Au moins les deux-tiers des députés UDF, sur les 29 que compte le parti centriste au Palais-Bourbon, ont annoncé qu'ils voteraient pour Nicolas Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle. Les parlementaires font ainsi voeu d'indépendance vis-à-vis de leur chef de file, François Bayrou. Arrivé troisième du premier tour avec 18,57% des voix, ce dernier n'a pas donné de consigne de vote mais il a laissé entendre qu'il ne choisirait pas le candidat de l'UMP le 6 mai. Parmi les derniers basculements en date, celui de Maurice Leroy, un proche de François Bayrou. « Je voterai en conscience pour Nicolas Sarkozy », a déclaré vendredi matin le député du Loir-et-Cher au micro de RTL. Yvan Lachaud (Gard) a fait la même annonce dans l'après-midi dans un communiqué. Rappelant le principe selon lequel « au premier tour on choisit et au deuxième, on élimine », Maurice Leroy s'est démarqué de l'autre finaliste de la présidentielle, Ségolène Royal. En refusant l'idée d'une « recomposition du paysage politique », la candidate socialiste « vient de rater véritablement quelque chose d'historique », a-t-il estimé. Dès l'annonce des résultats du premier tour dimanche soir, des élus centristes avaient appelé dans un communiqué à voter pour Nicolas Sarkozy le 6 mai : les députés des Hauts-de-Seine Pierre-Christophe Baguet (qui ne fait plus partie du groupe UDF) et André Santini, Christian Blanc (Yvelines), Francis Hillmeyer (Haut-Rhin) et Olivier Jardé (Somme). André Santini et Christian Blanc s'étaient placés sous la bannière du candidat de l'UMP avant le premier tour.
Depuis lors, d'autres parlementaires ont annoncé qu'ils glisseraient le bulletin Sarkozy dans l'urne le 6 mai. C'est le cas de Pierre Albertini, député-maire de Rouen, la plus grande ville centriste de France (110.000 habitants), qui a participé à un meeting aux côtés du président de l'UMP mardi dernier. Charles de Courson (Marne), co-auteur du programme économique et social de François Bayrou, a fait le même choix, tout comme l'un des porte-parole de l'ex-candidat, François Sauvadet, député de la Côte d'Or. Selon une liste diffusée sur le site internet de l'UMP, les autres députés UDF ayant appelé à voter pour Nicolas Sarkozy sont : Jean Dionis du Séjour (Lot-et-Garonne), Nicolas Perruchot (Loir-et-Cher), François Rochebloine (Loire), Jean-Pierre Abelin (Vienne), Jean-Luc Préel (Vendée), Stéphane Demilly (Somme), Michel Hunault (Loire-Atlantique) et Rodolphe Thomas (Calvados). Gilles Artigues (Loire) a annoncé qu'il voterait blanc. Claude Leteurtre (Calvados) a fait savoir que sa voix n'irait pas à Ségolène Royal. Visiblement soucieux de préserver à la fois leur électorat et leurs rapports avec l'UMP, les élus centristes ont pris les devants en vue des élections législatives des 10 et 17 juin. « Ils doivent se positionner pour dans un mois. François Bayrou peut attendre 2012. Pas eux », résumait André Santini mardi dans Le Figaro. Le maire d'Issy-Les-Moulineaux et 14 autres élus centristes, dont le seul ministre UDF du gouvernement, Gilles de Robien, appellent par ailleurs dans un communiqué les élus locaux à « former une majorité unie » autour « de la candidature et du projet de Nicolas Sarkozy ». Une poignée de députés UDF n'ont pas encore fait connaître leur décision pour le 6 mai. Autre inconnue : sous quelle bannière se présenteront-ils ? Lors d'une conférence de presse mercredi, François Bayrou a annoncé la disparition prochaine de l'UDF et son remplacement par un nouveau courant, le Parti démocrate. Ce nouveau parti, qui tiendra congrès après le deuxième tour de la présidentielle, présentera des candidats dans les 577 circonscriptions, a dit François Bayrou, qui sera lui-même de nouveau candidat dans les Pyrénées-Atlantiques, où il a été élu pour la première fois en 1986.
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