François Bayrou a affiché jeudi soir à Paris sa volonté de « défendre les Français » face à l'UMP, qui « va avoir tous les pouvoirs », et de répondre à « l'immense attente » de rénovation de la vie politique. « Je ne renoncerai pas à l'idée qui a regroupé autour de moi l'immense armée de sept millions de Français de tout âge et de toute condition », a-t-il dit devant plusieurs milliers de sympathisants réunis au Zénith. Le leader centriste, qui lançait la campagne législative du Mouvement démocrate, a souligné que 73.000 sympathisants avaient adhéré au MoDem. Il y a vu le début d'une « longue marche » vers une « démocratie nouvelle. » « Mais pour la période qui s'ouvre, j'ai en tête une seule question, qui m'obsède: qui défendra les Français? », a-t-il ajouté, en fustigeant « l'immense entreprise de communication » de Nicolas Sarkozy, « pris dans le ballet jamais achevé des promesses, sur tout sujet, dans la sarabande effrénée des images, des annonces. » « L'UMP va avoir tous les pouvoirs en France, toutes les majorités, toutes les situations d'influence, tous les leviers de commande, plus qu'aucun parti n'en a jamais eu depuis que la République est la République », a-t-il affirmé. François Bayrou a réitéré ses attaques contre la proximité supposée entre Nicolas Sarkozy et « de grands groupes industriels » et « les plus grands groupes de médias ». Le leader centriste a certes approuvé « l'évolution » du président de la République, qui défend désormais non plus un mini-traité, mais un traité simplifié en matière européenne, mais il a tout de même exprimé « deux motifs d'inquiétude ». Il a d'abord évoqué l'annonce par le Premier ministre, Le second motif d'inquiétude du dirigeant centriste est la pause annoncée dans la lutte contre les déficits.
Lâché par la plupart des députés UDF malgré son score de 18,57% au premier tour de la présidentielle, François Bayrou a fustigé le « ralliement », qui « ne marche jamais » contrairement au « rassemblement ». Il a alors évoqué le général De Gaulle et cité André Malraux qui, en juillet 1952, devant une nouvelle vague de démissions de députés gaullistes, s'était levé lors du conseil national du mouvement pour prononcer un discours. « Et il a dit ceci: « Si un certain nombre de parlementaires vous abandonnent, c'est dommage. C'est un incident. Mais si vous abandonnez une idée, l'idée dont vous avez vécu, ce n'est pas un incident. C'est un suicide ». »
François Bayrou a repris son credo selon lequel l'état du pays exige « que nous changions radicalement l'action politique, que nous tournions le dos aux divisions pour bâtir des majorités larges autour d'une volonté politique qui ne sera plus celle d'un seul camp ou d'un seul parti. » Il a annoncé la tenue, en août, d'assises de la démocratie et annoncé d'autres combats. « Dès l'année prochaine, dans dix mois, viennent les municipales, véritable occasion de reprendre à la base l'enracinement de terrain, avec des femmes et des hommes jeunes, nouveaux, dans toutes les communes françaises, une véritable ruche pour l'activité civique », a-t-il dit.
Evoquant le départ de 22 de ses 29 députés sortants, ralliés à la majorité, il a reconnu que, « affectivement comme politiquement, ces moments n'ont pas été des moments faciles ». Mais « les changements de camp préparent toujours des déceptions d'abord et des disparitions ensuite », a-t-il prévenu. Il a tout de même souhaité que le futur MoDem se dote d'une « charte éthique » contre les « changements de camp ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.