L'opposition italienne de droite a remporté plusieurs victoires lors des élections locales de dimanche et lundi mais le gouvernement de Romano Prodi, dont la cote de popularité est en berne, a évité l'humiliation, à en croire des résultats provisoires diffusés lundi. Ce scrutin constituait un premier test électoral pour Prodi, un an après son arrivée au pouvoir. Les sondages n'auguraient de rien de bon, six Italiens sondés sur dix se disant insatisfaits de son gouvernement. Alors que les suffrages sont presque totalement comptabilisés, il apparaît que l'opposition est en tête dans quatre des sept provinces concernées et que la gauche l'emporte dans deux. Il faudra un second tour dans 15 jours dans la septième province, où aucun candidat n'a dépassé le seuil des 50%.
Le centre-droit a conforté son emprise sur le nord du pays, dépassant les 60% dans certaines municipalités. L'opposition enlève même à la gauche la ville de Vérone. Elle s'est par ailleurs facilement imposée dans la ville de Reggio Calabria, dans le sud. « C'est une victoire franche, les résultats sont extraordinaires », a déclaré l'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi. Toute l'Italie a adressé un message clair à Prodi: Ce gouvernement des impôts doit laisser sa place. » Les politologues estiment toutefois que l'ancien chef du gouvernement italien n'est pas parvenu à infliger à la gauche le KO qu'il espérait. La coalition au pouvoir a conservé le contrôle de Gênes, ville portuaire du nord du pays qui était l'un des enjeux majeurs du scrutin, et a pris L'Aquila à ses rivaux. Prodi et ses alliés ont aussi pris le contrôle d'Agrigente, en Sicile, ce qui leur permet de compenser leurs piètres résultats dans le reste de l'île lors d'élections qui se sont tenues ce mois-ci. En tout, quelque 860 villes élisaient leur maire et sept provinces leurs gouverneurs à l'occasion de ce scrutin étalé sur deux jours. La participation s'est établie à 74%, soit un peu en-dessous de son niveau de 2002.
Prodi est gêné depuis son élection par une majorité très courte au Sénat et les divisions au sein de sa coalition, hétéroclite. Il a failli être mis en minorité en février. Le président du Conseil a tiré peu de crédit de la réduction du déficit budgétaire et d'une croissance dynamisée, tandis que ses alliés ont étalé leurs divergences sur de nombreux dossiers allant des droits des couples homosexuels à la réforme des retraites. Les syndicats de la fonction publique menacent en outre le gouvernement de grèves.
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