François Bayrou s’est donc déclaré candidat à l’élection présidentielle et
l’UDF, dont il est le seul candidat déclaré, devrait confirmer cette
candidature avant la fin du mois de décembre. S’engagera alors un long parcours
semé d’embûches pour le président de l’UDF et il ne semble pas, en l’état
actuel de l’opinion, qu’il est une grande chance de figurer au second tour.
D’ailleurs, le croit-il, lui qui semble privilégié un bon score de premier tour
afin de monnayer son désistement pour un poste de Premier ministre voir de
ministre important ? Evidemment, il ne faut pas limiter cette candidature
à cette stratégie car l’on peut donner crédit à François Bayrou d’avoir évolué
sur ses convictions politiques et, surtout, sur son courage politique, en se situant
de plus en plus au centre de l’échiquier politique et en prenant des postures
centristes. Bien sûr, diront les mauvaises langues, c’était la seule voie qui
lui restait pour exister politiquement et son score à l’élection présidentielle
sera un révélateur et déterminera à cours sûr sa future existence politique.
Néanmoins, grâce à François Bayrou, le Centre possède une voix et il est
important que celle-ci puisse se faire entendre même si certaines postures du
candidat sont assez loin d’une véritable pensée centriste dans le sens où, par
exemple, l’union nationale qu’il prône est plutôt une dilution des valeurs
centristes (puisque chacun reste sur ses positions extrêmes mais accepte de
gouverner ensemble pendant un cours laps de temps) qu’un ralliement à celles-ci
qui, rappelons-le existent et sont fortes.
De ce point de vue, François Bayrou peut apparaître plutôt comme étant au
centre et non du Centre, ce qui n’est pas du tout la même chose. Mais,
répétons-le, le grand mérite de François Bayrou est de porter des valeurs
centristes et de faire exister le Centre dans le débat à l’élection
présidentielle.
Reste que l’image du Centre risque d’être brouillée s’il s’agit d’empiler des
promesses électorales (ou de définir un « projet » comme le dit
François Bayrou sans véritables promesses) pour faire plaisir à tout le monde
et aller dans le sens du poil des électeurs. Déjà, le projet centriste (qui
n’est pas encore totalement finalisé) recèle de nombreuses contradictions entre
un constat assez clair et juste de la société – bien qu’un peu trop alarmiste –
et des propositions qui ne règlent absolument pas les problèmes cruciaux
auxquels la France va être confrontée dans les mois et les années à venir.
Cependant, une élection est un moment fort de la politique et, en particulier,
l’élection du président de la république française. Et il est incontestable que
le seul représentant du Centre est François Bayrou.
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