Site politique sur le Centre et le Centrisme
mardi 26 décembre 2006
Actualités du Centre. Peu de candidats à un gouvernement d’union nationale prônée par François Bayrou
Après la mise au point de Michel Rocard qui souhaite que son nom ne soit plus utilisé par François Bayrou comme exemple de personnalité de gauche qui pourrait dirigé le futur gouvernement d’union nationale en cas de victoire du leader de l’UDF à la présidentielle, c’est au tour de Bernard Kouchner de lui faire un pied de nez en déclarant qu’il serait partant pour un gouvernement d’union nationale en cas de victoire de… Nicolas Sarkozy ! François Bayrou a sans doute raison de dire que sa victoire en avril prochain créerait une dynamique qui faciliterait les ralliements, il n’empêche que l’idée d’un gouvernement réunissant personnalités de gauche et de droite sous direction centriste n’est pas encore à la mode dans le monde politique. Bien sûr, les Français sont majoritairement pour mais cela semble normal dans une vision de résolution des problèmes qui se posent de tout temps à un pays. Seulement, on sait que les électeurs de gauche voudraient une union nationale orientée à gauche et ceux de droite qu’elle aille évidemment vers la droite… De même, au moment de l’élection, jusqu’à présent, les électeurs de gauche retournent majoritairement à gauche et ceux de droite à droite.
Une Semaine en Centrisme. 2007, année cruciale pour les idées centristes
Les fêtes de Noël et celles du nouvel an sont généralement une trêve dans
l’activité politique, surtout cette année avant le démarrage effectif de la
campagne électorale de 2007 (présidentielle et législatives). On en profite
aussi pour faire des bilans sur l’année qui vient de s’écouler. Le bilan du
Centrisme en France est de ce point de vue mitigé. On notera avec grand plaisir
que l’idée centriste est de nouveau dans le débat politique et que les leaders
de droite et de gauche parlent de l’UDF comme d’un parti centriste et non plus
de droite. De même, les citoyens perçoivent qu’il existe une différence entre
l’UMP, le PS et l’UDF. Chacun des trois partis défend des visions différentes
de la politique.
Mais cette reconnaissance médiatique et même populaire ne fait pas de l’UDF un
parti plus fort et de François Bayrou d’un présidentiable crédible, au moins en
cette fin d’année 2006. Il semble que le côté modérateur de François Bayrou
soit apprécié ainsi que certains de ses coups de gueule (parfois étonnamment
poujadistes pour un leader centriste) mais que l’on ne le voit pas
(encore ?) à la tête du pays et que son programme reste beaucoup trop
flou. D’ailleurs, l’UDF le dit bien elle-même, ce n’est pas d’un programme
qu’il va s’agir pour les présidentielles mais d’un projet, c’est-à-dire d’une
déclaration de bonnes intentions quant à la vision de la France dans les années
à venir et concernant les réformes importantes à mener..
Un autre écueil auquel risque de devoir faire face François Bayrou est dans son
électorat qui est traditionnellement de centre droit. Celui-ci a de plus en
plus de mal à le suivre et n’apprécie que peu sa décision de ne pas se désister
automatiquement pour le candidat de l’UMP si celui-ci le devance au premier
tour et même de faire dire à certains de ses lieutenants que Ségolène Royal
serait sans doute un meilleur choix. Car la perte de cet électorat traditionnel
ne sera pas forcément compensée par l’arrivée en masse d’un électorat de centre
gauche. Pour l’instant, les électeurs traditionnels semblent toujours là,
rejoints par quelques nouveaux venus des franges de la gauche. Mais, plus la
campagne avancera, plus François Bayrou devra préciser ses pensées et son
positionnement et plus il sera à la merci d’une désaffection de masse des
électeurs de centre droit.
D’autant que ceux-ci devront aussi se déterminer face à la présence probable de
Jean-Marie Le Pen. Il est sûr que si celui-ci dépasse les 15 % et est proche
des 20 % d’intention de vote, le réflexe « vote utile » jouera en
faveur de l’UMP (et du PS encore plus, « traumatisme du 21 avril
2002 » oblige).
En cas d’échec de François Bayrou, c’est-à-dire s’il ne dépasse pas les 10-12 %
de voix à la présidentielle, il se pourrait qu’une partie de l’UDF rejoigne la
droite si celle-ci est au pouvoir. Dès lors, les législatives seraient une
élection à hauts risques pour le parti centriste menacé de dislocation. Nous
n’en sommes pas encore là mais 2007 s’annonce comme une année cruciale pour la
France mais aussi pour l’avenir à court terme des idées centristes.
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