53,4 % des adhérents de l'UDF ont apporté leur soutien à la candidature de François Bayrou, président de leur parti, à l'élection présidentielle, à l'issue d'un vote par correspondance selon les chiffres fournis par le parti centriste.
Les résultats définitifs du scrutin ont été validés par la Commission nationale d'arbitrage et de contrôle de l'UDF. Sur 33.531 électeurs inscrits, 18.149 ont voté soit une participation faible de 60,05 % qui peut s’expliquer par le fait que François Bayrou était le seul candidat en lice.
M. Bayrou a reçu le soutien de 17.901 d'entre eux, soit 98 % des votants mais seulement 53,4 % des inscrits. Il y a eu 248 bulletins blancs ou nuls.
Site politique sur le Centre et le Centrisme
jeudi 28 décembre 2006
mardi 26 décembre 2006
Actualités du Centre. Peu de candidats à un gouvernement d’union nationale prônée par François Bayrou
Après la mise au point de Michel Rocard qui souhaite que son nom ne soit plus utilisé par François Bayrou comme exemple de personnalité de gauche qui pourrait dirigé le futur gouvernement d’union nationale en cas de victoire du leader de l’UDF à la présidentielle, c’est au tour de Bernard Kouchner de lui faire un pied de nez en déclarant qu’il serait partant pour un gouvernement d’union nationale en cas de victoire de… Nicolas Sarkozy ! François Bayrou a sans doute raison de dire que sa victoire en avril prochain créerait une dynamique qui faciliterait les ralliements, il n’empêche que l’idée d’un gouvernement réunissant personnalités de gauche et de droite sous direction centriste n’est pas encore à la mode dans le monde politique. Bien sûr, les Français sont majoritairement pour mais cela semble normal dans une vision de résolution des problèmes qui se posent de tout temps à un pays. Seulement, on sait que les électeurs de gauche voudraient une union nationale orientée à gauche et ceux de droite qu’elle aille évidemment vers la droite… De même, au moment de l’élection, jusqu’à présent, les électeurs de gauche retournent majoritairement à gauche et ceux de droite à droite.
Une Semaine en Centrisme. 2007, année cruciale pour les idées centristes
Les fêtes de Noël et celles du nouvel an sont généralement une trêve dans
l’activité politique, surtout cette année avant le démarrage effectif de la
campagne électorale de 2007 (présidentielle et législatives). On en profite
aussi pour faire des bilans sur l’année qui vient de s’écouler. Le bilan du
Centrisme en France est de ce point de vue mitigé. On notera avec grand plaisir
que l’idée centriste est de nouveau dans le débat politique et que les leaders
de droite et de gauche parlent de l’UDF comme d’un parti centriste et non plus
de droite. De même, les citoyens perçoivent qu’il existe une différence entre
l’UMP, le PS et l’UDF. Chacun des trois partis défend des visions différentes
de la politique.
Mais cette reconnaissance médiatique et même populaire ne fait pas de l’UDF un
parti plus fort et de François Bayrou d’un présidentiable crédible, au moins en
cette fin d’année 2006. Il semble que le côté modérateur de François Bayrou
soit apprécié ainsi que certains de ses coups de gueule (parfois étonnamment
poujadistes pour un leader centriste) mais que l’on ne le voit pas
(encore ?) à la tête du pays et que son programme reste beaucoup trop
flou. D’ailleurs, l’UDF le dit bien elle-même, ce n’est pas d’un programme
qu’il va s’agir pour les présidentielles mais d’un projet, c’est-à-dire d’une
déclaration de bonnes intentions quant à la vision de la France dans les années
à venir et concernant les réformes importantes à mener..
Un autre écueil auquel risque de devoir faire face François Bayrou est dans son
électorat qui est traditionnellement de centre droit. Celui-ci a de plus en
plus de mal à le suivre et n’apprécie que peu sa décision de ne pas se désister
automatiquement pour le candidat de l’UMP si celui-ci le devance au premier
tour et même de faire dire à certains de ses lieutenants que Ségolène Royal
serait sans doute un meilleur choix. Car la perte de cet électorat traditionnel
ne sera pas forcément compensée par l’arrivée en masse d’un électorat de centre
gauche. Pour l’instant, les électeurs traditionnels semblent toujours là,
rejoints par quelques nouveaux venus des franges de la gauche. Mais, plus la
campagne avancera, plus François Bayrou devra préciser ses pensées et son
positionnement et plus il sera à la merci d’une désaffection de masse des
électeurs de centre droit.
D’autant que ceux-ci devront aussi se déterminer face à la présence probable de
Jean-Marie Le Pen. Il est sûr que si celui-ci dépasse les 15 % et est proche
des 20 % d’intention de vote, le réflexe « vote utile » jouera en
faveur de l’UMP (et du PS encore plus, « traumatisme du 21 avril
2002 » oblige).
En cas d’échec de François Bayrou, c’est-à-dire s’il ne dépasse pas les 10-12 %
de voix à la présidentielle, il se pourrait qu’une partie de l’UDF rejoigne la
droite si celle-ci est au pouvoir. Dès lors, les législatives seraient une
élection à hauts risques pour le parti centriste menacé de dislocation. Nous
n’en sommes pas encore là mais 2007 s’annonce comme une année cruciale pour la
France mais aussi pour l’avenir à court terme des idées centristes.
mercredi 20 décembre 2006
Actualités du Centre. 4 % des 18-24 ans se sentent proche de l’UDF
Selon un sondage Ipsos pour l’association Graines de Citoyens dévoilé le 18 décembre, 4 % des 18-24 ans se sentent proches (ou « le moins éloignés ») de l’UDF (42 % se sentent proches d’aucun parti, 25 % du PS, 14 % de l’UMP, 6 % des Verts, 5 % du Front National). Et, parmi les hommes politiques qui sont, selon eux, « les plus à même de répondre aux préoccupations des jeunes » de leur âge, François Bayrou se classe quatrième (avec 24%) loin derrière Ségolène Royal (56 %) et Nicolas Sarkozy (44 %), après Olivier Besancenot (34 %) mais devant José Bové (13 %) et Jean-Marie Le Pen (11 %).
(Sondage réalisé du 23 au 30 novembre 2006 auprès d’un échantillon de 800 jeunes âgés de 18 à 25 ans pour l’association Graines de Citoyens.)
samedi 16 décembre 2006
Une Semaine en Centrisme. L’union nationale n’est pas le Centrisme
Unir la droite et la gauche autour du centre comme c’est le rêve de François
Bayrou et sans doute sa seule chance de convaincre dans cet univers bipolaire
dans lequel évolue la politique française depuis quelques décennies, ce n’est
pas faire œuvre de Centrisme. Car, réduire le Centre au ciment qui unit la
brique de droite et la brique de gauche est, à la fois, très réducteur et
caricatural, renvoyant aux sempiternelles critiques du Centrisme qui estiment
que ce courant n’est qu’une agrégation de modérés qui puisent leurs idées
tantôt à gauche, tantôt à droite. Or, le Centrisme n’est pas du tout cela. Sa
volonté est d’unir les hommes et les femmes autour de valeurs fortes pour faire
progresser la société dans tous les domaines et en les faisant bénéficier, tous
sans exception, du bien être qui en résulte. De ce point de vue, le début de
campagne du candidat Bayrou n’est pas du Centre mais se veut au centre. Ce
n’est pas du tout la même chose. Est-ce que cela suffira à faire monter le
président de l’UDF dans les sondages et à créer une dynamique qui le portera à
l’Elysée ? C’est ce qu’il pense mais il est bien trop tôt pour le dire.
Mais gageons alors que, dans ce cas, les vieux réflexes des électeurs joueront
à nouveau, d’autant que le traumatisme du 21 avril 2002 et les scores de
Jean-Marie Le Pen dans les sondages ne sont pas exactement propices à faire
éclater les courants politiques de gauche et de droite. Ils ne pourraient
éclater que si un candidat du Centre avec une politique Centriste proposait de
conduire une politique de juste équilibre et non de dosage politicien. Nous en
sommes encore loin. Mais la campagne va être longue et nous verrons bien si des
propositions véritablement centristes émergeront …
vendredi 15 décembre 2006
Actualités du Centre. A Lille, François Bayrou plaide pour un gouvernement d’union nationale
Pour le premier grand meeting de sa campagne présidentielle qui s’est tenu à Lille le 14 décembre, François Bayrou a, à nouveau, plaidé pour un gouvernement d’union nationale où les hommes politiques de droite et de gauche pourraient s’unir pour les grands défis qui s’annoncent, comme c’est le cas actuellement en Allemagne, situation de référence pour le président de l’UDF. Ce thème de l'union nationale devrait être récurrent tout au long de cette campagne. Extrait :
« C’est parce que l’effort que nous avons à accomplir est immense, que j’ai pris la résolution que je défendrai devant les Français : je veux un changement de politique, pas seulement de la politique qu’on mène mais un changement de l’approche politique, de la méthode de la politique, c’est pourquoi investi de la confiance des Français, élu président de la République, je formerai un gouvernement différent des précédents, je nommerai un gouvernement avec des femmes et des hommes nouveaux et compétents, d’accord sur l’urgence des priorités, qui ne seront pas issus du même parti et qui au contraire représenteront les sensibilités différentes du peuple français. Je veux un gouvernement pluraliste dans lequel se sentiront représentés les républicains d’un bord et de l’autre qui ont, chacun, le droit d’exister et de défendre des valeurs qui enrichissent notre pays.
« Ce gouvernement par sa composition même dira deux choses au peuple français : quand il s’agit de l’essentiel, du sort de la France, les forces vives de notre peuple peuvent échapper à la division et sont capables de se rassembler, nous l’avons fait chaque fois dans notre Histoire quand il a fallu reconstruire la France. Il est temps de le concevoir et de le vouloir aujourd’hui. Deuxièmement, je voudrais attirer votre attention sur la composition de ce gouvernement qui représentera la diversité des Français, sa composition dira que les réformes à conduire ne sont pas conçues dans l’intérêt d’un camp, ni dans l’intérêt d’un clan, ou d’une classe sociale, mais dans la seule considération de l’intérêt général. Et la représentation pluraliste au sein du gouvernement sera pour les Français, une garantie du respect de l’intérêt général. »
« C’est parce que l’effort que nous avons à accomplir est immense, que j’ai pris la résolution que je défendrai devant les Français : je veux un changement de politique, pas seulement de la politique qu’on mène mais un changement de l’approche politique, de la méthode de la politique, c’est pourquoi investi de la confiance des Français, élu président de la République, je formerai un gouvernement différent des précédents, je nommerai un gouvernement avec des femmes et des hommes nouveaux et compétents, d’accord sur l’urgence des priorités, qui ne seront pas issus du même parti et qui au contraire représenteront les sensibilités différentes du peuple français. Je veux un gouvernement pluraliste dans lequel se sentiront représentés les républicains d’un bord et de l’autre qui ont, chacun, le droit d’exister et de défendre des valeurs qui enrichissent notre pays.
« Ce gouvernement par sa composition même dira deux choses au peuple français : quand il s’agit de l’essentiel, du sort de la France, les forces vives de notre peuple peuvent échapper à la division et sont capables de se rassembler, nous l’avons fait chaque fois dans notre Histoire quand il a fallu reconstruire la France. Il est temps de le concevoir et de le vouloir aujourd’hui. Deuxièmement, je voudrais attirer votre attention sur la composition de ce gouvernement qui représentera la diversité des Français, sa composition dira que les réformes à conduire ne sont pas conçues dans l’intérêt d’un camp, ni dans l’intérêt d’un clan, ou d’une classe sociale, mais dans la seule considération de l’intérêt général. Et la représentation pluraliste au sein du gouvernement sera pour les Français, une garantie du respect de l’intérêt général. »
dimanche 10 décembre 2006
L'Editorial d'Alexandre Vatimbella. Le couple liberté-égalité : star des Français et garant du Bien vivre ensemble
Dans le dernier baromètre du Cevipof, 52 % des Français déclarent préférer l’égalité contre 48 % la liberté. Après correction des marges d’erreur (ce que les sondeurs et les médias français oublient souvent de préciser !), on peut dire que les deux concepts s’équilibrent. Les Français sont donc pour une société d’équilibre. Et le Centre est pour une politique de juste équilibre.
Car il est important d’expliquer que sans liberté, il n’y a pas d’égalité possible et que seule une égalité peut rendre effective la liberté dans la société. Le couple est lié à jamais dans une démocratie sociale. La liberté sans l’égalité produit une société où le plus fort est toujours gagnant sans pour autant le lier à la communauté dont il est issu et sans laquelle il n’aurait pu devenir le plu fort. L’égalité sans la liberté tend à nier la différence et donc l’essence même de l’individu qui ne peut que s’épanouir dans la liberté.
Bien évidemment, nous ne devons pas oublier que trop de liberté tue l’égalité, trop d’égalité tue la liberté mais aussi que trop de liberté tue la liberté et trop d’égalité tue l’égalité. L’histoire des pays européens est là pour nous rappeler les dangers des relations entre ces deux termes constitutifs des démocraties occidentales et qui sont un des héritages les plus forts des peuples qui y habitent. Mais il est tout aussi important de rappeler que ce couple doit avancer ensemble.
Car, en posant comme postulat déterministe que l’être humain naît libre, les libéraux ont fait un contresens. L’être humain ne naît pas libre car il naît dans et d’une communauté dont il est entièrement dépendant pendant au moins les premières années de sa vie. La dépendance n’est pas la liberté. Néanmoins, cela ne signifie pas qu’une sujétion aussi forte à la communauté soit définitive. D’autant que l’être humain en tant qu’être unique se possède lui-même.
Ainsi, l’être humain de totalement dépendant acquiert une autonomie de plus en plus grande au fil de sa vie mais aussi dans l’évolution de la société qui lui permet de demander une liberté de plus en plus grande. Cette demande de liberté vient alors se heurter à la solidarité qui lui a permis, comme être dépendant, d’être pris en charge par la communauté. Cependant, l’être humain n’étant jamais le produit d’une génération spontanée, ne peut donc jamais réfuter le communauté d’où il vient.
Néanmoins, le hasard de sa naissance fait que l’être humain peut revendiquer que n’ayant rien demandé à personne, il n’a de compte à rendre à personne. Cette posture métaphysique est recevable philosophiquement mais non politiquement, dans l’organisation de la cité. Là se situe également une limite de la liberté niée par les libéraux (qui ne reconnaissent qu’une limitation du fait de la liberté de l’autre) mais néanmoins réelle si l’on veut garantir le survie de la communauté. Ce n’est pas seulement la limitation vis-à-vis de la liberté de l’autre mais également de l’organisation de la société. Même un individualiste aussi forcené que Max Stirner le reconnaissait.
Dès lors, le bien vivre ensemble doit réunir ces deux composantes, liberté et égalité, cette dernière étant nécessaire à la solidarité. Et la solidarité ne peut être une simple décision de l’être libre, c’est-à-dire une contribution volontaire mais doit être une contribution obligatoire.
Une autre objection libérale affirme que les êtres humains ont les mêmes chances et les mêmes droits et que celui qui gagne est celui qui en veut le plus et qui est le meilleur et que ceci fait progresser les sociétés. L’initiative individuelle à finalité personnelle serait donc le moteur de la société et de son progrès. Pourtant, comme l’ont expliqué d’autres penseurs libéraux aussi important que John Rawls, pour que l’égalité des chances et des droits soit une réalité, il faudrait qu’il y ait eu, un jour, une sorte de situation zéro où tout le monde serait parti de la même condition. Or cette situation n’a jamais existé. L’inégalité existe donc dès le départ et elle provient, en grande partie, de la différence. Si cette différence crée de l’inégalité que l’on ne peut abolir sans risque liberticide et de marasme économique, l’inégalité elle crée de l’injustice et cette injustice doit être combattue.
Le Juste Equilibre, moteur d’une politique centriste ne peut donc que jouer de la balance sans fin entre liberté et égalité sachant qu’il ne faut jamais que le balancier aille trop dans un sens ou dans un autre au risque d’un délitement du lien social. Et c’est bien de cela qu’il s’agit aujourd’hui. L’individualisation croissante de la société et les revendications qui en découlent de la part de chaque individu provoquent un fort coup de balancier vers la liberté ou, ce que nous préférons appeler, l’intérêt égoïste qui cherche souvent sa justification dans la liberté.
En retour, les individus les plus floués – mais pas forcément les plus adeptes du lien social ! – demandent, dans une même démarche égoïste, plus d’égalité en espérant avoir sans peine ce qu’ils n’ont pu obtenir dans la jungle du chacun pour soi. Dès lors, le principale ennemi de ce couple star des Français est bien le peuple français lui-même dans sa quête effrénée d’individualisation (les peuples européens et nord-américains sont dans la même situation) !
Quant les Français auront enfin compris que le chacun pour soi ne mène nulle part sauf à être victime de celui qui est plus fort – et on trouve toujours quelqu’un de plus fort que soi -, ils pourront rebâtir un vrai lien social où la liberté et l’égalité seront des moteurs de la différence et de la solidarité et non de l’égoïsme et du repli sur soi. S’ouvrir à l’autre est aujourd’hui une obligation si nous voulons aborder les défis du XXI° siècle dans les meilleures conditions. Cette unité doit être non seulement française mais aussi européenne, ce qu’ont oublié les pourfendeurs de la Constitution Européenne.
La campagne présidentielle qui vient de commencer devrait être un forum pour que l’on comprenne bien que l’évolution des sociétés ou que leur « progrès » ne sont pas dans l’affirmation du « moi » contre les autres mais bien une affirmation de la différence de ce « moi » dans l’union avec la différence des « moi » des autres. Alors, le couple liberté / égalité aura donné naissance à la vraie fraternité. Voilà qui doit vous rappeler quelque chose…
Alexandre Vatimbella
Actualités du Centre. Les électeurs de centre-droit désertent François Bayrou
Selon le baromètre Le Figaro-RTL-LCI réalisé par TNS Sofres (les 6 et 7 décembre 2006 auprès de 1 000 personnes), 35 % des électeurs de François Bayrou lors de l’élection présidentielle de 2002 s’apprêtent à voter pour Nicolas Sarkozy. Et si le président de l’UDF peut demeurer stable à 8 % des intentions de vote, soit plus de 1 % supérieur à son score en 2002, c’est parce que la désaffection de ces électeurs de centre-droit est compensée par le ralliement à sa cause d’électeurs de centre-gauche. Une situation somme toute normale après les violentes attaques de François Bayrou contre l’UMP et le gouvernement cette dernière année. Reste à savoir si ces voix potentielles venues de gauche se transformeront en vote ou si elles retourneront vers leur famille d’origine, pour un vote utile qui sera sans doute dans toutes les têtes des électeurs de gauche suite au traumatisme de 2002 et de la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour.
samedi 9 décembre 2006
Une Semaine en Centrisme. De la déclaration de François Bayrou
François Bayrou s’est donc déclaré candidat à l’élection présidentielle et
l’UDF, dont il est le seul candidat déclaré, devrait confirmer cette
candidature avant la fin du mois de décembre. S’engagera alors un long parcours
semé d’embûches pour le président de l’UDF et il ne semble pas, en l’état
actuel de l’opinion, qu’il est une grande chance de figurer au second tour.
D’ailleurs, le croit-il, lui qui semble privilégié un bon score de premier tour
afin de monnayer son désistement pour un poste de Premier ministre voir de
ministre important ? Evidemment, il ne faut pas limiter cette candidature
à cette stratégie car l’on peut donner crédit à François Bayrou d’avoir évolué
sur ses convictions politiques et, surtout, sur son courage politique, en se situant
de plus en plus au centre de l’échiquier politique et en prenant des postures
centristes. Bien sûr, diront les mauvaises langues, c’était la seule voie qui
lui restait pour exister politiquement et son score à l’élection présidentielle
sera un révélateur et déterminera à cours sûr sa future existence politique.
Néanmoins, grâce à François Bayrou, le Centre possède une voix et il est
important que celle-ci puisse se faire entendre même si certaines postures du
candidat sont assez loin d’une véritable pensée centriste dans le sens où, par
exemple, l’union nationale qu’il prône est plutôt une dilution des valeurs
centristes (puisque chacun reste sur ses positions extrêmes mais accepte de
gouverner ensemble pendant un cours laps de temps) qu’un ralliement à celles-ci
qui, rappelons-le existent et sont fortes.
De ce point de vue, François Bayrou peut apparaître plutôt comme étant au
centre et non du Centre, ce qui n’est pas du tout la même chose. Mais,
répétons-le, le grand mérite de François Bayrou est de porter des valeurs
centristes et de faire exister le Centre dans le débat à l’élection
présidentielle.
Reste que l’image du Centre risque d’être brouillée s’il s’agit d’empiler des
promesses électorales (ou de définir un « projet » comme le dit
François Bayrou sans véritables promesses) pour faire plaisir à tout le monde
et aller dans le sens du poil des électeurs. Déjà, le projet centriste (qui
n’est pas encore totalement finalisé) recèle de nombreuses contradictions entre
un constat assez clair et juste de la société – bien qu’un peu trop alarmiste –
et des propositions qui ne règlent absolument pas les problèmes cruciaux
auxquels la France va être confrontée dans les mois et les années à venir.
Cependant, une élection est un moment fort de la politique et, en particulier,
l’élection du président de la république française. Et il est incontestable que
le seul représentant du Centre est François Bayrou.
Actualités du Centre. François Bayrou: "Je ne crois plus à la guerre gauche contre droite"
N'y a-t-il pas un décalage entre le positionnement tranché au niveau national et celui des élus UDF qui collaborent avec leur partenaire de la majorité sur le terrain ?
Le débat national est une chose et la vie locale une autre. Dans le débat national sur GDF-Suez, sur la privatisation des autoroutes, sur le CPE, nous avons dit notre désaccord, et nos choix n'étaient pas des choix d'opportunité, mais de lucidité. Si le clivage droite-gauche est déjà stupide au niveau national, le recopier dans tous les exécutifs locaux serait d'une totale absurdité. Le jour reviendra, j'en suis sûr, où l'on pourra avoir des majorités plus larges, plus rassembleuses, selon les villes ou les régions, comme dans les pays qui nous entourent.
Dans votre discours de candidat, vous évoquez des « objectifs raisonnables et républicains » : lesquels?
D'abord de nouvelles institutions, avec une vraie représentativité des élus et une séparation réelle entre le législatif et l'exécutif. Une réforme de l'État avec un rééquilibrage des finances publiques. Une politique active de soutien à l'entreprise, surtout à la petite entreprise. Une politique obstinée de lutte contre l'exclusion par le retour à l'activité. Une politique d'éducation qui retrouve l'excellence républicaine sur tout le territoire, etc. Si je devais résumer tout cela dans une formule, je dirais : « Un pays fort où tout le monde a sa place. »
Vous dites vouloir « prendre le meilleur et les meilleurs ». Qu'entendez-vous concrètement par là?
La France a besoin de toutes ses forces et, en particulier, de rendre compatibles les valeurs justes des camps différents. On a coutume de dire que l'esprit d'entreprise et l'ordre sont des valeurs de droite, que l'égalité et la solidarité sont de gauche, que la fraternité et la tolérance sont du centre. On a besoin de toutes ces valeurs-là, ensemble. Je propose de prendre le meilleur là où il se trouve, sans s'occuper de quel camp il vient.
Comment parvient-on à cela, alors que vous n'avez jamais été jusqu'ici un rassembleur?
Je suis rassembleur par nature, et je vais le démontrer. Je ne crois plus à la guerre gauche contre droite. Si l'une des deux gagne encore en 2007, quelle qu'elle soit, la déception sera terrible au bout de six mois. Leur base est trop étroite et leur attitude trop sectaire pour faire partager aux Français une vision constructive capable de rassembler le pays
Propos recueillis par Jean-Yves Boulic et Roland Godefroy pour Ouest France
Le débat national est une chose et la vie locale une autre. Dans le débat national sur GDF-Suez, sur la privatisation des autoroutes, sur le CPE, nous avons dit notre désaccord, et nos choix n'étaient pas des choix d'opportunité, mais de lucidité. Si le clivage droite-gauche est déjà stupide au niveau national, le recopier dans tous les exécutifs locaux serait d'une totale absurdité. Le jour reviendra, j'en suis sûr, où l'on pourra avoir des majorités plus larges, plus rassembleuses, selon les villes ou les régions, comme dans les pays qui nous entourent.
Dans votre discours de candidat, vous évoquez des « objectifs raisonnables et républicains » : lesquels?
D'abord de nouvelles institutions, avec une vraie représentativité des élus et une séparation réelle entre le législatif et l'exécutif. Une réforme de l'État avec un rééquilibrage des finances publiques. Une politique active de soutien à l'entreprise, surtout à la petite entreprise. Une politique obstinée de lutte contre l'exclusion par le retour à l'activité. Une politique d'éducation qui retrouve l'excellence républicaine sur tout le territoire, etc. Si je devais résumer tout cela dans une formule, je dirais : « Un pays fort où tout le monde a sa place. »
Vous dites vouloir « prendre le meilleur et les meilleurs ». Qu'entendez-vous concrètement par là?
La France a besoin de toutes ses forces et, en particulier, de rendre compatibles les valeurs justes des camps différents. On a coutume de dire que l'esprit d'entreprise et l'ordre sont des valeurs de droite, que l'égalité et la solidarité sont de gauche, que la fraternité et la tolérance sont du centre. On a besoin de toutes ces valeurs-là, ensemble. Je propose de prendre le meilleur là où il se trouve, sans s'occuper de quel camp il vient.
Comment parvient-on à cela, alors que vous n'avez jamais été jusqu'ici un rassembleur?
Je suis rassembleur par nature, et je vais le démontrer. Je ne crois plus à la guerre gauche contre droite. Si l'une des deux gagne encore en 2007, quelle qu'elle soit, la déception sera terrible au bout de six mois. Leur base est trop étroite et leur attitude trop sectaire pour faire partager aux Français une vision constructive capable de rassembler le pays
Propos recueillis par Jean-Yves Boulic et Roland Godefroy pour Ouest France
Actualités du Centre. 35 % des 18-30 ans se déclarent au centre
Les 18-30 ans sont plus nombreux à se déclarer politiquement à gauche ou au centre qu'à droite, particulièrement les femmes, selon un sondage Ifop pour Dimanche Ouest France. Selon cette étude, 35% des personnes de 18-30 ans interrogées disent se situer à gauche, 35% au centre, 22% à droite, 4% à l'extrême gauche et 2% à l'extrême droite.
Le positionnement à gauche ou au centre est particulièrement remarquable chez les femmes. Elles sont ainsi 40% à se dire à gauche (contre 28% pour les hommes), 35% au centre (contre 36%), 21% à droite (contre 25%), 2% (contre 5%) à l'extrême gauche et 0% à l'extrême droite (contre 2%).
D'après le même sondage, 92% des 18-30 ans considèrent que l'élection présidentielle de 2007 est une échéance « importante », dont 51% « très importante » et 41% « assez importante », avec de faibles écarts entre les hommes et les femmes.
Quatre-vingt cinq pour cent des sondés disent qu'ils iront « certainement » voter, 9% « probablement », 3% « probablement pas » et 3% « certainement pas ».
Après l'élection, les 18-30 ans souhaitent notamment des changements sur les questions de l'accès à l'emploi ou du parcours professionnel (51%), du pouvoir d'achat (34%), du prix et de l'accès au logement (30%), de la sécurité (23%) et de l'environnement (22%).
Les 18-30 ans sont 56% à se dire pessimistes pour l'avenir et 44% optimistes.
(Sondage réalisé du 23 novembre au 1er décembre auprès de 502 personnes âgées de 18 à 30 ans).
vendredi 8 décembre 2006
Actualités du Centre. François Bayrou jugé centriste par 56% de la population
Selon un sondage BVA-Orange (réalisé les 4 et 5
décembre dernier), François Bayrou est considéré par 56 % des Français comme
un candidat du Centre à l’élection présidentielle (20 % considèrent qu'il est
un candidat de droite et 11 % un candidat de gauche. En outre, 43% des Français
pourraient éventuellement voter pour lui et 42% estiment que
s’il était au pouvoir, il mènerait une politique vraiment différente de la
droite aujourd’hui.
En outre, François Bayrou, dans une interview à BFM
télévision a déclaré que son « diagnostic est qu’il faut une démarche
politique nouvelle de rassemblement réformiste » en prenant pour exemple
l’Allemagne qui est en train de se redresser économiquement avec au pouvoir,
une coalition gouvernementale large.
samedi 2 décembre 2006
Actualités du Centre. François Bayrou (UDF) annonce sa candidature à l’élection présidentielle de 2007
Le président de l'UDF, François Bayrou s'est déclaré samedi candidat à
la présidentielle dans un discours prononcé depuis la petite commune de
Serres-Castet (Pyrénées-Atlantiques). Décidé à dépasser le clivage
gauche-droite, il s'est présenté au nom d'un « changement d'ère politique
que la France attend ».
Voici le texte de sa déclaration :
« Mes chers amis,
Votre présence en cet instant est précieuse pour moi.
Je vous ai invités en cet endroit que j’aime, où j’ai des racines, la place
républicaine d’une mairie de village, dans les Pyrénées, un endroit à la fois
beau et simple, pour vous dire ceci, qui m’engage, et qui va, pour beaucoup
d’entre vous, vous engager aussi.
Je suis candidat à la présidence de la République.
Dans cinq mois, chacun des citoyens français, femmes et hommes, va choisir et
décider.
Ces cinq mois sont très importants pour notre pays. Ces femmes et ces hommes,
je vais aller les voir, les rencontrer, sinon tous, du moins le plus possible,
leur parler à la télévision et à la radio, sur internet, dans la presse écrite,
pour les convaincre de ceci : il faut que la France prenne un autre
chemin.
Pendant ces années, les gouvernants, perdus dans leurs querelles, n’ont eu ni
la volonté ni le courage nécessaires. Mais ce sont les Français qui ont payé
les pots cassés.
Ce sont les Français qui sont au chômage. Deux millions d’entre eux, plus un
million trois cents mille rmistes, plus les ASS et les minima sociaux divers,
en tout quatre millions des nôtres.
Ce sont les Français qui paient la dette : 1150 milliards d’euros, qui
coûtent tous les mois à chaque Français au travail, tous les mois 200 € en
moyenne.
Ce sont les Français qui voient monter la violence. Nous avons des banlieues où
la police ne peut plus entrer, avec des services publics disparus, et des
générations détruites au point qu’elles en viennent à se glorifier de faire
brûler des voitures, des commissariats, des bus. Et parfois, dans les bus, il y
a des jeunes filles transformées en torche vivante. Et dans la cité de l’Ousse
des Bois, il y a quelques mois, ce sont deux policiers qu’on a failli faire
brûler.
La couleur de la peau, comme la religion ou l’origine, est redevenue une
obsession. Les noirs se sentent sous-estimés, et dans certains quartiers, ce
sont les blancs qui se sentent mal vus.
Les fins de mois sont de plus en plus difficiles et, des petites retraites
jusqu’aux salaires moyens, personne n’arrive plus à joindre les deux bouts.
Les chercheurs français prouvent qu’ils sont parmi les meilleurs du monde, mais
c’est dans les laboratoires américains. Nous les avons formés, et ils les
utilisent. Les créateurs d’entreprise qui ont réussi vont s’installer, les uns
après les autres, en Belgique. Tout cela, c’est la substance de la France qui
s’en va.
L’Europe qui était notre espoir est devenue notre découragement. Elle est sans
inspiration, puisque l’inspiration ne peut venir que de la France.
Voilà notre pays, et j’en passe, et j’en oublie. Voilà sa situation réelle.
Chacune de ces crises est à elle seule immense. Chacune nécessiterait un
immense effort national. Et nous, nous devons maintenant les affronter toutes
ensemble
C’est pourquoi on ne peut plus continuer dans la guerre civile ridicule et
sourde d’une moitié du pays contre l’autre.
Chaque semaine, à l’Assemblée nationale, Voir la moitié de l’assemblée, avec le
doigt accusateur, qui hurle : « c’est la faute de la
gauche ! ». Et voir l’autre moitié, avec la même violence,
hurler : « c’est la faute de la droite ! », d’abord on se
dit que c’est ridicule, et puis on éprouve un sentiment de honte…
Ce sont, pour la plupart, des gens intelligents, ils se sont succédés au
pouvoir, sans aucune interruption, depuis vingt-cinq ans. C’est la politique,
comme nous la faisons depuis cinquante ans, qui les rend bêtes.
On ne peut pas continuer comme cela.
Je ne crois plus à cette guerre de la moitié de la France contre l’autre.
Les uns vous disent qu’il faut d’urgence battre la droite pour que ça aille
mieux. Les autres qu’il faut à tout prix préserver la France de la gauche.
Et moi je dis : tout cela est vain. Ce n’est plus à l’échelle des
problèmes. Ce n’est plus à l’échelle du temps.
Pour donner une chance à la France, il faut prendre le meilleur et les
meilleurs.
Ce que nous avons à faire est si difficile qu’il faut une volonté ferme capable
de fédérer un soutien large.
Désormais, nous n’avons plus le temps de la querelle et de la guerre des camps.
Nous n’avons plus le temps de continuer à nous invectiver, de défaire
perpétuellement ce que les autres ont fait, avant qu’ils ne défassent à leur
tour ce que vous allez faire.
Il nous reste une chance, une seule : rassembler notre pays, fixer des
objectifs raisonnables et républicains, nous regrouper et faire reculer, pas à
pas, mètre par mètre, avec acharnement, les échecs et le déclin.
Mais la division n’est pas seulement entre ces deux camps politiques. La
division a pénétré partout dans notre société, en recherche perpétuelle de
boucs émissaires. Pour l’un, les coupables, ce sont les juges qui sont tantôt
laxistes, tantôt trop rigoureux. Pour l’autre, ce sont les professeurs qui ont
trop de temps libre et se font payer grassement leurs heures de cours
particuliers par des sociétés cotées en bourse. Pour d’autres, ce sont les
syndicats qui sont coupables. Pour d’autres, ce sont les fonctionnaires. Pour
d’autres, ce sont les paysans qui polluent. Pour certains, ce sont les
écologistes qui abusent. Pour d’autres, ce sont les musulmans qu’il faut cibler,
pour d’autres, l’obsession c’est le lobby gay…
Tout cela, cette recherche éperdue de boucs émissaires, c’est le signe d’un
peuple qui va mal.
J’ai passé une partie de ma vie à réfléchir sur Henri IV. Si je l’ai tant aimé,
ce n’est pas parce qu’il était béarnais, né dans le château que vous apercevez
dans le lointain. Si je l’ai aimé, à quatre siècles de distance, c’est qu’il a
voulu et accompli la réconciliation de son peuple, alors que tout conduisait à
ce qu’il continue à se haïr.
L’esprit de rassemblement et de réconciliation, c’est ma conception de la
fonction de chef d’État.
C’est le plus urgent besoin de la France.
Et il est des responsables publics qui le savent. Ce sont les maires, tous les
jours, dans tous les villages de France.
Si je suis élu, je nommerai au gouvernement une équipe pluraliste, équilibrée,
des démocrates, femmes et hommes, venus de bords différents avec mission de
mettre en œuvre le même projet républicain, et cela non pas malgré leurs
différences, mais en s’appuyant sur leurs différences.
Chacun gardera ses valeurs. Tant mieux ! Car on a besoin des valeurs des uns et
des autres. L’esprit d’entreprendre, le goût de l’ordre, on les classe à droite
; la solidarité, l’égalité des droits, à gauche ; la tolérance, l’équilibre et
l’équité, au centre. Nous avons besoin de toutes ces valeurs, en même temps. Et
les écologistes ont raison de rappeler que nous sommes embarqués sur une petite
planète, comme une Arche de Noé dans l’univers, et que nous sommes comptables
de l’air qu’on y respire et des espèces, chacune des espèces, qui y sont
embarquées, y compris la nôtre, l’espèce humaine à tête dure.
Ces valeurs, il faut cesser de les regarder comme antagonistes, il faut se
rendre compte qu’on a besoin de les faire vivre ensemble.
Le temps des grandes querelles idéologiques, pour le moment, est derrière nous.
D’autant plus que nous, peuple français, nous avons un modèle de société qui
est lui-même en péril, notre modèle de société républicain : si nous voulons le
sauver, il va falloir mener le combat.
La pression du modèle matérialiste est immense et en face de ce modèle où
l’argent est la valeur dominante, liberté, égalité, fraternité, cela ne pèse
pas lourd.
Mais je dois vous dire, pour que tout soit clair entre nous, que ce sont mes
valeurs. Que je suis de ce côté là. Et que je ne suis pas près d’y renoncer.
Reconstruire la République affaiblie, réimplanter l’État là où ça va mal dans
la société française, notamment dans les banlieues, équilibrer les finances
publiques qui sont à bout de souffle, soutenir l’esprit d’entreprise, l’esprit
de création, l’esprit de recherche, sortir de l’exclusion le million trois cent
mille Rmistes en leur offrant non seulement un chèque de survie mais une
activité, faire respecter et progresser l’école républicaine et non pas la
mépriser, faire respecter et mieux armer la justice de notre pays, permettre
aux femmes de mieux vivre leur vie multiple, combattre la solitude et la
violence qui nous minent, reprendre à la base l’idéal européen, tout cela c’est
un effort immense.
Cet effort ne peut être conduit avec succès que par des volontés républicaines
qui acceptent de travailler ensemble.
Et elles ne travailleront ensemble qu’autour d’un président ayant reçu pour les
fédérer un mandat du peuple. Personne ne résiste à la décision clairement
exprimée du peuple souverain. Le peuple donne mandat au président et le
président organise le gouvernement nouveau et la majorité nouvelle.
Voilà la clé de cette élection. Voilà la clé de ce changement d’ère politique.
C’est une constante dans notre histoire. Chaque fois que la France a voulu se
redresser, c’est cette voie qu’elle a choisie. C’est ce qu’a imposé Charles de
Gaulle à la Libération et en 1958. C’est ce qu’ont voulu Pierre Mendès-France,
Valéry Giscard d’Estaing, Raymond Barre, Michel Rocard et Jacques Delors.
Ne croyez pas que ce mouvement soit seulement français et que la France quand
elle l’entreprendra sera pionnière et isolée.
Mes chers amis, partout autour de nous, les peuples, contre tous les pronostics,
imposent ce choix à des gouvernants rétifs. Cela vient de se produire, vous le
savez, dans le plus grand pays de l’Union européenne, chez nos voisins
allemands. Cela vient de se produire en Autriche, cela vient de se produire aux
Pays-Bas. Cela se produira en France.
Bien sûr, c’est un peu plus difficile en France, en raison de nos institutions
verrouillées. Mais nous allons les déverrouiller.
C’est un mouvement des temps ! Les peuples ont compris plus vite que leurs
dirigeants que le temps du simplisme est révolu. Que le monde est complexe. Que
la société éclate en archipels, tous différents, chacun avec sa logique, ne
comprenant pas les autres, et qu’il faut beaucoup de compréhension, beaucoup de
tolérance, pour les rassembler et les faire vivre ensemble. Les peuples l’ont
compris parce qu’ils le vivent et d’abord dans leur famille.
C’est pourquoi ils disent à leurs dirigeants : s’il vous plaît, montrez-nous
l’exemple.
C’est cet exemple que j’ai choisi d’incarner, aidé par votre soutien et votre
amitié, aidé par la magnifique équipe qui m’entoure, et aidé par les miens. La
France n’a pas seulement besoin d’un changement de visages ou de génération.
Elle a besoin de changer de logique. Elle a besoin de temps nouveaux.
Nombreux sont ceux qui disent : nous aimons la France de toutes nos forces.
Aujourd’hui elle a besoin de toutes nos forces. Je m’engage et nous nous
engageons à les réunir pour servir notre peuple et notre pays. »
vendredi 1 décembre 2006
L'Editorial d'Alexandre Vatimbella. Tout se passe-t-il au centre?
Où va se passer l’élection présidentielle ? A Droite, à Gauche, au Centre ? Sur les valeurs, sur l’économie, sur la sécurité, sur le social ? Au regard des qualités des candidats ou de leur image sur papier glacé (un femme, un fonceur, un rassembleur, etc.). Il est souvent difficile de prédire ce qui sera, en fin de compte, l’élément essentiel qui déterminera le corps électoral à choisir un candidat parmi les autres. Reste que plusieurs indices montrent que le positionnement au centre risque de (re)jouer un rôle majeur en 2007.
Bien évidemment, comme d’habitude, les candidats vont ratisser large avec un discours à la fois « marqué » pour mobiliser l’électorat traditionnel de leur camp et « consensuel » pour ratisser le plus large possible, vers cet électorat « modéré » qui se situe au centre de l’échiquier politique. Mais, ce qui risque d’être nouveau en avril prochain, c’est le rôle central du discours consensuel.
Alors que les temps étaient récemment à une distinction tranchée, droite contre gauche, il semble que le balancier politique soit de nouveau stabilisé au centre. C’est ce que semble, en tout cas, signifier les résultats des récentes élections à mi-mandat américaines et c’est ce que semblent montrer les positionnements des différents candidats à l’élection présidentielle de 2007. Serions-nous enfin dans l’universalité de la « Troisième voie » chère à Bill Clinton, celle qui fut reprise par un Tony Blair qui édifia son « blairisme » sur ce socle ? Universalité qui serait d’autant plus prégnante que l’évolution de la Droite et de la Gauche se fait, depuis des années, vers le Centre et non vers les extrêmes, ce qui permet, d’ailleurs, la résurgence des partis extrémistes des deux côtés du spectre politique. Mais, même s’il ne faut pas nier ce mouvement, reste que Droite et Gauche ne sont pas le Centre.
Qu’est-ce donc que le Centre exactement ? Cette question est loin d’être sans intérêt puisqu’un candidat à l’élection présidentielle, François Bayrou, revendique cette étiquette (« centriste révolutionnaire », précise-t-il) et que les médias – en attendant, peut-être, les électeurs – lui porte de plus en plus une attention particulière. Rappelons, rapidement, que le Centre est aussi vieux que la Droite et la Gauche. Il naquit, comme ses deux compères, lors de la Révolution et fut même la force politique dominante à l’Assemblée Constituante.
Souvent, le Centre a été défini comme une mouvance souple qui pratiquait le compromis, voire la compromission. Ses dirigeants étaient plutôt associés à des hommes politiques ambitieux qui, comme un Edgar Faure, pouvaient naviguer sans aucun scrupule de gauche à droite selon les modes politiques et les strapontins offerts (même si Edgar Faure fut un homme politique des plus brillants).
Ce serait faire injure aux militants centristes que de ramener le Centrisme au seul opportunisme politique. Car, être au Centre, c’est se définir comme un humaniste qui recherche avant tout à réconcilier les citoyens, à les faire avancer tous ensemble, même si leurs intérêts individuels peuvent être divergents, afin de bâtir une société équilibrée où chacun doit avoir la sensation qu’il compte et que ses revendications sont prises en compte. C’est bâtir une communauté réconciliée parce qu’unie dans un même élan solidaire permettant l’épanouissement de chacun.
Dès lors, le Centre est une pensée éminemment unitaire et pragmatique, un libéralisme social par évidence. Libéral parce que le Centre reconnaît que le moteur du progrès et de l’évolution de la société passe par la liberté. Social parce que le Centre sait que la sécurité des citoyens, à tous les niveaux, passe par la solidarité et une organisation qui ne laisse personne sur les côtés de la route.
Une fois le Centre défini, on voit que n’y est pas qui veut. Et si l’élection se fait au centre, ceux qui essaient de ratisser large ne le font souvent que pour obtenir les quelques voix qui feront la différence. Car la plupart des candidats sont des diviseurs et non des rassembleurs même s’ils affirment le contraire. Proposer, par exemple, dans des slogans réducteurs de « faire payer les riches » ou de « remettre la France au travail », c’est nier, d’un côté, la liberté nécessaire au bien être du pays et, de l’autre, injurier ceux qui travaillent dur ou ceux qui ne parviennent pas à trouver un emploi.
C’est pourquoi, seul le Centre, dans une politique de juste équilibre, peut réconcilier les Français entre eux, réconcilier les Français avec leur pays, réconcilier les Français avec la politique. Seule cette dernière réconciliation peut permettre de gérer le présent en pensant à l’avenir et de prévoir l’avenir en construisant le présent. Et les défis ne manquent pas…
Alexandre Vatimbella
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