Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy rivalisent de propositions d'ouverture au centre, à une semaine du second tour de l'élection présidentielle dont le candidat UMP est toujours favori. Au lendemain d'un débat cordial avec François Bayrou, la candidate socialiste n'a pas exclu de choisir le président de l'UDF comme Premier ministre et expliqué qu'elle était prête à compléter son programme. « Non seulement je suis prête à compléter (le pacte présidentiel-NDLR) mais demain, si je suis présidente de la République, toutes les bonnes idées seront utiles au pays », a dit Ségolène Royal sur Canal+. Interrogée sur la possibilité de choisir François Bayrou comme Premier ministre, elle a répondu : « je pense que ce n'est pas ce qui se passera mais je ne m'interdis rien sur le choix de mon Premier ministre ». De son côté, Nicolas Sarkozy a tenu un grand meeting au palais omnisports de Paris-Bercy, devant plusieurs dizaines de milliers de personnes massées jusque devant les portes, et de nombreuses personnalités du sport et du spectacle. Le candidat UMP, qui avait passé son samedi à critiquer la tenue d'un débat entre François Bayrou et Ségolène Royal, s'est appliqué sur Canal Plus à se montrer conciliant et a parlé d'un gouvernement comprenant des personnalités UDF et de gauche. « J'ouvrirai (mon gouvernement) pour faire la meilleure équipe de France. Toutes les qualités, toutes les compétences ne sont pas dans la seule UMP », a-t-il dit sur Canal Plus. Il a dit savoir qui serait son Premier ministre mais ne pas l'avoir encore dit à la personne concernée. Concernant François Bayrou, il est prêt au dialogue mais pas au débat avant le second tour. « Il a été dans le gouvernement d'Alain Juppé, on a été dans la même majorité pendant 20 ans. On pourrait parfaitement travailler ensemble, on peut parfaitement gouverner ensemble », a estimé le candidat de l'UMP.
Les centristes indécis détiennent donc la clé du vote. Si François Bayrou donne des signes d'ouverture à gauche, ses troupes penchent vers Nicolas Sarkozy, et notamment les parlementaires, qui risquent dans le cas contraire d'être contraints à une difficile bataille aux législatives face à un candidat UMP. Dernier en date, Hervé Morin, député de l'Eure et président du groupe UDF à l'Assemblée nationale, a annoncé qu'il voterait « sans hésitation » pour Nicolas Sarkozy, dans un entretien à paraître lundi dans L'éveil de Pont-Audemer. Sur 29 députés UDF sortants, une vingtaine s'est ralliée à Nicolas Sarkozy. Les autres sont encore hésitants. Aucun n'a déclaré qu'il voterait pour Ségolène Royal.
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