Le Centre place au cœur de son programme politique la liberté d’entreprendre, valeur défendue par la droite mais aussi la solidarité, valeur mise en avant par la gauche. Loin d’en faire des dogmes statiques, il en fait une synthèse pour en tirer un équilibre. Car le Centre n’est pas un juste milieu de deux extrêmes, il est un juste équilibre. C’est un milieu dynamique, c’est-à-dire un pôle d’attraction qui rassemble, non dans une vision conservatrice de la société mais, tout au contraire pour y insuffler une action politique volontariste qui amène le progrès.
Pour y parvenir, le Centrisme est une pensée politique pragmatique qui s’appuie sur le « principe de réalité », terme « ronflant » à la mode qui ne signifie pas autre chose que l’on ne peut mettre, trivialement, la charrue avant les bœufs. En ce sens, le Centrisme reconnaît, en matière économique, la primauté de la production sur la redistribution puisque l’on ne peut redistribuer que ce que l’on a produit. Mais le principe de réalité, c’est aussi la mise en avant de une des valeurs centrales de toute société humaine : le travail. Sans travail pas de vie humaine. Sans travail pas de société humaine.
Au-delà d’une « reconnaissance sociale » qu’apporte le travail et que l’on peut déplorer (privé de travail on demeure un humain à part entière), ce dernier est une obligation pour assurer notre existence. Nous ne sommes pas dans un jardin d’Eden où, rappelons-le, la femme et l’homme n’avaient pas besoin de travailler, et si celui-ci existe, nous ne le trouverons que dans un paradis après notre mort terrestre. Même si l’on épouse la vision d’un travail punition des dieux, il n’en reste pas moins que l’être humain est travail et que la lutte pour la vie dans lequel il s’insère est une réalité ontologique de l’humain et de l’humanité.
Ainsi, ceux qui se revendiquent du Centre et du Centrisme placent la valeur travail au cœur de leur réflexion politique et économique. Ceux qui dénient cette place primordiale ne sont pas du Centre. Et cela n’a rien d’idéologique mais ressort d’une donnée incontournable de ce qu’est le Centrisme, un pragmatisme. Il ne s’agit pas de glorifier le travail pour le travail. Si nous pouvons penser que sans travail, l’être humain vivrait dans un certain désoeuvrement, le travail c’est, avant tout, le moyen de bâtir une société tout court puis de la fortifier ce qui permet ensuite, en faisant fructifier ce travail, de la rendre équilibrée, c’est-à-dire la plus juste possible pour tous. Et si l’espèce humaine, par quelque miracle, pouvait se passer du travail, alors nous serions, en tant que Centristes, les premiers à le reconnaître en tant que pragmatiques.
Mais cette situation n’est pas pour demain. Tous ceux qui travaillent la terre savent que c’est une tâche continuelle que de se battre contre les éléments contraires pour que l’on puisse récolter ses fruits. Et même ceux qui n’ont qu’un jardin d’agrément savent que s’ils le laissent à lui-même, les mauvaises herbes et les ronces s’en empareront petit à petit. Et si notre organisme ne « travaillait » pas 24 heures sur 24 pour lutter pas contre les bactéries et les virus, nous ne pourrions vivre une seule seconde sur cette planète.
Pour construire un avenir pour nous-mêmes et nos enfants, nous devons réhabiliter le travail dans une société où l’on a tendance à croire que tout peut se faire par une « main invisible », mais pas la même que celle des libéraux… Nous devons le réhabiliter non pas pour le plaisir mais parce que celui de nos parents et de nos aïeuls nous permet d’être là où nous sommes aujourd’hui et que le nôtre permettra de continuer l’œuvre de l’humanité : bâtir une meilleure vie.
Alexandre Vatimbella
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