment qu’une commission d’investiture parisienne soit clairement mandatée. Que publicité des candidatures, auditions des candidats et avis autorisés des sections d’arrondissement soient réalités…
Ami centriste, nous voulons bâtir un projet ensemble, sur des bases saines. Si vous partagez nos positions, faites-vous connaître de nous. Le labeur est à venir. Nous ne chômerons pas. Nous avons peu de temps. Si les fractures législatives sont trop profondes, alors il nous faudra, lucides, reconstruire un centre nouveau. Nous sommes l’UDF. Nous sommes le « Centre » à Paris. Nous ne laisserons pas nos dirigeants décider de notre avenir à notre place. »
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