Les élections de mi-mandat aux Etats-Unis ont apporté une majorité démocrate à la Chambre des Représentants et au Sénat. Cette nouvelle donne au Congrès américain représente une inflexion politique, celle-ci se manifestant par un balancier qui se déplace plus vers le centre que vers la gauche. En effet, la grande majorité des nouveaux élus démocrates – mais aussi républicains - sont, pour une grande majorité, des partisans d’une voie modérée ou de ce que l’on appelle aux Etats-Unis la « Third Way », c’est-à-dire la Troisième voie chère à l’ancien président Bill Clinton qui inspira le New Labour de Tony Blair en Grande-Bretagne.
Les éditorialistes américains, à l’image de Joe Klein dans Time Magazine dont le titre de son éditorial était « Why the center is the new place to be » (Pourquoi le centre est le nouvel endroit où il faut être), ne s’y sont pas trompés en écrivant que le centre avait gagné ces élections. Cette victoire est intéressante en ce qu’elle montre que les discours idéologiques remis au goût du jour par les « néoconservateurs » et les anathèmes sur les « mous » démocrates mis en musique par le conseiller politique et âme damnée de George W. Bush, le talentueux Karl Rove, sont passés de mode aux yeux des électeurs. Certains diront qu’il a fallu le temps pour qu’ils s’aperçoivent de la manipulation mais, enfin, le rebasculement vers un discours plus pragmatique, plus ouvert et plus social est de mise, même chez les Républicains, d’autant que ceux-ci voient l’échéance présidentielle de 2008 avec une certaine appréhension….
Le retour du centre dans le jeu politique américain est une bonne nouvelle pour ceux qui pensent que la recherche d’un équilibre harmonieux dans la société doit primer sur la vision d’une lutte à mort entre une droite et une gauche doctrinaires. L’évolution de la droite vers le centre, et sa nouvelle popularité, d’Arnold Schwarzenegger, réélu gouverneur de Californie en est une autre preuve. Une bonne nouvelle pour les Etats-Unis, bien sûr, mais aussi pour le monde occidental puisque les évolutions politiques américaines ont souvent une influence dans les autres démocraties.
De leur côté, les Américains peuvent s’attendre à quelques avancées sociales (déjà le salaire minimum fédéral a été revalorisé après plusieurs années d’immobilisme). De même, les problèmes seront traités au niveau du Congrès (mais aussi au niveau de la présidence qui ne peut ignorer, quoi qu’elle montre actuellement, la nouvelle donne) avec un pragmatisme et un sens de l’équilibre retrouvé. Bien sûr, tout cela devrait se radicaliser à nouveau dans les derniers mois de 2008 lorsqu’il s’agira d’élire un successeur George W. Bush. Goûtons donc en attendant cette plage politique qui devrait être plus consensuelle.
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