Cette question, un peu provocante, est néanmoins légitime, à la fois, par les réponses des Français aux différents sondages et par l’attitude des médias qui semblent avoir dévolu un rôle central au leader de l’UDF qui, pourtant, ne les a pas ménagés dans se critique et sa dénonciation d’un « complot » contre sa propre candidature. Et elle n’est pas sans intérêt par rapport au paysage politique français et à l’avenir à court terme du Centrisme.
Parlons tout d’abord des médias. François Bayrou y occupe la place du trublion, de celui qui ne veut pas du duel annoncé entre les deux candidats « institutionnels », celui de l’UMP et celle du PS. De ce point de vue, très trivialement, d’abord, il permet de donner du piment à une élection qui pourrait en manquer (n’oublions pas que nous sommes dans l’information spectacle, même dans une élection présidentielle). Mais surtout, plus profondément, il remplace, toujours pour les médias, Jean-Marie Le Pen dans le rôle du désormais fameux « troisième homme ». Or, ceci est loin d’être anodin si l’on se rappelle évidemment le « traumatisme du 22 avril 2002 » et la sous-estimation complète de la part des médias du score du leader du Front National qui lui permit d’être au second tour de l’élection présidentielle. Ainsi, les journalistes ne veulent en aucun cas rééditer cette « bourde » et noie Jean-Marie Le Pen dans un torrent Bayrou. Cette fonction de François Bayrou n’était guère présente lors des prémisses de sa campagne. Mais, son positionnement de candidat « anti-système » (positionnement traditionnel de Jean-Marie Le Pen) et son succès dans cette posture ainsi que sa critique acerbe des médias ont donné envie à ces derniers d’en faire le candidat « contestataire ». Si bien qu’actuellement le Front National est obligé de monter au créneau pour rappeler que c’est son candidat qui représente la France qui râle…
Du côté des Français, ensuite, on est frappé par la perception de François Bayrou. Pour eux, il n’est pas au Centre mais « ailleurs » à la mode Michel Jobert (71 % d’entre eux estiment qu’il n’est ni à roite, ni à gauche mais pas non plus au centre). Ce n’est pas son programme ou ses idées qui sont appréciées (il lui manque encore un programme structuré) mais son refus d’un match Ségolène Royal-Nicolas Sarkozy. Et ce ne sont pas ses idées centristes qui sont remarquées mais sa volonté œcuménique de prendre des personnalités de Droite et de Gauche (et du centre ?!) pour gouverner la France. On lui reconnaît, par ailleurs, du courage et de a volonté mais pas une stature de chef d’Etat
Au-delà du destin de François Bayrou dans cette élection, on peut alors se poser la question : le positionnement et l’image du leader de l’UDF promeuvent-ils le Centrisme ? La réponse primaire est affirmative. François Bayrou est considéré comme centriste et il est présenté comme le candidat du Centre. Dès lors, le « bruit médiatique » du leader de l’UDF rejaillit sur le Centrisme. Néanmoins, une analyse plus profonde doit cerner quelques dangers dans la stratégie contestatrice et d’union nationale de François Bayrou. Le Centrisme n’est en effet, comme nous le rappelons souvent ici, ni une pensée de l’affrontement et de la confrontation (les petits contre les gros, les puissants contre les sans voix, etc.), ni une pensée diluante qui pourrait s’accommoder d’un peu de Gauche et d’un peu de Droite. D’ailleurs, en ne voulant pas préciser pour qui il se désisterait, François Bayrou entretient l’idée d’un Centre opportuniste qui attend avant de se rallier au meilleur panache (le vainqueur). Autant annoncer dès à présent, soit un désistement futur, soit aucun désistement qui aurait l’avantage de démontrer que le Centrisme ne se dilue pas ni à gauche, ni à droite même s’il peut supporter des initiatives de la Gauche et de la Droite dans une vision constructive de sa démarche politique. Enfin, le dernier baromètre du Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po) n’apporte pas des éléments positifs à la démarche de François Bayrou vis-à-vis de la promotion du Centrisme. En juin 2006, 15 % des Français se déclaraient au centre et 10 % proches de l’UDF. La dernière vague du baromètre montre un infléchissement de ces chiffres avec, respectivement, 13 % de Français qui se déclarent au centre et 9 % qui se sentent proches de l’UDF. Il faudra attendre la prochaine vague de ce baromètre pour savoir si le récent décollage de sa campagne a eu un effet positif de ce point de vue
François Bayrou a donc choisi d’abord une stratégie personnelle pour servir son ambition. Rien que de très normal dans une élection présidentielle au suffrage universel. Si elle obtient le succès escompté (un second tour et une victoire), on peut espérer que les idées centristes seront alors mieux prises en compte par le nouveau Président de la République.
Du côté des Français, ensuite, on est frappé par la perception de François Bayrou. Pour eux, il n’est pas au Centre mais « ailleurs » à la mode Michel Jobert (71 % d’entre eux estiment qu’il n’est ni à roite, ni à gauche mais pas non plus au centre). Ce n’est pas son programme ou ses idées qui sont appréciées (il lui manque encore un programme structuré) mais son refus d’un match Ségolène Royal-Nicolas Sarkozy. Et ce ne sont pas ses idées centristes qui sont remarquées mais sa volonté œcuménique de prendre des personnalités de Droite et de Gauche (et du centre ?!) pour gouverner la France. On lui reconnaît, par ailleurs, du courage et de a volonté mais pas une stature de chef d’Etat
Au-delà du destin de François Bayrou dans cette élection, on peut alors se poser la question : le positionnement et l’image du leader de l’UDF promeuvent-ils le Centrisme ? La réponse primaire est affirmative. François Bayrou est considéré comme centriste et il est présenté comme le candidat du Centre. Dès lors, le « bruit médiatique » du leader de l’UDF rejaillit sur le Centrisme. Néanmoins, une analyse plus profonde doit cerner quelques dangers dans la stratégie contestatrice et d’union nationale de François Bayrou. Le Centrisme n’est en effet, comme nous le rappelons souvent ici, ni une pensée de l’affrontement et de la confrontation (les petits contre les gros, les puissants contre les sans voix, etc.), ni une pensée diluante qui pourrait s’accommoder d’un peu de Gauche et d’un peu de Droite. D’ailleurs, en ne voulant pas préciser pour qui il se désisterait, François Bayrou entretient l’idée d’un Centre opportuniste qui attend avant de se rallier au meilleur panache (le vainqueur). Autant annoncer dès à présent, soit un désistement futur, soit aucun désistement qui aurait l’avantage de démontrer que le Centrisme ne se dilue pas ni à gauche, ni à droite même s’il peut supporter des initiatives de la Gauche et de la Droite dans une vision constructive de sa démarche politique. Enfin, le dernier baromètre du Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po) n’apporte pas des éléments positifs à la démarche de François Bayrou vis-à-vis de la promotion du Centrisme. En juin 2006, 15 % des Français se déclaraient au centre et 10 % proches de l’UDF. La dernière vague du baromètre montre un infléchissement de ces chiffres avec, respectivement, 13 % de Français qui se déclarent au centre et 9 % qui se sentent proches de l’UDF. Il faudra attendre la prochaine vague de ce baromètre pour savoir si le récent décollage de sa campagne a eu un effet positif de ce point de vue
François Bayrou a donc choisi d’abord une stratégie personnelle pour servir son ambition. Rien que de très normal dans une élection présidentielle au suffrage universel. Si elle obtient le succès escompté (un second tour et une victoire), on peut espérer que les idées centristes seront alors mieux prises en compte par le nouveau Président de la République.
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