Selon un sondage LH2 pour RMC, BFM TV et 20 Minutes réalisé les 26 et 27 janvier (Sondage réalisé par téléphone auprès d'un échantillon de 1.006 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, méthode des quotas / marge d’erreur ± 3 %), rendu public lundi, François Bayrou obtiendrait 14% au premier tour de scrutin des présidentielles.
Il s'agit du premier sondage intentions de vote réalisé par LH2 pour la présidentielle.
François Bayrou serait troisième du premier tour, avec 14%, son plus haut niveau observé jusqu'ici dans un sondage. M. Bayrou avait été crédité mercredi de 13% par BVA et de 12% puis 12,5% par l'IFOP. Il devancerait Jean-Marie Le Pen, crédité de 10%.
C'est le quatrième sondage, de trois instituts différents (Ifop, BVA et LH2), qui place le président de l'UDF devant celui du Front national. Les trois autres instituts (Sofres, Ipsos et CSA) donnent l'ordre inverse.
39% des personnes interrogées, inscrites sur les listes électorales et "certaines d'aller voter au premier tour" affirment avoir fait définitivement leur choix, 35% affirmant avoir une préférence marquée pour un candidat et 26% hésitant encore.
Pour le second tour, les chiffres sont respectivement de 58%, 23% et 17%. 2% ne se prononcent pas.
LH2 rappelle que ces résultats « révèlent un rapport de forces politique, aux dates de réalisation de l'étude, et pas un pronostic électoral ».
En déplacement lundi à Nîmes (Gard), François Bayrou, s'appuyant sur ce dernier sondage, s'est dit certain d'incarner le « vote protestataire utile ».
« Le vote utile, ce sera moi », a déclaré le candidat centriste lors d'un déjeuner de presse. Le candidat centriste n'entend pas en rester là. « Le jeu n'est pas de figurer. Le but est d'être au deuxième tour et de le gagner », a martelé celui qui s'est à nouveau posé en figure rassembleuse, seule capable de transcender le clivage politique traditionnel français.
« Des millions de Français attendent un choix crédible et républicain. Ils ne veulent pas être enfermés dans le matraquage qu'on leur impose. Avant, ils se tournaient vers les extrêmes. Aujourd'hui, je suis ce choix républicain », a poursuivi M. Bayrou.
Selon lui, « le mouvement de rassemblement n'en est qu'à son commencement. C'est l'enjeu des trois mois qui viennent. Je sens que quelque chose se passe. Dans une campagne présidentielle, les courbes bougent en janvier. Et elles bougent de manière sérieuse et prometteuse. J'incarne le vote protestataire utile. »
Selon le président de l'UDF, « les électeurs sont très avisés. En 2002, ils ont voté Le Pen pour contester les sortants. Et en fait, en votant Le Pen, ils ont renforcé les sortants. Ils en ont conscience. Aujourd'hui, ils veulent chercher une autre voix, cette fois dans le champ républicain. Tout va être fait pour que les deux partis du monopole conservent le pouvoir. Mais il y a plus fort que les partis et que leurs états-majors, c'est les Français ».
Vu sa percée dans les sondages, François Bayrou estime « sans fondement » les rumeurs de défection de certains parlementaires UDF, qui rallieraient Nicolas Sarkozy, après les députés Christian Blanc et Pierre-Christophe Baguet.
Interrogé sur le retard qui le sépare de Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, il a répondu que ces deux candidats « inquiètent » les Français. « La pratique de ces deux courants politiques, c'est les coups bas », tonne le président de l'UDF.
Il a rappelé qu'il préconisait un gouvernement des compétences, et non des étiquettes. « Il y a des gens responsables, courageux et compétents dans chaque camp et dans la société civile. Je ne veux pas qu'un parti ait tous les pouvoirs, même si c'est le mien! », a glissé le président de l'UDF.
Questionné sur sa faible pénétration de l'électorat populaire, il s'en est pris à nouveau au traitement médiatique de la campagne, qui orchestre selon lui une opposition Royal-Sarkozy. « Il n'y a qu'un moyen d'atteindre l'électorat populaire, c'est la télévision, a-t-il livré. Il y a un effet de retard, mais les chaînes de télévision seront obligées d'y venir. »
« Les médias n'ont pas à faire l'opinion, mais à rendre compte de la réalité de l'opinion », a-t-il ajouté sous l'oeil approbateur de Jean-François Kahn, attablé à ses côtés. Le fondateur, propriétaire et dirigeant de l'hebdomadaire Marianne a affiché son soutien « personnel » à François Bayrou mais s'est défendu de jouer un rôle de conseiller auprès de lui.
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