Par Tristan Malle de l’AFP
Alors que l'on connaît depuis lundi la liste officielle des candidats à l'élection présidentielle, les enquêtes d'opinion font apparaître une baisse de François Bayrou qui marque le pas, tandis que Nicolas Sarkozy garde l'avantage sur Ségolène Royal. Après avoir constamment progressé dans les intentions de vote depuis le début de l'année, M. Bayrou a vu son score s'éroder dans les trois enquêtes réalisées depuis le 19 mars, perdant jusqu'à 4 points dans le dernier sondage BVA où il retombe à 17%. La faute, soulignent les sondeurs, à un électorat qui reste volatil, puisque une moitié seulement des électeurs potentiels de M. Bayrou se disent actuellement sûrs de leur choix.
Selon Jérôme Sainte-Marie (BVA), cette baisse du candidat UDF est « particulièrement sensible » chez les ouvriers et les employés (-9 points). Pour Frédéric Dabi (Ifop), l'érosion dont est victime M. Bayrou vient des sympathisants de gauche, mais elle profite davantage à Nicolas Sarkozy qu'à Ségolène Royal. De fait, le candidat UMP flirte à nouveau avec la barre des 30% d'intentions de vote au premier tour, tandis que sa rivale socialiste se situe autour d'un point moyen de 25%. Surtout, comme cela a systématiquement été le cas depuis le 15 janvier, les sondages le donnent toujours nettement vainqueur au second tour.
M. Sarkozy continue à l'emporter aussi en termes d'image et de crédibilité. Faut-il y voir comme l'affirme M. Sainte-Marie un « retour en force de l'affrontement gauche-droite ». Tous les sondeurs ne sont pas aussi affirmatifs. Si les électeurs des candidats de l'UMP et du PS apparaissent de plus en plus sûrs de leur vote - près de 70% pour Sarkozy et près de 65% pour Royal - 4 électeurs sur 10, parmi ceux décidés à aller voter, n'ont toujours pas arrêté leur choix. En outre, parmi les électeurs des trois candidats actuellement en tête des sondages, une proportion non négligeable (jusqu'à 20% parfois) se dit prête à changer son vote pour l'un ou l'une des deux autres. « Ce qui est très frappant, c'est l'ampleur des perplexités qui demeure à un mois du premier tour et qui pourrait se prolonger jusqu'au vote lui-même », souligne François Miquet-Marty de LH2. Selon lui, toutefois, l'élection est désormais dans « une nouvelle séquence », avec notamment la finalisation de l'offre électorale et la présence de cinq candidats à la gauche du PS, mais aussi la déclaration de Jacques Chirac en faveur de Nicolas Sarkozy. Pour l'instant, l'impact de ces événements ne s'est pas fait sentir.
Malgré l'égalité du temps de parole, désormais de règle pour tous les candidats à la radio et à la télévision, les candidats des petites formations de gauche restent à un étiage très bas. A 3 ou 4% des intentions de vote, Olivier Besancenot semble être actuellement celui qui s'en tire le mieux.
Reste enfin l'inconnue Jean-Marie Le Pen, que les sondages continuent à situer entre 12 et 14% des intentions de vote. C'est chez ses électeurs que la fermeté de choix est actuellement la plus importante (73% pour Ipsos). Selon Frédéric Dabi, le leader du Front national a en outre « pris trois points » dans les trois dernières enquêtes et « de moins en moins de ses électeurs du premier tour de 2002 se disent prêts à voter Sarkozy ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.