Le parcours « sondagier » et une image publique
positive de François Bayrou ont surpris et dérangé les partisans de la droite
et de la gauche. Inquiets d’une possible présence au second tour du leader de
l’UDF (et donc d’une possible victoire), ils ont sonné le réveil idéologique et
la charge contre l’homme mais aussi contre ses idées et, surtout, ces derniers
temps, contre un Centrisme qui ne serait qu’un mirage et une fiction.
Ce procès en mystification et en duperie du Centre qui ne
serait composé que d’opportunistes est récurrent dans la politique en France.
On veut bien gouverner au centre mais surtout pas être du Centre… Belle
hypocrisie mais erreur historico-politique car le Centre existe bel et bien
(déjà du fait même qu’existe une droite et une gauche…) et le Centrisme est un
courant d’idées à part entière.
Une des critiques que l’on fait au Centrisme est son côté
« girouette » à la Edgar Faure. Rappelons, à toutes fins utiles,
qu’Edgar Faure était un radical avant d’être un centriste. En outre, il serait
amusant de reprendre l’ensemble des programmes et des professions de foi des
partis de droite et de gauche pour montrer que l’évolution des idées, voire la
contradiction des prises de position est un art pratiqué par l’ensemble des
partis politiques français mais également de la planète. Car le monde change et
les partis avec lui. L’immobilisme serait une faute politique. De même qu’une
vision strictement idéologique de la réalité. Le Centre évolue mais comme tous
les autres partis politiques. Sans doute, sa volonté pragmatique lui donne une
longueur d’avance le plus souvent !
Au cours de l’histoire politique de la France depuis la
Révolution, de nombreux courants se sont réclamés du Centre et tous avaient en
commun une volonté, à la fois, de prudence et de modération au service d’une
émancipation de l’être humain dans une société au lien social fort. Pour être
plus concis, le Centre a toujours été le défenseur d’une vision apaisée de la
société pour permettre son évolution pour le bien-être de toute la population.
La volonté de ramener la scène politique à un affrontement
entre la gauche et la droite est une hérésie historique et une négation de la
réalité même dans les pays où existe un fort bipartisme. Cette campagne
électorale, au grand dam d’idéologues aux idées bien arrêtées et au confort
quelque peu dérangé, est là pour nous rappeler que l’humain tend naturellement
vers le compromis et le consensus parce que c’est sans doute sa nature mais
aussi son intérêt. Et le Centrisme ne dit pas autre chose.
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